L’Intervention

Tout public dès 12 ans

L'histoire
Une fantaisie cruelle d’une étonnante actualité
Note

• L'histoire

Marcinelle et Edmond vivent perchés dans une chambre, avec pour seule pitance leur jalousie et leur hargne, se disputent la robe de leur petite fille morte, dernier vestige d’un bonheur qui leur a définitivement échappé. L’arrivée d’une demi-mondaine et d’un baron écervelé va, l’espace d’un moment, perturber leur existence et faire s’affronter deux mondes, celui de la misère noire et de la rage à celui de l’argent et de la futilité.

Le désir amoureux se mêle aux élans révolutionnaires. Chacun cherche sa place et vient nous crier sa soif de liberté.

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• Une fantaisie cruelle d’une étonnante actualité

L’Intervention, comme les autres pièces du Théâtre en liberté auquel elle appartient, n’était pas destinée à la représentation. Libéré par l’exil des conventions scéniques, le pape du romantisme ébroue sa plume en explorant tous les genres et les tons, s’amuse à allier les contraires. Ses comédies sont alertes et tristes, ses fantaisies désenchantées, ses mélos farceurs. Il touille une vaste palette d’écritures et de styles dont L’Intervention est un savoureux et cruel condensé.

Hugo, qui se place du côté de la misère et du cœur, habille de marivaudage une violente satire politique. De Guernesey, il observe l’Europe au bord du crack boursier et ces temps révoltants où partout hurle la misère, où les pauvres sont plus pauvres et les riches plus riches encore.

Marc Paquien, qui a bien saisi ce que la pièce peut charrier d’échos aujourd’hui, ne cherche pas à la moderniser. Il l’a prise comme elle est et finement emmène sa troupe d’excellents comédiens dans tous ses recoins, sans rien négliger du tragique ou du grotesque et ainsi entre rire et larmes nous fait mieux sentir le souffle d’une cruauté très actuelle.

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• Note

Poète contraint à l’exil, interdit de la scène, Victor Hugo se prend au jeu d’écrire un théâtre qui ne sera peut-être jamais joué, où donc il sera possible de tout représenter : c’est le “ Théâtre en Liberté ”. En 1866, le grand abolitionniste défie toujours le pouvoir politique, le père inconsolable fait tourner les tables et dialogue avec les esprits dans le vent de Guernesey.

L’Europe est au bord du krach boursier, partout la misère hurle sa faim : un drame quotidien pour les uns, la frivolité pour les autres. Deux jeunes ouvriers parisiens, Marcinelle et Edmond, voient leur existence bouleversée par la rencontre d’un couple d’extravagants. Cette intervention les réunira définitivement ou les séparera…

Sur un petit toit de Paris, dans leur mansarde vide, ils se disputent la robe de leur enfant morte. Le désir amoureux se mêle aux élans révolutionnaires. Chacun cherche sa place et vient nous crier sa soif de liberté.

Victor Hugo invente un théâtre où les genres se mélangent, où le grotesque vient révéler le poignant, mais il fait preuve ici d’une noirceur toute particulière. Cette cruauté traverse les époques et nous émeut. L’Intervention devient une folle journée, où la sincérité et l’honnêteté de chacun sont mises à l’épreuve. L’homme en sort grandi.

En 1848, Hugo interpellait ainsi les députés de l’Assemblée nationale : “ Vous avez fait des lois contre l’anarchie, faites maintenant des lois contre la misère ! ”. Le souffle de sa pensée vient toujours balayer nos esprits de révoltés.

Marc Paquien

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