La camoufle

du 27 mars au 7 avril 2001

La camoufle

CLASSIQUE Terminé

Nous vivons une période étrange, après avoir inventé des moyens de destruction industrielle, nous avons maintenant la possibilité de reproduire l’homme à l’identique et à l’infini. Ce sont peut-être les deux points qui ouvrent et ferment notre siècle.

Présentation
Note d’intention…
Le texte
Le choix de l’auteur : Rémi De Vos
L’actrice : Lucienne Hamon
La musique : Johann Riche
La scénographe : Virginie Merlin

Présentation

Nous vivons une période étrange, après avoir inventé des moyens de destruction industrielle, nous avons maintenant la possibilité de reproduire l’homme à l’identique et à l’infini. Ce sont peut-être les deux points qui ouvrent et ferment notre siècle.

C’est une femme simple. Elle pourrait s’appeler Bernadette ou Régine, Huguette, Louise, Léontine ou Thérèse… Le nom n’a pas tellement d’importance, elle n’a laissé aucune trace dans l’histoire. Elle s’est contentée de la traverser du mieux qu’elle pouvait. Elle est née quelque part au début du vingtième siècle. Fille de la campagne appelée à la ville, elle va se débrouiller avec la vie, la sienne, celle des autres qu’il faut bien supporter. Toute sa vie, elle aura la langue bien pendue, cela lui jouera des tours… Elle va connaître trois guerres en passant. La grande, " la der des der ", qui ne fut ni l’une ni l’autre et qu’elle vivra adolescente. La deuxième… c’est une femme maintenant, elle voudra se battre puisque c’est sa nature. Et puis la guerre sans nom, en Algérie, quelques années plus tard, puisque son fils y est engagé.

Rémi de Vos

Note d’intention…

C’est une histoire simple ou bien très compliquée. Une femme a cent ans. Elle a 18 ans en 1918, 44 ans en 1944, 62 en 1962, enfin bref, elle est née avec le siècle.

Il ne s’agit pas de retracer des faits de notre histoire avec la minutie de l’historien, mais plutôt d’aller les provoquer avec l’insolence, l’humour et la violence que peut développer le théâtre. Dans cette histoire nous chatouillerons une certaine vérité mais nous inventerons notre fiction, nous tricherons aussi avec la réalité pour construire l’histoire de notre femme qui sera notre “clone” dans ce drôle de voyage.

Première période 14-18 : L’Histoire n’est souvent que la somme d’histoires particulières. Hommes, simples soldats, ils se sont battus et sont morts avec les honneurs, même si aujourd’hui leur combat nous paraît parfois vain, et si les héros d’un jour deviennent souvent les bourreaux de demain. Les certitudes d’une époque s’écroulent avec le temps.

Les canons se sont tus, mais l’art de cacher, lui, persiste pour toujours.

La deuxième période traitera de la mise en pratique de la destruction massive. Organiser et planifier, des camps de la mort à Hiroshima. Mais pour notre femme, c’est aussi la période du mensonge, de ce “camouflage”, indispensable pour survivre, dans un pays qui sera le recordman de la lettre de dénonciation. Pays, où aujourd’hui, 50 ans plus tard, nous en sommes tout juste à pouvoir regarder notre responsabilité dans cette abomination. Les héros, les militaires glorieux vont devenir les tortionnaires des pays, des colonies, qui cherchent à gagner leur liberté.

Août 1945, alors qu’à Paris on fête la victoire, à Alger l’armée française tire sur les vétérans qui viennent de se battre en Europe pour se libérer du fléau nazi.

Où se trouve la “morale” ou du moins la logique dans ces événements ; dans la mort de ces vétérans qui ne demandaient pas l’indépendance, mais uniquement un peu de considération et de reconnaissance.

Et notre femme, elle n’est sûrement pas une héroïne ! Juste une de ces femmes qui ont traversé cette histoire pleine de courage et de lâcheté.

Savait-elle ce qui se passait en Allemagne ? Comment y a-t-elle pris part ? A-t-elle pu faire quelque chose ? A-t-elle envoyé une de ces nombreuses lettres anonymes que les préfectures de France ont reçues en masse durant toute cette période ?

Et sa vie sentimentale ? 40 ans, deuxième guerre mondiale, qu’en est-il de ses amours, de ses passions, de ses coups de cœur ?

… Elle se souvient…

Notre femme qui aura vu la naissance et la fin de la classe ouvrière, quel a été son rôle dans cette aventure ? Ses enfants, que sont-ils devenus ? Quelle place ont-ils pris dans la société ? Et toutes ces nouvelles inventions qu’elle a connues...

Une histoire particulière où chaque fragment est un tissu de mensonges emprunté à la réalité.

Il ne s’agit donc pas de faire un procès à notre histoire mais de voir, d’entendre les questions qui nous viennent et que nous sommes en droit de nous poser. Ce qui importe ce n’est peut-être pas toujours les réponses mais les questions que nous nous posons sur le passé. Surtout aujourd’hui, où le poids de l’image, sa manipulation atteint son comble. À cette heure où il est possible de nous cloner et de nous dupliquer à l’infini.

Laurent Vacher

Le texte

C’est une femme simple. Elle pourrait s’appeler Bernadette ou Régine, Huguette, Louise, Léontine ou Thérèse… Le nom n’a pas tellement d’importance, elle n’a laissé aucune trace dans l’histoire. Elle s’est contentée de la traverser du mieux qu’elle pouvait.

Elle est née quelque part au début du vingtième siècle. Fille de la campagne, appelée à la ville, elle va se débrouiller avec la vie, la sienne, celle des autres qu’il faut bien supporter. Toute sa vie, elle aura la langue bien pendue, cela lui jouera des tours…

Elle va connaître trois guerres en passant.

La Grande, la der des ders, qui ne fut ni l’une ni l’autre et qu’elle vivra adolescente.

La deuxième, … c’est une femme maintenant, elle voudra se battre puisque c’est dans sa nature.

Et puis la guerre sans nom, en Algérie, quelques années plus tard, puisque son fils y est engagé.

Elle attend son fils. Elle se souvient…

Rémi De Vos

Le choix de l’auteur : Rémi De Vos

Nous collaborons depuis deux ans dans le cadre d’échanges culturels entre la France et le Paraguay.

Cela a donc été pour moi assez naturel de me tourner vers son écriture. De plus nous appartenons à la même génération.

Son souci, dans l’écriture, est d’ancrer ses fictions dans des contextes sociaux. L’humour, l’ironie et la violence qui se dégagent de sa plume sont pour moi autant d’atouts pour mener à bien cette entreprise.

Au départ, la commande d’écriture portait avant tout sur la période 1918, pour chercher quel aurait pu être le signe de départ de ce siècle finissant. Puis après plusieurs discussions avec Rémi, il nous a paru plus juste de prendre dans notre fiction une période plus large. D’aller des dates fatidiques de 1900 à 1999…

Et pour la forme, nous avons choisi le monologue, qui permet un récit à flux tendu, qui donne un rythme, le temps et le calme d’écouter cette histoire comme une simple histoire qui pourrait être contée à une veillée.

Laurent Vacher

L’actrice : Lucienne Hamon

Le rôle interprété par Lucienne Hamon est en rapport avec son expérience et sa maturité, sinon comment faire résonner cette histoire. Celle d’une femme dont la parole peut se confondre en nous laissant toujours dans le doute de qui nous parle, de l’époque à laquelle elle appartient vraiment.

La musique : Johann Riche

Johann Riche, dit Jojo est un jeune accordéoniste, dont le style et l’école sont dans le plus pur style musette. Je lui ai demandé de travailler sur trois époques distinctes et qu’en même temps toutes soient des compositions personnelles sur la vision de son instrument à ces différentes époques.

La scénographe : Virginie Merlin

Elle devra prendre en compte les différents stades du récit, créer une image d’aujourd’hui tout en se référant à l’époque traversée. L’image évoluera par des rajouts de couleur, ou des apports de volume. Ma première idée est de cantonner le personnage dans une boîte. Boîte à souvenir, malle de grenier, boîte d’emballage, boîte magique à double-fond. Un jeu entre la lanterne magique, l’image virtuelle et l’image structurée.

Laurent Vacher

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Informations pratiques

Malakoff scène nationale – Théâtre 71

3, place du 11 Novembre 92240 Malakoff

Accès handicapé (sous conditions) Bar Grand Paris Hauts-de-Seine Librairie/boutique Restaurant
  • Métro : Malakoff - Plateau de Vanves à 272 m
  • Bus : Hôtel de Ville à 129 m, Victor Hugo à 141 m, Plateau de Vanves à 231 m, Pierre Larousse - Carrefour du 8 Mai 1945 à 301 m, Adolphe Pinard à 394 m
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Plan d’accès

Malakoff scène nationale – Théâtre 71
3, place du 11 Novembre 92240 Malakoff
Spectacle terminé depuis le samedi 7 avril 2001

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