Créé à Gênes en 1969, cette pièce est une « farce militante ».
L’intrigue est la suivante : pour faire connaître leur lutte, des ouvriers décident de donner une représentation théâtrale improvisée sur le parvis de leur usine.
Dans ce spectacle trois plans interférent : celui presque naturaliste de l’usine occupée par ses ouvriers et cernée par la police, celui, ludique, de la mort et de l’enterrement du patron joué par les ouvriers et celui, féerique, de l’intervention du « grand vautour » qui transporte les âmes célestes, figuré lui aussi par un ouvrier.
C’est ce détour par le conte de fées et de la fiction de « quat’sous » que nous reconnaissons la réalité de l’usine : son odeur, sa pollution, les accidents du travail et l’exploitation.
Le militantisme de Fo est un contestation joyeuse qui ne connaît ni terme ni apaisement. Elle déferle sur les ordres établis.
L’enterrement du patron pour nous est une véritable comédie populaire.
Nous sommes au théâtre bien sur mais ce qui se déroule sur la scène nous l’avons déjà rencontré dans la réalité.
La différence ? Celle de l’ironie décapante, de l’humour à vif, de la logique implacable avec lesquels
Fo assène ces tristes vérités : oui il y a toutes les deux heures un accident du travail,
oui les usines polluent !
Rue Gabriel Péry 02430 Gauchy