L'envolée

• Synopsis

Gilles Granouillet écrit un road-movie de province pas piqué des vers. 24h d’une saga familiale pour douze interprètes dirigés par Jean-Claude Berutti. « Ce n’est pas tous les jours qu’on reçoit une authentique comédie, dit-il, et celle-là est l’oeuvre de quelqu’un qui sait manier le langage, les situations et le rythme. » L’Envolée, c’est la famille au grand complet et dans toute sa splendeur : grandiose et catastrophique ! Mieux vaut en rire…

Texte publié chez Actes Sud-Papiers.

• Note d'intention

Aujourd’hui, Augustin Barbozat retrouve sa soeur Justine, avec qui il est fâché, terriblement fâché, depuis des années. Il s’agit de rendre visite à Louise, leur soeur cadette et internée. La journée est réglée comme du papier à musique, mais dès le matin, les premiers couacs se font entendre… Louise disparaît et bientôt, à travers les rues de cette petite ville, c’est toute la sainte famille Barbozat qui explose en plein vol. Course-poursuite à l’appel de la vie, réveil tonitruant, fausses pistes et vraies remises en question. L’Envolée comme la vivisection d’un petit coin de province, L’Envolée c’est aussi un appel du printemps quand tout est perdu. Joyeux désespoir, L’Envolée comme un Chapeau de paille d’Italie devenu affreux, sale et méchant.

Gilles Granouillet

Le répertoire contemporain est très vaste en Europe, mais la farce et le vaudeville restent des domaines peu explorés. Inspiré du Chapeau de paille d’Italie d’Eugène Labiche, L’Envolée se joue de la vulgarité du monde dans lequel on vit. « Gilles Granouillet présente des personnages vulgaires, qui ont un comportement vulgaire, mais qui se moquent eux-mêmes de leur propre vulgarité, à la manière des comiques, explique Jean-Claude Berutti. Ils sont un peu gonflés de leur propre satisfaction, tout en sachant qu’ils sont minables. Cela me fait vraiment penser à Labiche, avec ses personnages un peu surdimensionnés par la bêtise… mais en même temps, on les aime. »

• Extrait

Justine : Junior, peux-tu me dire où est ta tante ? Louise que tu as prise par la main dans le jardin du grand restaurant pour la ramener ici. Ne regarde pas ta main ! Ne regarde pas ta main, junior elle n’est pas dedans ! Alors ? Ta tante Louise ? Ne te retourne pas ! Ne te retourne pas Junior, mon fils elle n’est pas non plus derrière.
Junior : Elle n’est pas derrière ?
Justine : Et elle n’est pas non plus dans ta main ! Mais où peut-elle bien être ???
Junior : Je suis embêté...
Justine : Tu l’as perdue ? Tu l’as laissée ?
Junior : Elle est partie.
Augustin : Elle n’a jamais su parler à ses enfants. Elle n’a jamais trouvé le ton. Junior, mon neveu, est-ce que tu pourrais nous dire à quel endroit ça s’est passé ?
Junior : Non.
Augustin : Tu ne te souviens pas ?
Junior : Non.
Augustin : Même pas un petit indice ?
Junior : Non.
Augustin : Il est coriace. Junior mon neveu, fais un effort, un grand garçon comme toi se souvient forcément de quelque chose !
Junior : Non.
Augustin : Réfléchissons. Devant la boulangerie ?
Junior : Voilà ! Devant la boulangerie, c’était exactement devant la boulangerie !