27 ans après la parution du roman matrice Un Barrage contre le Pacifique, autobiographie masquée, Marguerite Duras en propose une adaptation théâtrale en forme de variation : mêmes personnages, mais autres accents, autre ton.
Au centre, objet du récit, la Mère, « veuve très jeune, seule avec nous dans la brousse pendant des mois, des années, donc seule avec ses enfants ; elle se faisait son cinéma et le nôtre de surcroît ». Mère brisée par le « vampirisme colonial », seule face aux éléments, à la lisière de la folie.
Autour d’elle, la racontant, Suzanne et Joseph, ses enfants et puis Mr Jo, qui n’est pas encore l’Amant : « Elle était dure la mère. Terrible. Invivable. Pleine d’amour. Mère de tous. Mère de tout. Criante. Hurlante. »
Pour Duras, l’eden c’est la liberté de l’enfance, en Indochine, mais c’est aussi le cinéma : enfance du cinéma et cinéma de l’enfance. N’existe que « le roman de ma vie, de nos vies, pas l’histoire… C’est par l’imaginaire que le souffle est rendu. »
Mais l’oeuvre se donne aussi comme récit de formation : apprentissage de la trahison, de l’injustice, de la folie pour la Mère ; de l’amour pour Joseph ; de la solitude pour Suzanne. « Ils racontent sans tristesse l’histoire de la Mère. En souriant. Enfance profonde de tous ce qu’on voit de plus clair, c’est cette joie. »
3, place du 11 Novembre 92240 Malakoff
Voiture : Périphérique, sortie Porte de Vanves ou Porte Brancion puis direction Malakoff Centre-ville.