Sigismond, prince héritier de Pologne, vit au secret dans une tour depuis que le roi Basile a lu dans les astres que son fils livrerait le royaume à la violence. Au terme de son règne, Basile veut donner une chance à son fils en le soumettant à une épreuve : on transporte Sigismond endormi à la cour. Saura-t-il se comporter en prince ?
Les thèmes croisés de l’illusion et de l’erreur, du désabusement, de la fatalité et du libre arbitre donnent toute sa portée à ce chef-d’œuvre du théâtre baroque espagnol, porté par un souffle épique.
« C'est une mise en scène vive, subtile, riche en contrastes et beaux effets qu'ol - Clément Poirée - nous offre, servant autant le propos philosophique de la pièce que sa dimension baroque. » Les Echos
« L’ambiance créée est envoûtante. Et Clément Poirée, (...) a su y ajouter, grâce à l'interprétation irréaliste et stylisée des comédiens, une dimension burlesque. Qui rend paradoxalement la pièce plus sauvage. » Télérama
Trois journées, trois métamorphoses de l’esprit qui conduisent de la soumission à la révolte ; du triomphe des pulsions au renoncement à la jouissance. Trois journées pour découvrir une éthique de responsabilité, pour que l’enfant sacrifié devienne un enfant sacrifiant à la civilisation ses propres désirs, et ainsi rétablisse le lien de filiation rompu par un père défaillant. Basile, roi de Pologne et fervent astrologue, vit dans la certitude que son fils deviendra un tyran violent et nocif. La mort en couches de sa femme finit de le convaincre. Il met Sigismond au secret et cache son existence au monde. Les années passent. Pris de remords – ou plus sûrement de vanité – Basile décide de lui redonner son rang pour une journée. Si d’aventure Sigismond se comporte mal, si la prédiction se réalise, le prince sera endormi et renvoyé dans son cachot. On lui dira alors que tout ceci n’était qu’un rêve...
Tout se passe comme si Sigismond n’avait été libéré que pour mieux confirmer la science de son père. En effet, comment échapper à la colère et au désir de vengeance après tant d’années d’enfermement et de souffrance, de rejet et de défiance ? Comment ne pas donner libre cours à toutes ses pulsions après tant d’années de privation ? Le premier geste de l’enfant qui découvre ses facultés n’est-il pas de les éprouver et d’en jouir sans entraves ? La Vie est un songe est une fable politique. Ce qui est énoncé comme vérité : « cet enfant sera un sauvageon », se révèle vrai dans ses conséquences. A vouloir se prémunir de la violence du monde, on crée l’enfermement et la suspicion. Un enfant qui cristallise craintes et reproches en conçoit un tel ressentiment qu’il développe les comportements auxquels, d’une certaine manière, on l’a condamné.
Traité comme un animal, il devient un animal. La Vie est un songe retrace une grande aventure psychique. Sigismond - tout comme Calderón lui-même qui dans un élan de colère a, dit-on, tué un homme – est submergé par la rage, par ses désirs, par ses pulsions. Il vit dans la soumission à l’instinct, jusqu’au meurtre, frôlant le viol et le parricide. Calderón entoure Sigismond de personnages menés par leur aveuglement : Rosaura aveuglée par l’honneur, Basile par la connaissance, Clothalde par la loyauté, Astolphe par la gloire... Autant de maladies de l’âme. Lui aura les yeux dessillés par le doute. Ce qui fascine ici, c’est de découvrir une pièce entièrement écrite de manière subjective, impressionniste ; on perçoit le monde par les yeux effarés de Sigismond et de Rosaura. D’une certaine manière, il s’agit de mettre en scène trois hallucinations, aux confins du fantastique.
Chaque tableau s’ouvre sur un réveil. N’est-ce pas à chaque fois comme un nouveau songe ? C’est une pièce monstre qui échappe en grande partie aux règles de l’écriture dramatique. Comment trouver sa vérité concrète ? Notre réponse ne passera certainement pas par une tentative de réorganisation rationnelle. Nous devons au contraire nous risquer à l’immersion dans ce monde de visions. J’aimerais conduire les spectateurs à l’intérieur de ces impressions. Nous devons trouver une théâtralité comme en apesanteur, faite d’apparitions, de variations des focales, de métamorphoses, d’élans lyriques démesurés, de bruit et de fureur.
Clément Poirée
Très bon (je ne répète pas les commentaires positifs des précédents avis). J'enlève 1 étoile car il me semble que Rausora récite son texte trop rapidement. Un grand merci de nous offrir cette pièce trop rarement mise en scène.
très bon spectacle bien joué et bien mis en scène
Très belle pièce, bien écrite, bien interprétée, les effets de lumières et de sons sont aussi excellents, on comprend l'histoire assez vite, et des le début on est dedans à tel point qu'on ne voit plus le temps passé, et on regrette de ne pas rester plus longtemps, vraiment frisson garanti, j'ai eu envi d'en pleurer tellement c'était génial. À voir absolument et un grand bravo aux comédiens pour cette magnifique pièce
Beau travail scénique, donnant vie et mouvement a un texte admirable, mais relativement aride. Comédiens excellents.
Pour 10 Notes
Très bon (je ne répète pas les commentaires positifs des précédents avis). J'enlève 1 étoile car il me semble que Rausora récite son texte trop rapidement. Un grand merci de nous offrir cette pièce trop rarement mise en scène.
très bon spectacle bien joué et bien mis en scène
Très belle pièce, bien écrite, bien interprétée, les effets de lumières et de sons sont aussi excellents, on comprend l'histoire assez vite, et des le début on est dedans à tel point qu'on ne voit plus le temps passé, et on regrette de ne pas rester plus longtemps, vraiment frisson garanti, j'ai eu envi d'en pleurer tellement c'était génial. À voir absolument et un grand bravo aux comédiens pour cette magnifique pièce
Beau travail scénique, donnant vie et mouvement a un texte admirable, mais relativement aride. Comédiens excellents.
La mise en scène , voulant accentuer le côté baroque de la pièce, frise le grotesque : abus des effets de fumée, de lumière, de coups de tonnerre, de déplacements des acteurs dans la salle sans raison. Pourquoi de la neige sur le sol ? Pourquoi Etoile boite-t-elle et rit-elle d'un rire hystérique ? L'actrice qui joue Rosaura a la voix cassée, parle trop vite, sans rythme, est quasiment inaudible. Les sortes de tréteaux éclairés au néon sur lesquels s’assoient de temps en temps les acteurs sont des plus discutables .. Bref, j'ai trouvé le temps long. Le fond de la pièce ne me semble pas avoir été servi comme il le mérite.,
Du très beau theatre Texte superbe très bien interprete et mis en scene Seul petit bémol 30 minutes en moins aurait été encore mieux Un régal courrez y
Le texte, oscillant entre Molière et Shakespeare, est bien servi par le jeu des acteurs, surtout l'acteur principal qui incarne un Sigismond plein d'énergie et de lucidité. Le choix de jeu de certains autres acteurs est un peu moins convaincant mais cela reste un très bon moment de theater, particulièrement contemporain sur l'intrication du songe et de la réalité. A voir sans reserve !
Pièce baroque qui courait le risque d'être compliquée : pas du tout ! la mise en scène dégage avec puissance et clarté les lignes de force de l'action qui devient limpide; le dépouillement du décor est aux antipodes du baroque mais la pièce gagne en émotion ( coups de théâtre soulignés par d'efficaces effets sonores, jeux d'ombre et de lumière multiples) Et quels comédiens ! Sigismonde est parfait. Les deux heures passent en un clin d'oeil , on ne voit pas passer le temps.
Très intéressant tant par le contenu que la mise en scène et l'ajout de la farce apporte une dimension supplémentaire à cette réflexion entre vie et songe.
Déçu par cette mise en scène, même si le Sigismond est excellent, le parti pris du directeur de l'introduction d'un côté farce, presque grotesque dans des personnages dramatiques enlève toute la force à la pièce
5 rue Jean Jaurès 93130 Noisy-le-Sec
Métro Ligne 11, station Mairie des Lilas, puis bus 105, arrêt place Jeanne d’Arc (Mairie) ; ligne 5, arrêt Raymond Queneau, puis bus 145 arrêt Jeanne d’Arc ou arrêt Bobigny – Pablo Picasso, puis bus 301, arrêt Jeanne-d’Arc.
Voiture (prévoir stationnement dans les rues alentours, parking payant à la Gare de Noisy-le-Sec à 8 minutes à pied du théâtre) :
Autoroute A3 de la Porte de Bagnolet vers Lille, 100 m à droite après le panneau Villemonble, suivre la direction Rosny Centre Commercial, puis Noisy-le-Sec Gare. Face à la gare, prendre à gauche la rue Jean-Jaurès. Accès facile à partir de la Porte des Lilas ou de la Porte de Pantin par Romainville.