La jeune reine d’un royaume imaginaire vit dans le souvenir de son époux, le roi Frédéric, victime d’un attentat le matin de leurs noces. Depuis ce jour, triste et solitaire, tournée vers le passé, elle s’est retirée du monde et demeure enfermée dans ses châteaux où elle attend la mort. Celle-ci lui apparaît sous les traits de Stanislas, un jeune poète anarchiste qui fait irruption dans sa chambre pour la tuer. Blessé et poursuivi par la police du royaume, contre toute attente la reine va cacher ce jeune homme, Stanislas, sosie du roi tant aimé.
C'est l'étrange rencontre de deux destins opposés. Stanislas ne tarde pas à succomber au charme de la souveraine et renonce à son attentat. Fascinés l'un par l'autre, ces deux êtres que tout semble séparer se rejoignent par une communauté d'esprit. Un amour fulgurant, intense et insensé submerge les deux protagonistes dans un univers étouffant, où l’un et l’autre trahissent leur cause : elle devient anarchiste, il devient monarchiste.
Mais la Cour, avec ses manœuvres secrètes et ses complots, referme son étau sur le couple. Stanislas comprend alors que rien n’est possible entre la reine et lui. Il s’empoisonne pour rendre à la reine sa vocation royale. Mais celle-ci renonce au pouvoir au profit d’un amour absolu en se servant de Stanislas pour recevoir le coup de grâce. Ainsi cette grande passion les mènera à l'accomplissement de leur destin : seule la mort pourra réunir le couple, tel « l'aigle à deux têtes ».
La pièce est avant tout un drame psychologique, qui met en scène des personnages romantiques aux sentiments purs, absolus, dédaigneux des normes sociales. Ils ont été conçus comme des « animaux fabuleux », des monstres de courage et de passion déchirants, des forces qui s'opposent, qui s'abolissent, s’inversent : « une reine anarchiste et un anarchiste d'esprit royal ». Ainsi les deux protagonistes principaux sont d’abord deux solitudes dotées d’un trop-plein de vie : « L’art est un cortège de solitudes. Mais, lorsque des solitudes s’épousent, il en résulte une force incalculable ».
La reine n’est d’abord qu’une veuve triste et digne, perdue dans un monde qu'elle ne comprend pas et dont elle veut s'exclure. Mais sous l’impulsion de Stanislas elle devient courageuse, impétueuse, fougueuse, passionnée, et se révèle attirée par le désordre, la provocation non conformiste, la folie. Elle veut s'élever, échapper à la réalité, à un monde trop petit pour elle, pour pouvoir accéder à ce qu'elle ressent, qui l'appelle et qui l'amène à espérer autre chose. Stanislas, le jeune anarchiste aux élans meurtriers, est d’abord ravagé par une cause mais devient un homme ravagé par son amour. Tous deux s’affrontent jusqu'à ce qu'ils reconnaissent dans leur antagonisme même l'expression de leur amour. Amour fait de haine et de violence, où les rapports de force s'inversent et qui ne peut aboutir, comme dans toutes les grandes passions symboliques, qu'à la mort. Fascinés l'un par l'autre, ces deux êtres que tout semble séparer se rejoignent alors par une communauté d'esprit étonnante, et toute la fin de la pièce, d’une rigueur implacable telle une « machine infernale », n’est qu’une marche vers la mort après ce trop-plein de vie, où l’on peut cependant se demander si la Reine accomplit son destin ou s’en ait inventé un autre.
Outre ce drame psychologique, L’Aigle à deux têtes présente une vision originale de la politique et des rapports sociaux, regorgeant d'allusions au pouvoir. La Reine montre un cynisme lucide qui lui permet de voir les intrigues qui se trament autour d’elle. Dominée par les hypocrisies de l'étiquette, par le complot, par les rivalités personnelles, la vie de Cour apparaît comme l'archétype des institutions, toujours présentées dans l'œuvre de Cocteau comme perverses et aliénantes. Pièce éminemment politique, la question du vrai et du faux se pose tout au long de l’intrigue, jusque dans le dernier dialogue qui constitue le dénouement dramatique de la pièce. Ainsi la célèbre phrase de l’auteur « Je suis un mensonge qui dit toujours la vérité », signifiant que l'homme est socialement un mensonge, semble raisonner tout au long des trois actes, et on constate ainsi que chez Cocteau le théâtre n’est ni historique, ni autobiographique, ni intimiste, mais, paradoxalement, par des moyens qui relèvent du paraître, il parvient à dévoiler l'être.
Mensonge, ambiguïté des personnages, différences sociales, amour absolu, le titre de la pièce résume à lui seul « la difficulté d’être » des personnages. La pièce donne ainsi la pleine mesure de l'humain en quête de son identité, faisant face à une destinée qui le dépasse.
Moi j'ai adoré ! Rien de plus à dire !
J'aime Cocteau qui est mon auteur favori. Le texte est trop ambitieux pour cette troupe. C'est naïf avec peu de reliefs : c'est plat. Par contre le conte de Foehn et le muet sont excellents. Pour les autres merci pour les prochains spectateurs d'articuler et de monter le volume parce que l'on comprend pas tout. A ce prix, est dommage
Bravo ! L’histoire est celle d’un conte, dans lequel on s’immerge pleinement, grâce à des acteurs passionnés ! Beaucoup d’émotion, et de romantisme. Je recommande vivement !
Moi j'ai adoré ! Rien de plus à dire !
J'aime Cocteau qui est mon auteur favori. Le texte est trop ambitieux pour cette troupe. C'est naïf avec peu de reliefs : c'est plat. Par contre le conte de Foehn et le muet sont excellents. Pour les autres merci pour les prochains spectateurs d'articuler et de monter le volume parce que l'on comprend pas tout. A ce prix, est dommage
Bravo ! L’histoire est celle d’un conte, dans lequel on s’immerge pleinement, grâce à des acteurs passionnés ! Beaucoup d’émotion, et de romantisme. Je recommande vivement !
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