L’importance des femmes au théâtre ne cesse de croître, tant dans la pratique que par l’écriture. Nombre de metteurs en scène figurent aux divers palmarès du théâtre allemand et autrichien, quelques femmes dirigent parmi les plus prestigieuses maisons. Et les femmes auteurs figurent parmi les plus novatrices et incisives dans le vaste champ de l’écriture dramatique. Elles portent un regard particulièrement percutant sur la société et savent le transformer dans des poétiques théâtrales fortes, très différentes les unes des autres, souvent violentes, toujours sans concession au formalisme et aux conventions. Et elles sont jouées !
La plus connue en France est sans doute Elfriede Jelinek, tant par sa prose que par son théâtre - Marlene Streeruwitz, de peu sa cadette, mérite autant d’intérêt. Nous voulons présenter quelques autres, et des plus jeunes, telles que Silke Hassler, Margret Kreidl, Kathrin Röggla, Gerhild Steinbuch.
Chaque soir de cette Semaine, la lecture des pièces sera précédée d’une présentation de l’auteur, en sa présence ou non.
Interscènes, sous l’égide du traducteur et metteur en scène Heinz Schwarzinger, propose depuis 1986 ces découvertes d’auteurs et de textes inédits autrichiens, principalement contemporains, fort appréciées du public et des professionnels du théâtre : nombre des plus de soixante-dix pièces de quelque trente dramaturges présentées lors de ces “ Semaines du théâtre autrichien ” ont été montées et publiés en France.
Après une interruption de plusieurs années due à la coalition gouvernementale droite / extrême droite depuis 2000 en Autriche, les « Semaines » reprennent enfin aujourd’hui avec des auteurs encore et toujours en but aux maux contemporains si bien partagés par toute l’Europe…
Conception et réalisation : Heinz Schwarzinger (Interscènes)
Avec la participation de : Dominique Boissel, Arnaud Carbonnier, Catherine Creux, Jean-Luc Debattice, Catherine Dewitt, Laurence Février, Sabine Haudepin, Bernard Lotti, Isabelle Ronayette, Sylvain Stawski, Hélène Surgère
- Lundi 20 novembre à 20h30 : Elfriede Jelinek et Marlene Streeruwitz
Elfriede Jelinek, Sens : indifférent. Corps : inutile (traduction, Yasmin Hoffmann et Maryvonne Litaize)
Démontage systématique du rapport de l’auteur à l’acteur et par-delà, au public, dénonçant la vacuité de la parole.
Marlene Streeruwitz, Dentro (traduction, Johannes Honigmann)
Paraphrase du Roi Lear, concentrée sur les trois filles, à la fois actrices terrifiantes de leur malheur et victimes désabusées de l’histoire.
- Mardi 21 novembre à 20h30 : Margret Kreidl
Femmes reconnaissantes (traduction : Henri Christophe)
Deux femmes âgées et une de quarante ans, relations troubles, une fête d’anniversaire étrange. La palette stylistique héritée de l’Ecole de Vienne dans toute sa splendeur.
- Mercredi 22 novembre à 20h30 : Silke Hassler
Petite musique de nuit (traduction : Silvia Berutti-Ronelt en collaboration avec Pauline Sales)
Errance de personnages plutôt mal lotis à travers la société, sur un mode sensible et faussement candide, à la recherche d’âmes sœurs, de vérité et d’amour.
- Jeudi 23 novembre à 20h30 : Kathrin Röggla
Junk space (traduction, Henri Christophe - pour le théâtre : L’Arche Editeur)
Un stage pour vaincre la peur de voler, les rapports entre les participants envoyés par leur entreprise, la réalité du monde du travail dans toute sa crudité.
- Vendredi 24 novembre à 20h30 : Gerhild Steinbuch
Après cette journée de bonheur (traduction, Henri Christophe)
Une fille amène son amoureux chez sa mère longtemps évitée, pour lui souhaiter un bon anniversaire. Rivalités, dureté de la relation mère fille, échappées dans un monde onirique.
45 rue Richard Lenoir 75011 Paris