Une histoire toujours possible
Les roses du diable
La presse
Dürrenmatt aime jouer avec les métaphores, les allégories, les paraboles. Le monde, comme le roman policier, n’est-il pas un jeu sans fin qui n’aurait, au bout du compte, ni vainqueur, ni vaincu ?
Un représentant de commerce, jeune et dynamique, tombe en panne dans un village. Comme l’auberge est complète, il trouve l’hospitalité chez un juge retraité qui le convie au dîner qu’il partage ce soir-là avec ses amis.
Les vieillards, anciens hommes (et femme) de loi (un avocat, un(e) procureur, le bourreau et le juge), nostalgiques de leurs fonctions, s’amusent à revivre des procès. Cette fois, le voyageur tiendra le rôle d’accusé.
Le repas est exquis, raffiné, arrosé des meilleurs crus. Le voyageur, qui au départ n’avait rien à se reprocher, sent s’éveiller en lui un sentiment de culpabilité. Les vieillards le forcent à découvrir petit à petit qu’il a en effet séduit l’épouse de son patron, qu’il s’est arrangé pour que celui-ci l’apprenne, qu’il savait que son patron souffrait d’une maladie cardiaque, et comme il souhaitait prendre sa place…
À la fin du jeu, il est condamné à mort. Comment va-t-il finalement prendre cette plaisanterie ?
Voici ce que déclarait Dürrenmatt, à Anca Visdéi en 1984 : « La Panne est la comédie de la justice, cette idée contre laquelle je m’élève résolument, une des plus cruelles que l’humanité ait inventées. Au nom de la justice, on a fait plus de mal que de bien. S’il y a une justice, elle devrait être au-dessus des hommes, elle devrait être divine. La justice humaine est condamnée d’avance parce que les juges ne sont jamais en dehors de la justice. Voilà pourquoi mon personnage, tombé à la faveur d’une panne dans un tribunal corrompu, est à la fois coupable et innocent. »
Dans un monde vieux, sclérosé, sinistre malgré la bonne bouffe et les grands vins, quatre vieillards - dont une femme dans notre version - « jouent » à la justice, comme ils l’ont exercée toute leur vie. Leur victime est un quidam, un « normal », sur lequel ils exercent leur savoir-faire de cruauté.
On pense à Brecht évidemment : réalisme du banquet, de la convivialité (sic), de l’ordre parfaitement assimilé, avec un beau jardin plein de roses, du bon vin, d’autant plus gouleyant qu’il est servi par l’exécuteur des hautes œuvres, de personnages typés et typiques, d’un air nostalgique, d’une atmosphère à la fois délétère et pourtant sereine… Dans ce jardin du diable, les discours sont rigoureux, implacables dans la poursuite de leur objectif. Une psychologie exacerbée refuse, paradoxalement, toute approche psychologique traditionnelle.
En scène donc, et uniquement :
- la fable, avec tout son sens, une histoire quasiment policière ;
- l’environnement fait de précisions naturalistes dans un univers abstrait,
proprement théâtral ;
- les acteurs, surtout les acteurs, qui nous représentent et ne sont
« ni tout à fait eux-mêmes, ni tout à fait nous autres… »
Du résultat, je serai responsable et, sans doute, assez coupable…
Arlette Téphany
Comédiens excellents - Le Parisien
Presque exceptionnel - Le Journal Des Spectacles
Joué fin avec gourmandise - L’humanité
Pièce vraiment excellente, travail indiscutable - Figaroscope
Magistral, savoureux et terriblement drôle - Pariscope
Interprétation irréprochable - JDD
Résultat efficace - Zurban
Gourmandise épicée ! Comédiens impeccables - A Nous Paris
D'une subtilité diabolique - Télérama
A conseiller. Moment agréable, sujet interessant et pièce bien jouée. Les plats et vins sont alléchants, n'y allez pas à jeun...
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12, rue du Renard 75004 Paris