Présentation
Moscou sur scène - Nouveau Théâtre russe
Ni « maîtres » ni « disciples »
Spectacle en russe surtitré en français. La pièce commence par un enterrement et s’achève sur un possible meurtre. Qu’ils soient jeunes ou vieux, tous les personnages font partie du monde glauque des bas-fonds. Ils ne connaissent que l’épreuve de force, la menace, le viol, le mépris, la trahison. Maxim, l’orphelin, se distingue des autres par son honnêteté ; son caractère inoffensif l’expose aux persécutions et met sa vie en danger…
Après Londres sur scène, en 2000, voici Moscou sur scène, un instantané du théâtre russe le plus actuel, qui se déroulera du 15 novembre au 22 décembre 2002 dans cinq théâtres parisiens : le Théâtre de la Bastille, le Théâtre Molière-Maison de la Poésie, le Théâtre de la Cité Internationale, le Théâtre Paris Villette et le Théâtre Silvia Monfort, à l’initiative de la Mairie de Paris, la Mairie de Moscou et l’AFAA ( Association Française d’Action Artistique ).
Plus de soixante-dix artistes moscovites viendront à Paris présenter huit créations de différents genres et esthétiques. La grande majorité des participants, auteurs dramatiques, metteurs en scène et comédiens ont à peine trente ans. Ni « maîtres », ni « disciples », ils pratiquent en toute indépendance un théâtre libre et novateur.
La plupart des spectacles sont présentés en langue russe avec surtitrage ou traduction simultanée en français.
Pendant deux ans, les directeurs des théâtres parisiens, forts de leur expérience internationale, ont sillonné Moscou à la recherche de nouveaux talents et de pièces susceptibles de refléter l’actualité et le dynamisme du théâtre moscovite.
Au cours de la décennie passée, on a pu découvrir, en France, les grands metteurs en scène du théâtre russe tels que Lev Dodine, Anatoli Vassiliev, Piotr Fomenko… dont les spectacles ont été accueillis aux Festivals d’Avignon, d’Automne, à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, à la M.C. 93 de Bobigny… Durant cette période, le théâtre russe faisait face à de rudes contraintes. La transmission de « maître » à « disciple » constituait le principal moyen de survie à la fois artistique et économique.
Dès 1998, quelques alternatives voient le jour. Lioubimovka et le Festival du Nouveau Théâtre Européen (NET), à Moscou, ou Lectures en mai à Togliatti participent à une « réinvention » de la pratique théâtrale en Russie. Des ateliers d’écriture, des éditions de textes contemporains et des espaces d’expérimentation scénique permettent en toute indépendance aux jeunes auteurs, metteurs en scène et comédiens de développer et de confronter leur expérience.
En 2000, certains d’entre eux sont invités en Angleterre, en Allemagne et en Autriche, puis en 2001, le projet Miroir Est-(Ou)est permet leur découverte en France avec, notamment, la publication de sept « nouveaux auteurs russes » au Editions Les Solitaires Intempestifs et leur invitation au festival Passage à Nancy.
Portée par les énergies accumulées dans les circuits alternatifs du théâtre, cette « nouvelle génération » a récemment inauguré à Moscou de nouveaux lieux de création : Centre Théâtral Meyerhold, Centre de la Mise en Scène et de la Dramaturgie, Théâtre.doc.
Le Comité de la culture de la Ville de Moscou, les Olympiades Théâtrales 2002, le Festival Tchekhov 2003, le festival national Masque d’Or lui accordent un soutien de plus en plus important. Certaines grandes institutions moscovites qui voient en elle une relève, lui ouvrent aujourd’hui ses portes.
Le festival national Novaïa Drama qui s’est déroulé en juin 2002 a fait état de sa diversité, de sa fraîcheur et de sa vivacité et confirmé Moscou dans sa position de carrefour des potentiels artistiques de la Russie.
« Tout en simplifiant, en renonçant à la sincérité, en perdant l’amour de la finesse psychologique et du jeu du sous-texte, le théâtre tend à une attractivité émotionnelle, à une force intelligible des passions, à la clarté des caractères et des destinées. Il est devenu plus dynamique et, ce qui est important, aspire à devenir plus sensuel qu’auparavant. » commente Alexandre Sokolianski, critique dramatique et professeur au GITIS.
Cinq des sept spectacles présentés dans le cadre de Moscou sur scène sont des textes contemporains tous produits au cours des cinq dernières années : La Pâte à modeler de Vassilii Sigariov, La Sensation de la barbe de Ksenia Dragounskaïa, Les Rêves de Ivan Viripaev, Comment j’ai mangé du chien et En même temps d’Evgueni Grichkovets. Les Apiculteurs, un spectacle conçu et mis en scène par Nikolaï Rostchine, offre un exemple assez rare, dans le théâtre russe, d’une conception purement visuelle. Enfin, Entre nous [3] est l’aboutissement d’un travail mené depuis dix ans dans toute la Russie par Christophe Feutrier.
C’est de cette actualité que les directeurs des théâtres parisiens, rassemblés autour de Moscou sur scène à l’initiative de la Mairie de Paris, de la Mairie de Moscou et de l’AFAA, ont souhaité faire état dans leur programmation.
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