En langue française. Surtitrage en français et en anglais.
« Qui donc es-tu, toi dont l’ardent regard pénètre ainsi que l’éclat d’un poignard, et qui, comme la flamme, brûle et dévore l’âme ? » La Damnation de Faust, Partie II, scène 5
« Le merveilleux livre me fascina de prime abord ; je ne le quittais plus ; je le lisais sans cesse, à table, au théâtre, dans les rues, partout. » C’est ainsi que Goethe, dont le compositeur découvrit le Premier Faust en 1828, rejoignit Virgile et Shakespeare pour former la Trinité berliozienne. Sans reprendre haleine, il mit en musique les fragments versifiés de la traduction en prose de Gérard de Nerval, qu’il publia sous le titre de Huit scènes de Faust. Et lorsqu’il décida, dix-huit ans plus tard, de reprendre et de développer ce matériau dans La Damnation de Faust au cours d’un voyage « en Autriche, en Hongrie, en Bohême et en Silésie », une même fièvre s’empara de lui. « Une fois lancé, je fis les vers qui me manquaient au fur et à mesure que me venaient les idées musicales. Je composais la partition quand je pouvais et où je pouvais ; en voiture, en chemin de fer, sur les bateaux à vapeur ». Comme porté par « le désir d’un coeur trop vaste et d’une âme altérée d’un bonheur qui la fuit », Berlioz se confond avec sa création : car cette voix invoquant la « nature immense, impénétrable et fière » est absolument la sienne, dont l’ampleur inouïe excède les formes traditionnelles, entre rêve d’opéra et de symphonie.
Révéler la théâtralité de cette « légende dramatique » est un défi constant, que le metteur en scène Alvis Hermanis a accepté de relever. Dirigé par Philippe Jordan, ce premier volet d’un cycle Berlioz qui se poursuivra sur plusieurs saisons, marque le retour de Jonas Kaufmann et Bryn Terfel à l’Opéra national de Paris.
Musique : Hector Berlioz (1803-1869)
Poème : Hector Berlioz et Almire Gandonnière d'après Johann Wolfgang von Goethe, traduit par Gérard de Nerval
Costumes : Christine Neumeister
Lumières : Gleb Filshtinsky
Vidéo : Katrina Neiburga
Chef des Choeurs : José Luis Basso
Le rôle de Faust est tenu en alternance par Jonas Kaufmann (du 5 au 20 décembre) puis par Bryan Hymel (du 23 au 29 décembre).
Avec l'Orchestre et les Choeurs de l’Opéra national de Paris, Maîtrise des Hauts-de-Seine / Choeur d’enfants de l’Opéra national de Paris.
Ce fut pendant ce voyage en Autriche, en Hongrie, en Bohême et en Silésie que je commençai la composition de ma légende de Faust, dont je ruminais le plan depuis longtemps.
Dès que je me fus décidé à l’entreprendre, je dus me résoudre aussi à écrire moi-même presque tout le livret ; les fragments de la traduction française du Faust de Goethe par Gérard de Nerval, que j’avais déjà mis en musique vingt ans auparavant, et que je comptais faire entrer, en les retouchant, dans ma nouvelle partition, et deux ou trois autres scènes écrites sur mes indications par M. Gandonnière, avant mon départ de Paris, ne formaient pas dans leur ensemble la sixième partie de l’œuvre.J’essayai donc, tout en roulant dans ma vieille chaise de poste allemande, de faire les vers destinés à ma musique. Je débutai par l’invocation de Faust à la nature, ne cherchant ni à traduire, ni même à imiter le chef-d’œuvre, mais à m’en inspirer seulement et à en extraire la substance musicale qui y est contenue. Et je fis ce morceau qui me donna l’espoir de parvenir à écrire le reste :
Nature immense, impénétrable et fière !
Toi seule donnes trêve à mon ennui sans fin !
Sur ton sein tout-puissant je sens moins ma misère,
Je retrouve ma force et je crois vivre enfin.
Oui, soufflez ouragans, criez, forêts profondes,
Croulez rochers, torrents précipitez vos ondes !
A vos bruits souverains, ma voix aime à s’unir.
Forêts, rochers, torrents, je vous adore ! Mondes
Qui scintillez, vers vous s’élance le désir
D’un cœur trop vaste et d’une âme altérée
D’un bonheur qui la fuit.
Une fois lancé, je fis les vers qui me manquaient au fur et à mesure que me venaient les idées musicales, et je composai ma partition avec une facilité que j’ai bien rarement éprouvée pour mes autres ouvrages. Je l’écrivais quand je pouvais et où je pouvais ; en voiture, en chemin de fer, sur les bateaux à vapeur, et même dans les villes, malgré les soins divers auxquels m’obligeaient les concerts que j’avais à y donner. Ainsi dans une auberge de Passau, sur les frontières de la Bavière j’ai écrit l’introduction :
Le vieil hiver a fait place au printemps
à Vienne, j’ai fait la scène des bords de l’Elbe, l’air de Méphistophélès :
Voici des roses…
et le ballet des Sylphes. J’ai dit à quelle occasion et comment je fis en une nuit, à Vienne également, la marche sur le thème hongrois de Rákóczy. L’effet extraordinaire qu’elle produisit à Pesth m’engagea à l’introduire dans ma partition de Faust, en prenant la liberté de placer mon héros en Hongrie au début de l’action, et en le faisant assister au passage d’une armée hongroise à travers la plaine où il promène ses rêveries. Un critique allemand a trouvé fort étrange que j’aie fait voyager Faust en pareil lieu. Je ne vois pas pourquoi je m’en serais abstenu, et je n’eusse pas hésité le moins du monde à le conduire partout ailleurs, s’il en fût résulté quelque avantage pour ma partition. Je ne m’étais pas astreint à suivre le plan de Goethe, et les voyages les plus excentriques peuvent être attribués à un personnage tel que Faust, sans que la vraisemblance en soit en rien choquée. D’autres critiques allemands ayant plus tard repris cette singulière thèse et m’attaquant avec plus de violence au sujet des modifications apportées dans mon livret au texte et au plan du Faust de Goethe (comme s’il n’y avait pas d’autres Faust que celui de Goethe et comme si on pouvait d’ailleurs mettre en musique un tel poème tout entier, et sans en déranger l’ordonnance) j’eus la bêtise de leur répondre dans l’avant-propos de La Damnation de Faust. Je me suis souvent demandé pourquoi ces mêmes critiques ne m’ont adressé aucun reproche pour le livret de ma symphonie de Roméo et Juliette, peu semblable à l’immortelle tragédie ! C’est sans doute parce que Shakespeare n’est pas Allemand. Patriotisme ! Fétichisme ! Crétinisme !
Mémoires (1870)
où l'on ne retrouve pas l'esprit de la damnation . Les décors et la mise en scène quand on les comprendr ne favorisent pas la musique
Quel dommage ! La mise en scène ne nous "embarque" nulle part, ni sur Mars ni ailleurs. Elle relève d'un contresens sur le mythe de Faust. Un vrai moment de grâce à la fin, une très belle performance des chanteurs, mais au final, quel gâchis !
Très bien
Mise en scène de très mauvais goût, ignoble. On se moque des handicapés, de la vie, de l'amour. Moi qui connais personnellement Steven Hawkings, cela fait de la peine. Qu'est-ce qu'il venait faire dans cette galère? Remplacer la chimère de l'éternelle jeunesse par une pseudo-science, prouve aussi l'inculture et la légèreté du metteur en scène qui voulait nous choquer pour rester dans les annales. Pari perdu. Heureusement il y avait la musique orchestrale magnifique de Berlioz, et des interprètes remarquables. Sophie Koch sublime, Bryn Terfel imposant, Jonas Kaufmann toujours aussi charismatique, même si dans une autre mise en scène plus faustienne et magique ils auraient pu s'épanouir davantage. Philippe Jordan, chœurs et orchestre magistrale. Mais sans cela, quel flop!
Pour 9 Notes
où l'on ne retrouve pas l'esprit de la damnation . Les décors et la mise en scène quand on les comprendr ne favorisent pas la musique
Quel dommage ! La mise en scène ne nous "embarque" nulle part, ni sur Mars ni ailleurs. Elle relève d'un contresens sur le mythe de Faust. Un vrai moment de grâce à la fin, une très belle performance des chanteurs, mais au final, quel gâchis !
Très bien
Mise en scène de très mauvais goût, ignoble. On se moque des handicapés, de la vie, de l'amour. Moi qui connais personnellement Steven Hawkings, cela fait de la peine. Qu'est-ce qu'il venait faire dans cette galère? Remplacer la chimère de l'éternelle jeunesse par une pseudo-science, prouve aussi l'inculture et la légèreté du metteur en scène qui voulait nous choquer pour rester dans les annales. Pari perdu. Heureusement il y avait la musique orchestrale magnifique de Berlioz, et des interprètes remarquables. Sophie Koch sublime, Bryn Terfel imposant, Jonas Kaufmann toujours aussi charismatique, même si dans une autre mise en scène plus faustienne et magique ils auraient pu s'épanouir davantage. Philippe Jordan, chœurs et orchestre magistrale. Mais sans cela, quel flop!
Heureusement que l'avant première était en tarif réduit parce que en plein tarif je l'aurai eu encore plus mal. Une mise en scène tellement fracassante et délirante qu'elle en est à vomir. Ca pique tellement que je me suis demandé comment j'ai fait pour rester. C'est pathétique, gare aux esprits sensibles. Mise à part ce choix catastrophique je tiens à souligner la belle performances des chanteurs, danseurs, choristes et musiciens. Mais ça ne doit pas être facile de jouer dans une telle mise en scène. Attention aux syncopes !!!!
Une très belle performance malheureusement gâchée par une mise en scène pathétique où l'inculture le dispute à la connerie. Une tentative objectivement ratée de modernisation, entre Terrence Malick et Beckett, durant laquelle, malgré le talent indiscutable des artistes (chanteurs et danseurs) et même quelques bonnes intuitions, on peut avoir envie de quitter la salle en pleurant ou de fermer les yeux.
Tout à fait d'accord avec les premiers deux commentaires. Je ne sais pas quelle était la métaphore tentée par le metteur en scène, mais en tout cas le resultat est ignoble! Et le pauvre Stephen Hawking, qu'est-ce qu'il à fait pour se mériter tout ça??
Une séance de torture, rien de plus, rien de moins. A l'avant première jeune, l'opéra a été accueilli sous les bravos de la salle. Pas sur qu'à 200€ la place, l'accueil sera le même.
Voilà comment tuer d'excellents artistes en vrac, quelques deux cent si l'on compte l'orchestre, les choeurs, les solistes et les danseurs, et surtout comment essayer d'annuler une oeuvre magnifique. Je me demande s'il s'agit d'ignorance (très probable), de haine (tout autant) ou d'égocentrisme qui ne craint pas la folie totale, surtout celle des pauvres artistes torturés et puis celle du public, maltraité du début à la fin du spectacle. Quel dommage !!! Que d'argent perdu pour suivre des idées saugrenues (c'est sur l'annonce d'un voyage sur Mars que s'ouvre cette mise en scène), sans aucun sens musical ni humain. Le pauvre (grandiose en vrai) scientifique Stephen Hawkin rendu responsable des maux de l'humanité? représentation de l'âme perdue et vendue au diable?!? Le moment le plus terrible (mais il y en a tant !) est celui où dans le final le pauvre Faust doit s'arborer d'un horrible masque de plongée, alors que son air est des plus sublimes… de quoi piquer une crise de nerfs !!! On n'y comprend absolument rien, et cela est très dangereux pour la Conscience. Il faudrait vraiment envoyer sur Mars le metteur en scène Alvis Hermanis et la choréagraphe (les danseurs sont immobiles ou bougent comme des imbéciles… une souffrance artistique inouïe !) Alla Sigalova, puisqu'on nous dit dès le début du spectacle qu'il s'agit d'un voyage sans retour. Qu'ils y aillent et y restent, et nous laissent avec un magnifique Berlioz qui n'avait vraiment pas besoin qu'on le massacre si horriblement !!!
kaufmann est en alternance avec Brian Hymel ét non avec bryn Terfel baryton basse qui chante Méphistophélès!!
Place de la Bastille 75012 Paris
Réservation possible également au 01 40 13 84 65 pour les places non disponibles en ligne et/ou pour les choisir.
Accès en salle uniquement sur présentation du billet électronique que vous recevrez par email.