Spectacle en italien, surtitré en français.
Avec La Clémence de Titus Mozart revient, quelques mois avant sa mort, à l’opera seria, un genre qu’il n’avait plus pratiqué depuis Idoménée. Composée en même temps que l’initiatique Flûte enchantée et peu de temps avant son Requiem, La Clémence illustre brillamment le renouveau d’un répertoire alors en déclin. Longtemps dépréciée face aux audaces qui avaient fait le succès des Noces de Figaro et de Don Giovanni (l’ouvrage connut une renaissance tardive et son entrée au répertoire de l’Opéra de Paris date de 1997), elle comporte pourtant quelques-unes de plus belles pages de Mozart. La Clémence s’offre comme un poignant témoignage de l’esprit humaniste du compositeur, où l’expressivité dramatique est magnifiée par l’inventivité musicale.
Jérémie Rhorer poursuit avec cette nouvelle Clémence son parcours mozartien entamé il y a quelques saisons avec Idoménée. Amour passionné mais contrarié, amitié fidèle, complot politique et pardon final, un cocktail au goût d’éternelle actualité qui ne pouvait que séduire Denis Podalydès, homme de théâtre rodé au grand répertoire classique. Il est vrai que l’ombre de Racine n’est pas si loin mais ici humanisée de toute la tendresse musicale d’un Mozart en pleine possession de ses moyens.
« C’est le vrai triomphe des Lumières. C’est un opéra dont on ne doit pas nier la visée optimiste, la croyance en une raison souveraine, tenant compte de la faiblesse humaine, des limites de toute autorité, affirmant la légitimité du doute, de l’incertitude, […] quitte à ce que la crise soit durable et angoissante, le temps que lentement puisse s’imposer d’elle-même cette raison laïque, non-violente, profondément désarmée. » Denis Podalydès
Livret de Caterino Mazzolà, d’après Pietro Metastasio et Cinna de Corneille.
Avec Le Cercle de l’Harmonie et le Chœur Aedes, direction Mathieu Romano.
15, avenue Montaigne 75008 Paris