A la mort de sa mère Frédérique décide de placer Juan, son père, en maison de retraite… Seules les visites d'Hannah, une jeune fille dans l'établissement viennent égayer le quotidien de celui-ci. C'est elle qui saura remettre le père et sa fille face à leurs responsabilités de parent et d'enfant. Trois destins croisés pour ré-apprendre à s'aimer.
Cette pièce je l’ai écrite après la canicule de 2003.
J’avais été choquée comme beaucoup par toutes ces morts annoncées… Parallèlement à
ces évènements dramatiques, j’ai voulu comprendre ce qui nous amenait à mettre nos
anciens entre parenthèses de nos vies « propres », pour s’en décharger sur la
collectivité. Les cacher à la vue d’une société qui cultive le jeune, le beau.
Cette vieillesse qui fait si peur à l’approche de la cinquantaine, on l’entrevoit sans état
d’âme à l’adolescence.
-Réfléchir ensemble, tous âges confondus, à d’autres réponses, au quatrième âge, que
la maison de retraite - cinq pour cent seulement des personnes qui fréquentent ces établissements y entrent de leur plein gré -
-Remettre les personnes âgées au coeur de la cité.
-Ne pas les exclure de leur vie.
-Leur rendre la place de transmetteurs de savoir qu’elles occupaient par le passé.
Nous priver de leur expérience c’est nous amputer de notre histoire…
Et peut-on envisager l’avenir sans passé ?
C’est le thème essentiel que je voulais traiter, avec en toile de fond, les problèmes
relationnels entre un père et sa fille, trop longtemps murés dans le silence.
Mais c’est aussi une vision optimiste de la vie qui veut que rien ne soit jamais fini…Avant
la fin.
Céline Monsarrat
Je suis ravie que Céline Monsarrat me propose de mettre en scène,
L’Emmerdeur du 12 bis, son écriture est vive, poétique et pleine de sens.
Trois personnages, deux destins qui se cherchent.
Le père et la fille se vouent une haine farouche. Les histoires anciennes sont toujours là,
en pointillé. Un passé de non-dit qui amène à la rancune et qui parfois peut rendre les êtres cruels et inhumains.
La jeune fille Hannah, « l’Étrangère » va venir bousculer ce monde de non-dit et
permettre à ces deux êtres de se trouver et de s’aimer. Chacun des personnages dans
cet espace s’ouvre à lui-même, se confronte à ce qui le dérange.
Dans cet espace-temps, l’âge n’a plus de sens.
Le jeu des acteurs sera simple, profondément humain. L’humain prime sur la virtuosité.
Un espace symbolique où tout se referme pour enfin exploser, se libérer, se livrer.
Un
espace symbolique et non réaliste.
L’espace d’enfermement.
L’espace des secrets de famille.
La maison de retraite, un sas avant la mort.
« Les vieux » qu’on essaie d’effacer de notre mémoire, une amnésie organisée.
Stella Serfaty
Par la compagnie du Théâtre à la Grimace.
53, rue Notre Dame des Champs 75006 Paris