Concert en allemand, surtitré en français.
Longtemps considéré comme une partition mineure, L’Enlèvement au sérail est aujourd’hui reconnu comme l’une des pièces lyriques importantes du catalogue mozartien. Les disparités de style jadis reprochées sont désormais saluées comme la marque évidente d’une plaisante diversité où la noblesse de ton et la virtuosité de Constance s’harmonisent au pétillant entrain de Blonde et à l’irrésistible drôlerie d’Osmin.
La place singulière de L’Enlèvement tient au fait que, situé à la charnière de deux périodes (Mozart a alors 26 ans), on y décèle à la fois la spontanéité de la jeunesse qui s’achève et la maîtrise d’une écriture déjà pleinement épanouie. Le livret est marqué par une longue série de plagiats littéraires à partir de modèles anglais (Dryden) et français (Marmontel). Le sujet, traité en « turquerie », illustre en fait le thème très sérieux du monopole des grands sentiments, thème cher aux Encyclopédistes français quelques décennies plus tôt. Faux exotisme mais délicatesse et tendresse irrésistible, un cocktail dont saura se souvenir quelques années plus tard Rossini.
Singspiel en trois actes K. 384 (1782)
Livret de Johann Gottlieb Stephanie, d’après Christoph Friedrich Bretzner
Avec Le Cercle de l’Harmonie et le Chœur Aedes.
15, avenue Montaigne 75008 Paris