L'assommoir

Saint-Ouen (93)
le 4 avril 2023
2 h 10

L'assommoir

Le collectif 0S’0 s’empare du texte de Zola avec la liberté de ton qui le définit et adapte le classique littéraire en un huis clos contemporain où fiction et réalité se confondent. Un théâtre-récit choral de haute volée !

  • La déchéance fatale d'une famille ouvrière

Réunis pour fêter les fiançailles de l’un d’entre eux, trois couples de trentenaires, endimanchés et heureux, se retrouvent au bar L’Assommoir. La vie s’ouvre à eux, pleine de promesses : ça s’arrose ! On vide les verres plus vite qu’on ne les remplit, on chante, on danse, les esprits et les corps s’échauffent en racontant des histoires. Celle de Gervaise Macquard, blanchisseuse dans le quartier de la Goutte d’Or à Paris, au XIXème siècle. Elle avait leur âge, déjà deux enfants, des projets de vie. Elle était courageuse et volontaire. Avant que tout ne dégringole.

Tour à tour interprètes ou narrateurs, les personnages déroulent le tragique destin de l’honnête femme. Les bouteilles se vident et les personnages basculent de la fête à la gueule de bois du récit social.

Le collectif OS’O s’empare du texte de Zola avec la liberté de ton qui le définit et adapte le classique littéraire en un huis clos contemporain où fiction et réalité se confondent. Un théâtre-récit choral de haute volée ! Jubilatoire.

 

  • Note d'intention

L’objectif de ce projet a été d’improviser avec les comédiens, pendant les répétitions autour des treize chapitres de L’Assommoir d’Emile Zola. Ce travail nourrit aussi bien la force épique que la force dramatique du roman. Chaque chapitre se concentre en général sur une situation singulière, le lieu et le temps forment une unité et l’utilisation dramatique du texte en découle presque naturellement. Ces chapitres sont liés par les différentes introductions dont Zola se sert pour informer le lecteur des événements passés. À travers une forme fermée, la mise en scène raconte une histoire qui, loin de s’arrêter au Paris historique, trouve toute sa pertinence de nos jours. Les thèmes centraux de L’Assommoir que ce soit la notion de valeur liée au travail et l’addiction telle que l’alcoolisme sont plus que jamais d’actualité.

Il n’existe aucune adaptation dramatique du roman, pourtant ce texte appelle pour moi à la théâtralisation. Elle s’opère par un focus sur le personnage de Gervaise et ses tribulations. Je veux rendre visible sur scène les décisions qu’elle prend - ou ne prend pas justement - tout au long de sa vie, pour donner une pertinence actuelle à la lutte qu’elle mène pour gagner sa place dans la société. Mon désir n’est pas de faire une adaptation psychologique, illusoire de l’intrigue, mais de rechercher des situations de jeu pour les six comédiens, qui leur permettent de raconter l’histoire sans interpréter constamment les personnages du roman. Je cherche plutôt à créer des personnages qui, par le biais de cette histoire, entrent en discussion, et par le biais de la discussion, entrent en jeu.

À côté des grands thèmes comme la vie et la mort, la réussite et l’échec, l’amour et le mépris, la richesse et la pauvreté, le roman traite également du thème de l’alcool et de ses conséquences sur les personnages de l’histoire. Je cherche à associer le thème de l’alcool avec la situation théâtrale de base, et à créer un espace (comme le bar d’où le roman tire son nom) : «  l’assommoir » dans lequel six personnes boivent ensemble et racontent une histoire qui a déjà eu lieu. Je veux aborder avec les comédiens les effets qu’exerce l’alcool sur les personnages ; mettre en avant son influence progressive sur la narration de l’histoire et créer ainsi un lien avec la déchéance alcoolique des personnages de Zola.

David Czesienki

  • La presse en parle

« L’histoire de Zola est rondement menée. Une histoire pathétique dite sans pathos mais avec une belle empathie tragicomique (ou tellement tragique qu’il vaut mieux en rire, en boire), cruelle et inéluctable, comme le destin de Gervaise : griserie, ivresse, ébriété, excitation, débauche, gueule de bois, addiction, delirium tremens, noir. » Serge Latap, Sud Ouest

Faire passer sur scène la prose de Zola relevait assurément de la gageure. Défi relevé par David Csezienski, qui installa les anciens élèves de l’éstba dans le bar L’Assommoir (…). Une atmosphère dionysiaque s’empare joyeusement de la brutalité du texte de Zola et place au cœur de son récit les thématiques de l’alcool, de l’amour et de la mort, mais surtout de l’importance de la solidarité en cette période de capitalisme florissant. » Éric Demey, La Terrasse

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2/4, rue Alexandre Bachelet 93400 Saint-Ouen

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Spectacle terminé depuis le mardi 4 avril 2023

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