Spectacle en espagnol surtitré en français.
1989, le mur de Berlin s’effondre. À Paris, Matthias Langhoff – dont le travail bouleverse déjà la scène européenne – reprend La Mission d’Heiner Müller. Jouée quelques mois plus tôt au Festival d’Avignon, lors de la célébration du bicentenaire de la Révolution Française, la pièce provoque un choc inédit, un duel, où la mémoire de l’idéal révolutionnaire français se met à l’épreuve de son réel. Réel passé : la révolution face à la libération des esclaves noirs ; réel présent : quid d’elle en 1989 ?
Or, voici à nouveau, pour Langhoff, la nécessité de (re-)monter La Mission. Galloudec, Sasportas et Debuisson, trois émissaires français chargés d’organiser le soulèvement des esclaves en Jamaïque, voient leur action brutalement interrompue par la disparition du gouvernement qui a ordonné leur « mission ».
L’idée c’est que cette fois la pièce sera jouée par des apprentis acteurs boliviens, venus de l’École Nationale de Théâtre fondée par Marcos Malavia. Dès lors, comme souvent chez Langhoff, la pièce parle au nom de notre Histoire, résonant dans le présent. Une histoire qui confronte les difficultés que traverse la Bolivie dans sa tentative d’émancipation à la régression et confusion politiques que connaît la France.
Le texte est, bien entendu, extraordinaire mais le problème, à mon avis, est que la mise en scèene le dessert. Elle est brouillonne, à force de superposer des éléments. Tout d'abord, la projection, sans arrêt ou presque ( une sorte de must dans la mise en scène contemporaine) s qui doit être utilisé avec précaution et coordonné ou bien opposé à ce qui se passe sur scène. Ici, c'est un discours qui, d'une part, laisse de côté un élément, la soumission des indiens qui aurait pu, peut-être, avoir été mis en relation avec l'esclavage, en écho tout au moins, dans un pays qui ne l'a presque pas connu. Au point que Las Casas, tout à la défense des indigènes, avait proposé de les remplacer par des noirs; D'autre part, elle ajoute à la masse d'information: des gestes, des mots, des passions. Le théâtre en sort perdant. La diversité des langues, d'ailleurs, ou plutôt des traductions: espagnol, français, allemend, (je suis peut-être un mauvais exemple car je peux suivre l'espagnol mais l'accent bolivien m'a poussé à lire les sous titres). Qu'on est loin de la Mort de Danton! Je dois ajouter que mon écoute était probablement biaisée par le Castelucci vu la veille (un anti-Tocqueville en réalité), avec un choix presqu'à l'opposé de celui de Langhoff: trop beau, peut-être, mais mû par une intention analogue. Ma première visite à ce théâtre, mais certainement pas la dernière.
Pour 1 Notes
Le texte est, bien entendu, extraordinaire mais le problème, à mon avis, est que la mise en scèene le dessert. Elle est brouillonne, à force de superposer des éléments. Tout d'abord, la projection, sans arrêt ou presque ( une sorte de must dans la mise en scène contemporaine) s qui doit être utilisé avec précaution et coordonné ou bien opposé à ce qui se passe sur scène. Ici, c'est un discours qui, d'une part, laisse de côté un élément, la soumission des indiens qui aurait pu, peut-être, avoir été mis en relation avec l'esclavage, en écho tout au moins, dans un pays qui ne l'a presque pas connu. Au point que Las Casas, tout à la défense des indigènes, avait proposé de les remplacer par des noirs; D'autre part, elle ajoute à la masse d'information: des gestes, des mots, des passions. Le théâtre en sort perdant. La diversité des langues, d'ailleurs, ou plutôt des traductions: espagnol, français, allemend, (je suis peut-être un mauvais exemple car je peux suivre l'espagnol mais l'accent bolivien m'a poussé à lire les sous titres). Qu'on est loin de la Mort de Danton! Je dois ajouter que mon écoute était probablement biaisée par le Castelucci vu la veille (un anti-Tocqueville en réalité), avec un choix presqu'à l'opposé de celui de Langhoff: trop beau, peut-être, mais mû par une intention analogue. Ma première visite à ce théâtre, mais certainement pas la dernière.
2, rue Edouard Poisson 93304 Aubervilliers
Voiture : par la Porte d'Aubervilliers ou de La Villette - puis direction Aubervilliers centre
Navette retour : le Théâtre de la Commune met à votre disposition une navette retour gratuite du mardi au samedi - dans la limite des places disponibles. Elle dessert les stations Porte de la Villette, Stalingrad, Gare de l'Est et Châtelet.