Les parents, éleveurs, vendent l’exploitation qu’aucun enfant n’a voulu reprendre. La fille – la mâtrue, en dauphinois – revient à la ferme, une dernière fois. Pour un ultime tour du propriétaire, un inventaire avant départ. Seule en scène, Coline Bardin ressuscite un monde paysan dur, dru et drôle. Le sauve de l’oubli. Le sauve tout court. Se sauve avec.
Les parents, éleveurs, vendent l’exploitation qu’aucun enfant n’a voulu reprendre. La fille – la mâtrue, en dauphinois – revient à la ferme, une dernière fois. Pour un au revoir. Pour un ultime tour du propriétaire, un inventaire avant départ.
Seule en scène, et harnachée comme pour la traite, Coline Bardin fait remonter souvenirs et sensations. Elle explore la lignée, campe les familiers, dit le quotidien, retrouve les gestes. Le monde rural qu’elle dépeint est dur, dru, mais drôle aussi. Il ne mérite ni excès d’honneur, ni indignité. N’appelle ni la pastorale, ni le chant funèbre. Il a le goût âpre du labeur, et le parfum de l’enfance.
Au moment de lui dire adieu, la mâtrue le convoque, et lui rend ses vraies couleurs. Le sauve de l’oubli. Le sauve tout court. Se sauve avec.
17, boulevard Jourdan 75014 Paris