Présentation
Ils nous le diront de suite : ils ont décidé d’arrêter. Ils ? La femme et l’homme, le couple. D’arrêter quoi ? La vie. Sans drame. Parce qu’elle s’est usés sans doute, comme on se sépare d’un vieil habit. Tout est sereinement pesé, un constat qui laisse transparaître un peu de nostalgie mâtinée d’humour. Tout est calculé jusqu’aux moindes détails du suicide : cette barrière dans le virage à enlever, le grand saut en voiture dans le lac et les somnifères qu’elle aura pris juste avant. Tout est prévu... Mais les choses ne se passent jamais comme on les prévoit...
Ce qu'ils en pensent
Au bord du vide avec le sourire : s’agitant pour quelques vagues occupations qui ne les occupent plus vraiment, il y a dans les personnages de Pellier une filiation avec Beckett qui donne à La Vie de marchandise une dimension tout à fait remarquable. Aérienne et profonde, intemporelle même si elle puise dans le quotidien.
Gilles Granouillet
Ils vivent hors du temps, lui, elle, le caniche. Ils veulent parler, ils n’ont personne à qui parler. Ils n’ont pas de passé, juste des photographies où on les voit toujours debout et de face. Ils sentent le plastique, le nylon, l’acrylique. Ils mangent des aliments congelés. Ils ne pensent presque pas. Ils pensent à eux le plus souvent. Ils cherchent à se souvenir : quand les choses sont-elles arrivées ou à quel moment ont-elles changé ?
Comment la vie a-t-elle passé si vite ?
Ils n’ont pas d’avenir. Ils projettent de mourir ensemble pour ne pas être séparés.
William Pellier
7, avenue Emile Loubet 42000 Saint-Etienne