L’homme dont je rêve sera celui qui aime en moi la femme qui ne dépend pas de lui.
Tout allait si bien. Entente cordiale, mariage harmonieux. L’enfant Stéphane semblait s’épanouir dans ce noyau familial planté n’importe où, par exemple à Clamart, banlieue parisienne. Grande maison sans crise. Marianne a laissé de côté son activité de traductrice pour élever son garçon. Aucun problème de banque ni de sexe. Une vie parfaite.
Mais elle dévie soudain. Un matin, elle dit à Bruno, son mari : « Va-t’en, laisse-moi seule. » Et la femme gauchère quitte toutes les formes de dépendances aux autres, aux hommes. Elle entreprend son chemin initiatique vers la libération, parcours semé d’épreuves. Autonome, elle va traverser des moments d’exaltation. Connaître des vagues de solitude et de désarroi. Mais se découvrir. Autour d’elle, tous, comme atomisés, connaissent des transformations, conséquence de sa métamorphose.
Alors dramaturge et scénariste de Wim Wenders, l’écrivain autrichien Peter Handke prend le risque en 1978 d’adapter au cinéma La Femme gauchère et d’en signer la réalisation. Le metteur en scène Christophe Perton, après neuf années à la direction de la Comédie de Valence, a fait le choix de se remettre en jeu pour tenter de nouvelles expériences. Il prolonge un travail de création toujours centré sur les écritures contemporaines et suit aujourd’hui l’itinéraire de La Femme gauchère, implosion d’identité, genèse d’une libération. Les neuf personnages vacillent dans l’humour cruel de Handke. Ils se prennent les ondes sismiques du goût de la liberté de Marianne.
Elle veut vivre, s’ouvrir au monde, se dégager de l’aliénation des rôles assignés.
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