Un crime, un crime, encore un crime
La Comédie de Macbeth, Acte IV, extrait
Trop de morts, trop de morts, trop de morts,
La Comédie de Macbeth, Acte VI, extrait
Jean-Marie Patte écrivait La Comédie de Macbeth, il y a vingt ans.
La dictature de Pinochet se trouvait brutalement renforcée par un plébiscite frauduleux alors que l’économie chilienne était frappée d’une terrible récession. Comme le dit l’écrivain Carlos Fuentes (dans un article du Monde du 27 septembre 1999), « son lignage est celui des macabres personnages shakespeariens, Macbeth ou Richard III, baignant dans le sang, inaccessibles dans la satisfaction sacrée de leurs crimes ».
Vingt ans plus tard, tout comme le fantôme de Banquo apparut à Macbeth au château de Dunsinane, d’autres fantômes sont venus terrifier le tyran chilien dans la comédie de son récent procès. « Un crime à l’origine en appelle d’autres », dit le Macbeth de Jean-Marie Patte et c’est d’un nombre toujours croissant à travers le monde qu’il doit encore et toujours répondre. Macbeth est un roi qui n’en finit plus d’agoniser dans la nuit éternelle de ses tourments.
À l’acte I de La Comédie de Macbeth, la reine est morte. Le roi est demeuré seul, avec un Autre, un Tiers et un Soldat blessé dont la plaie ouverte ne se referme pas. Il n’y a plus rien à combattre, la guerre n’a plus de finalité. Le roi a-t-il encore un royaume ? Le roi sans héritage, sans héritier contemple un monde stérile et désolé. La nuit tient le château en siège.
Anna Portalier
The king, with this voice being striken into great dread and terror, passed that night without anie sleepe coming in his eies
Raphaell Holinshed,
Chronicles of England, Scotlande & Irelande (1577)
15, rue Malte Brun 75020 Paris
Station de taxis : Gambetta
Stations vélib : Gambetta-Père Lachaise n°20024 ou Mairie du 20e n°20106 ou Sorbier-Gasnier
Guy n°20010