Coup de cœur CONTEMPORAIN Le 28 janvier 2025
Au départ, c’est l’histoire du Père Guérin qui reçoit des pressions pour ne pas témoigner contre un évêque suspecté d’avoir couvert des actes pédocriminels. Inspirée de l’affaire Barbarin, cette pièce, écrite comme un thriller, dresse le portrait d’un homme pris dans ses contradictions et qui se libère de la peur en trouvant la voie du courage.
Au départ, c’est l’histoire du Père Guérin qui reçoit des pressions pour ne pas témoigner contre un évêque suspecté d’avoir couvert des actes pédocriminels. Inspirée de l’affaire Barbarin, cette pièce, écrite comme un thriller, dresse le portrait d’un homme pris dans ses contradictions et qui se libère de la peur en trouvant la voie du courage.
Entre la peur de l’institution et la peur existentielle, le dilemme qui taraude ce prêtre intranquille est d’autant plus profond que ce dernier est interpellé chaque dimanche dans sa paroisse par Morgan, un jeune homme en colère. La scène se transforme alors en dojo pour accueillir de véritables « duels » de conscience entre les protagonistes. Comment le dialogue et les mots permettent de dépasser le conflit entre l’aveuglement volontaire et la droiture morale ? Par le détour de la dialectique, on entrevoit un chemin de libération âpre et lumineux. Portée par cinq acteurs-samouraïs, la parole est sinueuse, aérée de silence, à la recherche de la vérité sur la nature humaine.
« Transformer en polar métaphysiques les tourments et dilemmes d'un curé homosexuel ayant couvert son évêque fautif semblait rude pari. Réussi. » Fabienne Pascaud, Télérama
« François Hien déplie, avec une impressionnante précision et autant d’épure, la pensée de chaque protagoniste, de toutes les institutions impliquées dans les affaires sensibles, qui aiguisent son désir de théâtre. » Anaïs Heluin, Politis
« La Peur fonctionne comme un polar. Il ne s’agit à aucun moment de s’en prendre à la religion catholique (ni à aucune autre d’ailleurs) mais de déboulonner une omerta mortifère. » Gérald Rossi, L'Humanité
« Refusant les raccourcis, François Hien dissèque la mécanique du silence et aborde la question de l'homosexualité chez les prêtres, sans sombrer dans les amalgames. » Mathieu Perez, Le Canard Enchaîné
« Chez François Hien, avec le courage de la nuance qui le caractérise, il n’existe aucun mal pur, mais plutôt des faiblesses humaines, trop humaines – liées à des histoires personnelles, des ambitions professionnelles, des tendances sociétales – qui, par leur accumulation, permettent à un système de dissimulation à grande échelle de se mettre en place. Sans jamais dénoncer, mais sans, pour autant, ménager les uns ou les autres, le dramaturge bouscule ses personnages jusqu’à les faire évoluer. » Vincent Bouquet, Scèneweb
Avec beaucoup de finesse et de nuance, il questionne autant le célibat de prêtre, le choix de vocation par défaut, que la brûlante question de l’homosexualité refoulée très prégnante dans ce monde d’hommes. Faisant le choix de croire plutôt aux faiblesses de la nature humaine qu’au mal absolu, il bouscule une vision souvent trop manichéenne du monde. » Olivier Frégaville-Gratian d’Amore, L'Œil d'Olivier
« Évitant l'écueil de la satire et celui de la pièce moralisatrice, La Peur expose, aux yeux du grand public, une autre voie : le dépassement du conflit par les mots. » Ève Guyot, La Croix
« C'est un théâtre de la parole, éminemment cérébral. Les cinq personnages ne font que dialoguer, mais leurs échanges sont d'une intensité rare… La qualité de la réflexion menée par François Hien l'amène à tutoyer de grands auteurs tels Bernanos, Dostoïevski ou Claudel. » Nicolas Blondeau, Le Progrès
Je crois que le théâtre peut être le lieu d’un dépassement du conflit, mais un dépassement qui n’est possible qu’à condition de ne rien passer sous silence, de ne pas reconduire les dénis et les mensonges, d’avoir mis en lumière les injustices, d’avoir accueilli et donné une expression à la colère. La Peur est construite, autour d’un nombre très réduit de situations, à la fois comme une épreuve de vérité, qui crève les abcès, et comme un parcours d’apaisement.
Les dialogues entre le père Guérin et Morgan s’organisent autour de la préparation des repas dominicaux, où les deux hommes échangent en pelant des légumes ou en coupant la queue des haricots verts. Ces situations sont propices au déploiement d’une parole sinueuse, aérée de silence. Une parole qui ne vise pas l’efficacité, errant à la recherche de la vérité, et qui se saisit de toutes les associations hasardeuses.
Une table occupera le centre de la scénographie. Il est important que dans cette pièce les gestes et les durées soient réels. À partir de cette situation centrale, les flash-back se déploient. Les personnages du passé sont convoqués par le récit du père Guérin qui se situe dès lors dans un espace intermédiaire : à la fois au présent avec Morgan, en train de raconter, et au passé, revivant ce qui l’a traversé autrefois et le commentant à mesure qu’il le revit. De fines bascules de lumière permettront de glisser d’une temporalité à l’autre, créant progressivement un espace dépourvu de repère temporel, un espace proprement mental.
La mise en scène se veut limpide : on doit toujours sentir où l’on en est. Bien que son personnage principal soit torturé, la pièce se veut très claire ; elle n’entretient aucune affinité secrète avec la complexité complaisante de son personnage. Rien ne doit nous distraire de ce que nous avons à regarder : un homme qui change à vue.
François Hien
Cette pièce remarquablement jouée et mise en scène est un bijou d'écriture et d'intelligence qui nous donne à réfléchir sur la conscience, la justice, la réparation. On est plongés dans l'âme de ce prêtre déchiré entre sa volonté de rendre justice aux enfants abusés et son souhait de faire ce qu'il pense être bon pour l'église qu'il désire continuer de servir. Un dilemme cornélien qui se résout dans un final digne des plus grands scénaristes. Courrez voir cette pièce !
Prestation intense et juste au plus près des acteurs
À travers des dialogues tellement intenses et profonds, l’objectif annoncé au départ par Morgan est atteint : comprendre pourquoi un prêtre qui n’est ni abuseur ni un évêque peut ne rien faire pour mettre fin aux abus contre les enfants. Deux heures de dialogues d’une justesse et d’une profondeur remarquables.
Un sujet très fort, des acteurs incarnés, la proximité avec les spectateurs renforce notre immersion dans la pièce. Un grand moment
Les acteurs et la mise en scène sont parfaits
Très bonne piece qui évoque un sujet brûlant avec une grande humanité et qui pose de vraies questions. Aucun temps mort et de bon comédiens. Les deux heures ne se font pas sentir ...Bravo
Tout est absolument remarquable, de l'écriture au jeu d'acteur.
Le prodige de cette pièce : avec une alternance de silences pleins de sens et de dialogues finement écrits, réussir à ne pas nous faire regarder notre montre une seule fois en 2h. C'est prenant, c'est parfois sur un fil, on en ressort rempli d'un grand et fort moment de théâtre. Bravo à vous.
Pour 10 Notes
Cette pièce remarquablement jouée et mise en scène est un bijou d'écriture et d'intelligence qui nous donne à réfléchir sur la conscience, la justice, la réparation. On est plongés dans l'âme de ce prêtre déchiré entre sa volonté de rendre justice aux enfants abusés et son souhait de faire ce qu'il pense être bon pour l'église qu'il désire continuer de servir. Un dilemme cornélien qui se résout dans un final digne des plus grands scénaristes. Courrez voir cette pièce !
Prestation intense et juste au plus près des acteurs
À travers des dialogues tellement intenses et profonds, l’objectif annoncé au départ par Morgan est atteint : comprendre pourquoi un prêtre qui n’est ni abuseur ni un évêque peut ne rien faire pour mettre fin aux abus contre les enfants. Deux heures de dialogues d’une justesse et d’une profondeur remarquables.
Un sujet très fort, des acteurs incarnés, la proximité avec les spectateurs renforce notre immersion dans la pièce. Un grand moment
Les acteurs et la mise en scène sont parfaits
Très bonne piece qui évoque un sujet brûlant avec une grande humanité et qui pose de vraies questions. Aucun temps mort et de bon comédiens. Les deux heures ne se font pas sentir ...Bravo
Tout est absolument remarquable, de l'écriture au jeu d'acteur.
Le prodige de cette pièce : avec une alternance de silences pleins de sens et de dialogues finement écrits, réussir à ne pas nous faire regarder notre montre une seule fois en 2h. C'est prenant, c'est parfois sur un fil, on en ressort rempli d'un grand et fort moment de théâtre. Bravo à vous.
L'une des pièces qui m'a le plus ému, le thème, le texte et surtout l'interprétation. Les comédiens sont géniaux pour ne pas dire plus
La pièce aborde d’abord la question de la difficulté de l’Église à combattre la pédophilie de certains prêtres. Mais aussi bien d’autres de ses problèmes, comme la place des femmes en son sein ou sa relation malaisée avec l’homosexualité masculine. On nous les donne notamment à voir de l’intérieur, des points de vue d’un prêtre et d’un évêque; ce qui n’implique ici nulle complaisance mais éclaire la compréhension. Sont en particulier démontés les mécanismes la conduisant simultanément à réprimer la sexualité entre homme adultes consentants et à couvrir la pédophilie. Cette pièce s’inspire de faits réels. Elle met en scène de vrais personnages de théâtre, très bien incarnés; elle est magistralement menée et j’ai la faiblesse de croire qu’elle saura parler à des gens très différents.
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.