La mélancolie des barbares

• La barbarie au quotidien

Monique rêve d’ascension sociale dans l’univers clos de la Cité ; elle épouse alors le Komissari, un être aux contours flous, à la fois prêcheur, juge et flic de la Cité, tout en aimant secrètement le jeune Zac.

Sous l’apparence d’une intrigue ordinaire et d’un triangle amoureux classique, Koffi Kwahulé, de son écriture nerveuse et poétique, met en lumière la barbarie du quotidien. Un texte à la croisée du polar, du conte métaphorique, de la tragédie et de la satire, un objet littéraire non identifié riche de résonances.

• L'oeuvre

Un vase clos, quelque part, aujourd’hui.

De jeunes adultes tentent de se construire un autre futur, sous le regard inquisiteur de leur entourage : Zac se livre à de menus larcins se rêvant Tony Montana ; Lulu, sa soeur, tente de pénétrer le monde de l’entreprise pour gagner son indépendance ; Baby Mo, l’amante de Zac, espère voir sa condition sociale s’améliorer par son mariage avec le Komissari qui est à la fois le flic, le juge et le prêcheur du lieu.

Pris dans un système quasi-dictatorial, sans cesse rappelés à la norme, éprouvés par des conditions économiques et sociales difficiles, mis à l’épreuve par les « Autres », ils risquent tout pour mener à bien leurs quêtes individuelles, quitte à tacher leurs mains de sang. A travers leur singularités, nous faisons entendre ce « cri » universel en faveur de la liberté, dont l’écho se répercute, particulièrement aujourd’hui, aux quatre coins du monde.

C’est un cri sourd en réaction à la domination masculine, à l’omnipotence du travail comme critère de réussite individuelle et d’existence collective, à l’instrumentalisation de la religion et du droit à des fins égoïstes, au contrôle social exercé par le regard de l’ « Autre » que Koffi Kwahulé met en mots à travers son écriture nerveuse et musicale.