“Fabriquer un spectacle qui tire la langue”, telle est la gageure d’Emmanuel Daumas, qui a eu l’idée de créer L’Ignorant et le Fou à la suite de sa rencontre avec Dominique Valadié et bien sûr avec l’écriture de Thomas Bernhard.
Nous sommes dans une loge d’Opéra, la Diva, qui va interpréter pour la 222e fois la Reine de la nuit, est en retard. L’attendent son père, aveugle, alcoolique et manipulateur, qui l’aime à la folie, et un ami médecin, obsessionnel, pervers, qui décrit scrupuleusement une dissection médico-légale. Et qui apporte la mort dans ce théâtre… Face à la vanité de son travail, la cantatrice n’est-elle pas qu’une machine à coloratures surpuissante qui se dérègle, et qui tousse, tousse, tousse… ? Les trois se retrouvent dans un restaurant après le spectacle pour un banquet très bernhardien, destructeur en diable, d’où surgit une volupté morbide. Autour de la table, chacun vit sa propre obsession, jusqu’au vertige, jusqu’au malaise.
Ce texte, éminemment poétique, oppose nature et artifice, art et société, corps et âme, monstruosité et insignifiance avec gaieté et jubilation.
beaucoup mais beaucoup trop cher pour ce que c'est ! vu à Lyon...;
beaucoup mais beaucoup trop cher pour ce que c'est ! vu à Lyon...;
Square de l'Opéra-Louis Jouvet, 7 rue Boudreau 75009 Paris