Mes excuses, mais il me semble que j'ai déjà vu cette pièce quelque part... Je me souviens qu'il y avait déjà une pelouse anglaise, de la salade anglaise, de l'eau anglaise et des femmes habillées comme la reine d'Angleterre, avec des tailleurs roses et des chapeaux à fleurs.
- Mon Dieu, comme c'est curieux, moi aussi, il me semble...
Oui, il y avait des gens qui sautaient sans arrêt des coqs aux ânes et des cravates orange. Et puis un pompier et une bonne, qui s'appelait Mary.
- Comme c'est bizarre et quelle coïncidence ! Moi aussi, jai vu cette étrange pièce-anti-pièce. Je crois que c'était à l'Athénée en 2006 et que la mise en scène était de Jean-Luc Lagarce. Vers la fin, un monsieur s'exclamait : " kakatoès ! " et tout le monde riait.
- C'est bien possible, ce n'est pas exclu, c'est plausible.
Mais je crois bien avoir revu cette pièce à l'Athénée l'année dernière, sauf que c'était un opéra. Et il n'y avait ni pelouse très anglaise, ni femmes habillées comme la reine d'Angleterre.
- Comme c'est étrange, comme c'est curieux, on dirait que cette pièce est de retour. Et qu'il y a de nouveau une pendule anglaise et un petit jardin très simple.
- C'est bien possible. Au fond, cette pièce ressemble à la Cantatrice chauve : elle se coiffe toujours de la même façon.
« Ce que nous disons, c’est juste pour parler ». J-L. Lagarce
Pour cette Cantatrice chauve (augmentée des fins inédites), Jean-Luc Lagarce a poussé Ionesco à l’extrême du non-sens. Il renforçait le plus pur goût kitch bonbon anglais, avec des couleurs acidulées décoiffantes et une pelouse vert fluo, y mêlait une esthétique hyperréaliste des feuilletons américains type Dallas ou Dynasty et entraînait ses personnages dans un tourbillon fou, absurde, grotesque en diable. Mais tous ceux qui l’ont vue ont dit ressentir une nostalgique mélancolie qui, sous le rire, pinçait le coeur. Ce spectacle fut un succès et tourna de 1991 à 1993 sur les plus grandes scènes de France et d’Europe.
Ainsi, l’Athénée salue avec affection Jean-Luc Lagarce, qu’il a accueilli pour de triomphales mises en scène (L’Ile des esclaves, Les Règles du savoir-vivre…), et surtout, douloureux souvenir, pour sa dernière création Lulu, à l’automne 1995… Au-delà de l’hommage, c’est la question de la représentation et de son statut face au temps que nous interrogerons avec cette reprise. Et c’est surtout l’esprit Lagarce et compagnie que nous ferons re-découvrir !
« François Berreur reprend ce spectacle en tentant de le rendre aussi proche que possible de sa forme originale. Il est ainsi parvenu à réunir les comédiens qui furent de l’aventure, à retrouver le décor miraculeusement intact et à reproduire les costumes, lesquels avaient disparu dans un incendie. Pour ce qui est de la mise en scène tirée au cordeau, chacun a rassemblé ses souvenirs de ce spectacle, resté, comme on dit, dans les jambes. Disons-le tout net, cette Cantatrice franchit brillamment la barrière du temps...» Télérama
« On dirait un décor de film de Tati : une coquette maison blanche « dans les environs de Londres ». « Enfant » de la télévision, Jean-Luc Lagarce s’est inspiré des feuilletons pour pousser l’absurde à l’extrême et, avait-il dit, « prendre au pied de la lettre un certain nombre de répliques ». Ce qui donne un spectacle joyeusement décalé, malgré des allusions sexuelles superflues. Surprenante, la fin interrogera le public. « La Cantatrice chauve est une pièce sur l’absurde évidemment, mais le spectacle que j’en ai tiré n’est pas si absurde que cela, il est au contraire très logique », avait indiqué l’auteur. Il connaissait bien la version mise en scène par Nicolas Bataille en 1957 - l’année de sa naissance - à la Huchette, (où elle est toujours à l’affiche) et l’a allègrement dépoussiérée. » Le Figaro
« Le dramaturge avait mis en scène la pièce de Ionesco en 1991. Sa troupe a effectué un important travail de recherche pour la recréer sans la momifier. C’est l’un des meilleurs spectacles de théâtre de ces dernières années, mais il a été créé en... 1991. À l’époque, l’auteur et metteur en scène Jean-Luc Lagarce est encore vivant. [...]. L’année où il aurait eu 50 ans, en 2007, ses amis, et son fidèle ayant droit, François Berreur, décident d’organiser une «année Lagarce», pour mieux faire connaître l’oeuvre du dramaturge, mais aussi son travail de metteur en scène, englouti par le temps, contrairement aux textes, qui eux demeurent. La petite bande choisit La Cantatrice. » Le Monde
Une pièce "classique" du théatre de la dérision, car il y avait en effet dans la salle un, grand nombre de tout jeunes spectateurs. Les acteurs sont excellents et leurs mimiques parfaites, le décor est kitch à souhait. A voir et revoir.
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Une pièce "classique" du théatre de la dérision, car il y avait en effet dans la salle un, grand nombre de tout jeunes spectateurs. Les acteurs sont excellents et leurs mimiques parfaites, le décor est kitch à souhait. A voir et revoir.
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