La pièce
Note d'intention
Extraits
La presse
C’est le soir de Noël, et comme tous les 24 décembre avant le réveillon, Sortch va sortir l’appareil à diapos pour remonter dans le passé et nous raconter ses vacances à la station d’épuration, ses rêves d’amour avec l’institutrice, les trésors qu’il ramène de ses virées de chineur, ses activités d’aiguilleurs du ciel bénévole…
Arrive le fidèle Bortch, son collègue à l’abattoir, célibataire sans famille, invité contre l’avis de la grand-mère à partager le plat de poisson arrosé de mousseux de ce dîner de fête.
Quelques bouteilles et décollages assourdissants d’avions plus tard, Sortch finit par se voir en exécuteur d’une vache qui a le même regard que lui…
D’après le roman de Joël Egloff, L’étourdissement, éditions Buchet-Chastel, Prix du Livre Inter 2005. Adaptation théâtrale de Luc Clémentin. Par la Compagnie Ultima Chamada.
À l’occasion de la sortie du livre de Jean-luc Porquet Que les gros salaires baissent la tête, une caissière de Carrefour était interviewée dans l’émission de Daniel Mermet Là-bas si j’y suis, et posait doucement la question suivante « Pourquoi Daniel Bernard notre ex-PDG est parti avec une indemnité de 38 millions d’euros et on nous refuse une prime de 50 euros par mois ? » Cette prime serait venu s’ajouter aux 1000 Euros mensuels que gagnait cette femme après 20 ans d’ancienneté à scanner des codes barres pour une société qui a fait 1,3 milliards de bénéfice net en 2005 et qui maintenant est le numéro 2 mondial de la grande distribution…
L’étourdissement est une métaphore de cet univers-là ; du quotidien de dizaines de millions de personnes qui exécutent des tâches répétitives, ingrates et déshumanisantes. À l’inverse des mineurs anglais de Charbons ardents filmés par Jean-Michel Carré ou des ouvriers argentins de The Take filmés par Naomi Klein, qui se sont réapproprié leurs outils de production et ont démontré ce faisant que le partage engendrait l’enrichissement matériel et humain pour tous (si ! si !), les héros d’Egloff sont des exécutants… exécuteurs de leur propre vie.
Ici, dans cet abattoir, on tue jusqu’au cauchemar et on finit dans le fossé trop à bout pour retourner embaucher ou près d’une haie avec une balle dans la tête pour abréger ce cauchemar… Mais, heureusement, chez Egloff, il pleut des uniformes d’aviateurs, on se fait des chewing-gums avec des vieux pansements, les poissons se bousculent sur l’hameçon pour fuir la pollution et avant d’annoncer à une future veuve que son mari est mort, on feuillette avec elle ses albums de vacances en buvant du vin de pêche.
La dragée est amère, mais l’enveloppe est rose et sucrée. Notre travail sera de restituer cet univers burlesque et décalé qui raconte si bien le quotidien de ceux qui rament dans la soute… en route vers la « croissance » !
« Les enfants sont pâlots, les vieillards sont pas bien vieux. On fait d’ailleurs pas toujours la différence entre les deux. »
« Chez nous, chaque année, on me disait que le père Noël ne ferait pas sa tournée parce qu’il était gravement malade et qu’il passerait peut-être même pas l’hiver.
Jusqu’au jour où, pour avoir définitivement la paix, ils m’ont assuré qu’il était mort et que personne reprendrait l’affaire. »
« Celle qui nous plaît le plus, à tous, c’est la grande brune du calendrier, une fille du sud, qui se lasse pas de nous montrer ses fesses avec un regard qui en dit long. (…) ça va faire plus de six mois, maintenant, qu’on est en mai. »
"Luc Clémentin adapte avec une efficacité scénique redoutable le roman de Joël Egloff et signe un spectacle remarquable [...] Monde à l'agonie où le haut-le-coeur le dispute en intensité au fou rire." Catherine Robert, La Terrasse, 31 octobre 2007
Dans cet univers recouvert de la boue de Germinal et peuplé des clowns tristes de Beckett, le burlesque côtoie le poétique et le décalé rejoint le réel. Avec un humour acerbe, Joël Egloff crée des écorchés vifs (...). Luc Clémentin, qui signe l’adaptation et la mise en scène de ce brillant Etourdissement, réussit à faire en sorte que l’esthétique de la caricature et du grotesque reste au service d’une réflexion sur la réalité." Myrto Reiss, Theatreonline, 6 novembre 2007
adore ou on déteste .... j'ai adoré ce côté clowns horribles ... le retour des morts vivants ... les derniers héros , les derniers résistants d'une mort annoncée ... pas si loin de nous , il suffit de prendre le métro le matin de bonne heure , pour voir les gens abrutis de fatigue finir leur nuit avant d'aller "gagner" leurs vies . Les "autres" , les profiteurs de cette farce funèbre , sont dans les avions en partance pour les bahamas... j'ai ri et j'ai frissonné ...que demander de plus quand on va au théâtre.
adore ou on déteste .... j'ai adoré ce côté clowns horribles ... le retour des morts vivants ... les derniers héros , les derniers résistants d'une mort annoncée ... pas si loin de nous , il suffit de prendre le métro le matin de bonne heure , pour voir les gens abrutis de fatigue finir leur nuit avant d'aller "gagner" leurs vies . Les "autres" , les profiteurs de cette farce funèbre , sont dans les avions en partance pour les bahamas... j'ai ri et j'ai frissonné ...que demander de plus quand on va au théâtre.
190, boulevard de Charonne 75020 Paris