En 1290 le kabbaliste espagnol Abraham Aboulafia se rend à Rome pour plaider auprès du pape Nicolas III la cause des juifs. Il ne le rencontre pas car le pape meurt.
Tout le reste est le fruit de l’imagination de l’auteur. Il invente donc la rencontre entre Aboulafia et Digana, qui se fait passer pour un homme avec l’ambition de devenir pape.
Il s’agit d’une pièce riche et profonde où se joue le combat intime entre l’ambition sociale et l’aspiration à suivre un « chemin de perfection » ou plutôt de perfectionnement.
Aboulafia, kabbaliste espagnol de la fin du XIIIe siècle, incarne ce cheminement. Son voyage à Rome en 1290 est historique. L’auteur, Élie-Georges Berreby, a inventé le personnage de Digana, en s’inspirant de la papesse Jeanne qui a vécu un siècle plus tard. Par son ambition d’exercer une fonction interdite aux femmes, c’est un personnage proche de nous.
Les sentiments qui se développent entre les deux protagonistes rendent le déroulement de la pièce attachant et évitent le didactisme. Un troisième personnage, le frère convers, incarne la foi du charbonnier. Le comique de ses interventions naïves allégera la tension.
39, rue Broca 75005 Paris