Les démons du passé
La vocation politique et sociale du théâtre
La presse
« Lorsque la justice devient tortionnaire »
Paulina, ex-militante, emprisonnée et torturée durant l'ancien régime, vit
dans une maison isolée en bord de mer, aux côtés de son époux Gerardo,
brillant avocat. Elle survit dans le douloureux souvenir des horreurs subies. Un
soir d'orage, Gerardo tombe en panne de voiture. Il est raccompagné par le Dr
Miranda. Paulina croit reconnaître en ce visiteur son ancien tortionnaire, qui
lui a infligé les sévices les plus durs. Décidée à confondre Miranda et à
se venger, elle convainc son mari de jouer l'avocat de la défense. Très vite
"le procès" bascule...
« Ce qui manque le plus à notre pays c’est la justice »
L'époque : aujourd'hui, et le lieu : un pays qui pourrait être
n'importe quel pays d'Amérique Latine ou centrale qui se serait doté récemment
d'un gouvernement démocratique, après une longue période de soumission à une
dictature militaire.
La Jeune Fille et la Mort a obtenu le prix de la meilleure pièce à Londres en 1991 et a été adaptée pour le cinéma par Roman Polanski. Cette pièce, jouée dans plus de trente pays depuis 1991, n’a été produite en France qu’une seule fois.
Par la compagnie Arbos. Texte français de Gabriel Auer, musique de Franz Schubert.
« Tout acte artistique est un acte politique. Le théâtre en tant que phénomène global l’est ». Cette phrase [de Jean-Luc Boutté] se révèle d’une vérité déterminante. C’est elle qui guidera mon propos. Une pièce de théâtre par sa nature, est appelée à avoir une vocation politique et sociale, car elle met en scène la vie, les hommes, la réalité.
La pièce de Ariel Dorfman aborde les problèmes sociaux et politiques d’une façon générale. Il situe l’action dans une république d’Amérique Latine indéterminée, qui se libère douloureusement de l’oppression d’une dictature militaire. Et pour le couple, Paulina et Gerardo, ce passage est nécessairement un combat, où la justice est une arme aussi indispensable qu’un fusil. Ils vivent à l’écart du monde dans une maison retirée au bord de la mer. Un soir, Gerardo rentre accompagné d’un homme dont il vient de faire la connaissance. Paulina, sa femme, croit reconnaître en lui l’homme qui l’a sauvagement torturée et violée lors du mouvement révolutionnaire, une quinzaine d’années auparavant. Pour dépasser les tortures subies, elle le prend en otage pour obtenir sa confession.
C’est le point de départ de La jeune fille et la mort. Serons-nous conviés à la reconstitution d’un acte sadique ? Allons-nous subir le commentaire indigné de cette action ? Nous propose-t-on une analyse psychologique du monstre ? Allons-nous pleurer le malheur de la victime ? ou les malheurs du bourreau ?
Il n’y aura pas de procès, sinon un procès imaginaire, que cette femme exécute en solitaire. Ici, la mise en scène de la barbarie n’est pas destinée à conforter notre propre santé morale ou à servir de repoussoir ; la barbarie est un moyen de communiquer. Il n’est pas question d’excuser ; rien, ni personne, puisque cet homme revendique sa culpabilité. Alors au terme du chemin, ce n’est pas la figure d’un monstre que nous découvrirons, ainsi nous n’aurons pas à juger, ni à condamner, ni à justifier... mais celle d’un discours aux accents étonnamment familiers. Ce discours évoque certaines logiques meurtrières, barbares, récentes, même si le XXème n’a pas inventé la barbarie. Ce discours évoque également la misogynie et le nationalisme.
Cet homme s’interroge sur ses raisons d’agir, sur sa place dans la société... du coup il fait vaciller notre propre raison. Pourrions-nous, nous, citoyens de l’occident, citoyens du pays des droits de l’homme, être des voyeurs ? des tortionnaires en puissance ? Cet homme nous fait digérer tranquillement le spectacle scabreux du monde dans lequel nous vivons. Il mesure sur la carte du monde, la distance qui le sépare d’autres hommes pareils à lui. Ainsi, à travers eux, pourra-t-il répéter son geste initial ?
Gérard Malabat
"C’est exactement le théâtre qu’on aime (…) Gérard Malabat a le sens de la
violence et évite tous les pièges de l’œuvre(…) La pièce, ainsi, est vraiment forte. C’est dû aussi au travail des comédiens : Mireille
Coffrant, évidemment, dans le rôle principal, mais aussi Pascal Germain. Avec une mention particulière pour Vincent Violette, terriblement crédible
dans le rôle du médecin accusé." Le Figaroscope
"La pièce d’Ariel Dorfman aborde un sujet plus brûlant que jamais. Pour nous la faire vivre littéralement, Gérard Malabat l’a mise en scène comme
un polar.C’est captivant. Entre la victime et le bourreau s’installe un huis clos saisissant.(…) Excellent Pascal Germain(…)Remarquable Vincent
Violette(…) Paulina, très émouvante Mireille Cofrant, ne peut que nous convaincre. Son récit atteint une émotion extrême."
Pariscope
"L’adaptation la plus célèbre du texte d’Ariel Dorfman, est sans doute celle que Polanski a portée à l’écran. Dans cette version théâtrale les
comédiens font preuve d’une énergie incroyable." 20 Minutes
"Il y a une véritable urgence à voir ce spectacle(…) La mise en scène est sobre et efficace(…) Les trois acteurs nous offrent là une prestation
toute en intensité et en justesse, permettant aux spectateurs de saisir toute la complexité du sujet."
Regard en Coulisse
"Pour ce face à face haletant avec rebondissements et coup de théâtre final, Gérard Malabat a su créer un climat de malaise en écho au mal être
de ces personnages. Les comédiens bouleversés ou bouleversants débordent d’énergie."
Megacomik.com
"On grelotte de bonheur et de peur. A ne rater sous aucun prétexte. Du grand, du très grand théâtre."
Billet Reduc
14 bis, rue Sainte Isaure 75018 Paris