Fellini l’érige en « louve de Rome ». Anna Magnani incarne la renaissance, la démocratie et l’espoir communiste d’après-guerre dans une Italie dévastée. Sur les vestiges du fascisme, l’actrice devient figure de proue du cinéma néoréaliste.
En 1945, l’écrivain Bernard Noël fête quant à lui ses quinze ans. L’auteur du Château de Cène, L’Ombre du double, La Chute des temps, Romans d’un regard, La Peau et les Mots appartient à la génération témoin de l’explosion de la première bombe atomique, de la découverte des camps d’extermination et des crimes de Staline. Il imagine ici les confidences de l’icône italienne. Dans La Langue d’Anna il donne la parole à la Magnani. L’actrice se raconte, évoque son corps représenté, l’emprise de la lumière et de l’ombre.
Après avoir dirigé Agnès Sourdillon dans Slogans de Maria Soudaïeva, dans Daewoo de François Bon et dans Le Retour de Sade de Bernard Noël, Charles Tordjman retrouve sa belle actrice. Agnès Sourdillon offre son timbre singulier à l’égérie d’une génération révoltée.
La Langue d’Anna est paru aux éditions P.O.L, Paris, 1998.
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