Je n’ai fait aucun mal. Je me souviens soudain que je me trouve en ce bas-monde : où faire mal est louable souvent, faire bien, quelquefois dangereuse folie.
« Je n’ai fait aucun mal. Je me souviens soudain que je me trouve en ce bas-monde : où faire mal est louable souvent, faire bien, quelquefois dangereuse folie. » Cette phrase de Lady Macduff met en avant toute la complexité de la pièce Macbeth : où se trouvent le bien et le mal ? Quels sont-ils ? Est-ce l’acte qui fait le mal ? Ou bien est-ce la personne ?
Le surnaturel est omniprésent dans cette pièce : le mal vient-il d’ailleurs, est-ce une entité qu’on convoque, qui prend forme en une action ? Voir Macbeth, c’est se confronter à sa propre folie, à sa propre noirceur. Plonger dans un monde où les doutes, la confusion, ne permettent plus d’assurer les choses avec autant d’aplomb. Douter.
Les contrastes sont abolis, les personnages évoluent dans une nuit épaisse face au mystère et à la peur. Le spectateur s’enfonce dans l’irréel avec eux, comme un cauchemar. Tels Lady Macbeth et Macbeth, il se trouve de plus en plus dans l’incapacité de distinguer les choses face à ce monde inconnaissable, ce monde déréglé, ce monde d’illusions. Tout n’est plus que poésie inquiétante, onirisme dément, flou de connaissance de soi et du monde.
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