Entre Marguerite Duras, auteur de la version française de la nouvelle d’Henry James et Eric Vigner, metteur en scène du spectacle, le lien est pétri de tendresse et de complicité. Ceci pour dire l’absolue connivence entre l’homme de théâtre et le texte troublant qu’il porte magistralement à la scène. Deux comédiens confessent et jouent leur vie sur un plateau où ne cessent de bouger des images somptueuses qu’un rideau de perles protège de la brutalité des regards. Une femme aime un homme qui ne le voit pas, ne le sait pas et à qui il faudra une existence entière pour entendre cet appel muet. Lorsque à son tour, il comprend qu’il l’aime, il est trop tard, elle est morte. L’histoire de cette amitié édifiée à défaut de mieux est poignante et Vigner peint, tel un maître, un spectacle tout aussi lumineux qu’opaque. Rarement l’humanité n’aura été auscultée d’aussi près dans ses errements et ses erreurs. Fin styliste de la scène, Eric Vigner dit beaucoup de lui-même dans ce spectacle bouleversant. De son rapport au plateau, de sa vie passée à l’abri d’une salle obscure. Pour qui ? Pourquoi ce don entier à l’illusoire du théâtre ? La Bête dans la jungle, c’est l’espoir d’un ailleurs, d’une autre chose, espoir à jamais insatisfait, et qui hurle inlassablement au fond des hommes aveugles, incapables de voir que le bonheur est là, à portée de leur main.
Nul archi-nul...Si Fanny ardant sauve un peu les meubles, ce n'est pas le cas de Depardieu. A éviter absolument...
Nul archi-nul...Si Fanny ardant sauve un peu les meubles, ce n'est pas le cas de Depardieu. A éviter absolument...
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