Un opéra décoiffant !
Résumé du livret
Notes de mises en scène
Notre projet artistique
Présentée pour la première fois depuis 1908 dans sa version originale et intégrale, La Belle Hélène des complices Jean-Marie Curti et Serge Lipszyc est à ne pas rater !
Œuvre majeure du répertoire comique français, la partition d’Offenbach et le livret de Meilhac et Halévy livrent une version pour le moins parodique de la célèbre Iliade où les couplets distillent à foison humour et folie. Ajoutez à cela une mise en scène « décoiffante » et le tour est joué ! Un véritable délire collectif pour une date unique en France !
Premier acte
A Sparte, devant le temple de Jupiter. Il n’est bruit dans toute la Grèce que du Jugement du Mont Ida, où Pâris, ayant décerné à Vénus le prix de la beauté, s’est entendu promettre en récompense l’amour de la plus belle de toutes les mortelles.
Or tout le monde sait bien dans le pays que c’est Hélène, la femme du roi Ménélas. Pâris se présente, costumé en berger, à Calchas, Grand Augure de Jupiter ; il lui raconte certains détails du fameux Jugement et requiert sa complaisance pour faciliter l’exécution des volontés divines.
Hélène paraît, et le beau berger ne manque pas de faire forte impression sur elle. Calchas annonce l’arrivée des rois de la Grèce qui, suivis d’une grande foule, viennent assister à des jeux d’esprit. Voici d’abord les deux Ajax, puis le bouillant Achille ; le faible Ménélas, enfin le fier Agamemnon. Le tournoi commence : il consiste en une charade, un calambour et des bouts rimés. Pâris sort à chaque fois vainqueur. On lui demande qui il est : Pâris décline son nom. Sensation dans la foule ! Hélène est très excitée : elle pose la couronne sur le tête du vainqueur et l’invite à dîner au palais.
Entre temps, Pâris a eu un entretien avec Calchas, qui fait à son gré parler l’oracle : Ménélas doit pour sa santé aller passer un mois en Crête ! Le pauvre homme n’y comprend rien ; il se tâte le front et redoute à certains signes de partir sans sa femme. Mais Calchas le presse, les rois le pressent, Hélène le presse et tout le monde le presse tant et si bien qu’il part, aux acclamations de la foule en délire.
Deuxième acte
Dans le palais de Ménélas et d’Hélène. Hélène est à sa toilette. Depuis un mois, Ménélas est absent ; elle n’a point cependant cédé à Pâris. Comme on lui annonce sa visite, elle hésite puis consent à le recevoir. Il se fait pressant, mais en vain et s’éloigne en déclarant que la ruse lui permettra bientôt de triompher !
Les rois de la Grèce arrivent chez Hélène pour s’adonner à leur passion du jeu. Calchas triche et se fait huer par ses partenaires. Hélène s’entretien avec Calchas, puis s’étend sur sa couche, après avoir demandé d’agréables rêves. Le Grand Augure les lui a promis sur commande : dès qu’elle est endormie, il laisse entrer auprès d’elle Pâris, déguisé en esclave. Aussi, lorsque Hélène l’aperçoit devant elle, n’a-t-elle pas de peine à se laisser persuader qu’il s’agit seulement d’un songe. Elle s’abandonne doucement à lui.
Ménélas, revenu sans crier gare, a la désagréable surprise de trouver sa femme dans les bras du bel étranger. Outré, il appelle les rois de la Grèce pour leur demander compte de la façon dont ils ont gardé son honneur ! Hélène, de son côté, fait sèchement remarquer à Ménélas qu’avant d’entrer chez sa femme un galant homme frappe toujours à la porte! Quant aux rois de la Grèce, très embarrassés, ils chassent Pâris, lequel jure bien de revenir !
Troisième acte
Sur la plage de Nauplie. Les rois de la Grèce sont réunis sur cette plage mondaine, et délibèrent gravement sur la situation créée dans le pays par l’entêtement de Ménélas : une étrange maladie sévit, en effet, dans les ménages grecs, où les maris quittent leurs femmes et les femmes leurs maris. Hélène fait tant et si bien que Ménélas va chercher aide auprès d’Agamemnon et de Calchas. Tous deux lui conseillent solennellement de se sacrifier pour le salut de la patrie. Mais Ménélas ne veut rien entendre ; d’ailleurs, il a écrit à Cythère pour faire venir le grand Augure de Vénus, qui apportera certainement une solution convenable au conflit.
Au mot de Grand Augure, Calchas s’effraie d’une concurrence possible ; mais bien vite, il se rassure car, lorsque le bateau aborde, il en voit descendre Pâris lui-même, déguisé en Augure, Pâris-Augure proclame que la solution est simple : Hélène doit aller à Cythère sacrifier à la déesse du lieu. Ménélas trouve la chose tout à fait raisonnable et presse la reine de s’embarquer.
Pâris s’est, entre temps, fait reconnaître d’Hélène, qui, cessant dès lors toute résistance, se laisse emporter par son vainqueur. Acclamation et cris de joie. Mais le navire n’a pas plutôt quitté le rivage que Pâris, abandonnant son déguisement, de fait reconnaître. Ce n’est pas à Cythère qu’il mène la reine, mais à Troie ! Ménélas, suffoqué, veut les rattraper, tombe à l’eau et Calchas réussit de justesse à le repêcher.
Agamemnon proclame aussitôt la mobilisation de l’armée des Grecs, auxquels il annonce le début de la guerre de Troie.
La musique foisonnante d’Offenbach évoque les déraillements de l'esprit. Le livret de Meilhac et Halévy revisite l’Iliade et a des allures de livre de potache. La communion de ces deux univers nous offre une partition de folie qui évoque à la fois Marx (les frères…), Tex Avery et les plus grands burlesques du cinéma muet.
Jacques Offenbach est un génie. Sous le voile de l’amusement et de la légèreté, il a dénoncé sa vie durant tous les travers d’une société bourgeoise et conformiste.
La Belle Hélène n’échappe pas à la règle. Si Hélène réclame de l’amour, c’est un cri de femme du second empire qu’il faut entendre. Ces messieurs gouvernent et batifolent, pendant que leurs épouses s’ennuient. Égalité ! Oreste, fils d’Agamemnon fait la fête et s’en fiche car c’est la Grèce qui paiera. Ménélas est cocufié et ne s’en fiche pas mais là aussi c’est le bon peuple qui paiera.
Mais ici tout se dit avec humour et folie, laissant le spectateur faire son chemin… Et fredonner à la fin de l’œuvre des couplets moins innocents qu’il n’y paraît. Chapeau !
Offenbach raille avec acuité les gouvernants de son temps qui abusent de jeux stupides, dilapident les deniers de l’état sans état d’âme, s’encanaillent en catimini tout en se réclamant de l’ordre et de la morale avant tout. Cette France de la fin du 19ème n’est pas sans en rappeler une autre. Offenbach ne vieillit pas. Il est même totalement de notre temps. Faut-il en rire ?
Serge Lipszyc
Pour sa 67è production, l’Opéra-Studio s’allie avec ses amis des Soirées Estivales de Brou à Bourg-en-Bresse et la Compagnie du Matamore à Paris pour réfléchir très historiquement à la vanité du monde.
En effet, que seraient maintenant les Etats-Unis sans l’Europe ou bien qu’auraient été il y a presque 3000 ans Troie et l’Asie Mineure sans Athènes et l’Attique ? Il faudra un conseil d’administration très savant pour coter l’Opéra-Studio en bourse, envoyer une délégation politique de poids pour contrer la malchance des nantis, quand un jeune prince démuni vient enlever la riche, belle et langoureuse fille du PDG.
Mais on pourrait voir les choses tout autrement, tant la mythologie alimente ou résume nos fantasmes. Il suffit, quand on s’appelle Offenbach en 1864, de ne pas prendre son public pour un idiot et de rire des puissants aux Variétés, sur le boulevard, mais sous cape.
Une belle équipe bigarrée de 13 solistes, un chœur de déjantés, un orchestre venu de diverses régions mais prié de rester en fosse : on retrouve le tandem Lipszyc-Curti qui a déjà quelques crampes d’estomac à son actif.
Une particularité de cette co-production, créée au Théâtre de Bourg-en-Bresse début juillet 2004 et reprise à Genève puis en tournée dans toute la France en 2005 est de s’appuyer sur un fait (historique) intéressant :
Il était coutumier que les productions parisiennes, particulièrement celles d’Offenbach, soient données dans la foulée à Genève. Il s’agissait soit de les essayer devant un public lointain soit de les rentabiliser après la création à Paris, à l’instar des toujours actuelles « tournées de province ». Il en résulte que le matériel d’orchestre original des années toutes proches de la création se trouve conservé à Genève, comprenant parfois des annotations précieuses.
Nous présenterons donc l’orchestration originale de cette œuvre fameuse et tant de fois inutilement réorchestrée selon les besoins du moment.
Jean-Marie Curti
88, rue Saint-Denis 92700 Colombes
En voiture : tout droit depuis la porte de Champerret par le pont de Courbevoie. A La Garenne-Colombes, au rond-point, prendre la 1ère sortie et continuer sur : D106 / Avenue Du Général De Gaulle. En entrant dans Colombes prendre : D13 / Place Du Général Leclerc puis le bd De Valmy.
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