Celle qui s'adresse à nous, c'est Lady Macbeth en personne, la terrible reine aux mains tachées de sang. Ou plutôt son spectre, car lorsque le spectacle commence, elle est déjà morte. Elle nous fait découvrir de l'intérieur l'histoire connue de tous : l'ascension vers le trône de son époux, Macbeth, le général devenu roi d’Écosse, les crimes multiples commis pour s'emparer du pouvoir et le garder, l'anéantissement dans la folie, la guerre... Comment en est-on arrivé là ? Et qui manipule qui ?
Au loin, on entend les voix du roi assassin et celles des trois sorcières, sœurs fatales aux prédictions venimeuses. Sur scène, la comédienne britannique souffle les mots étincelants de Shakespeare en version originale mais aussi en français. Et planent les ombres d'Elizabeth Ire et de Mary Stuart, reines anglaises historiques qui ont inspiré l’artiste : deux femmes de pouvoir qui voulaient exister et vivre leur destin jusqu'au bout, comme Lady Macbeth.
Grâce à la lumière, les pièces de vaisselle précieuses s’animent et projettent des ombres fantastiques et sonores... Si la marionnettiste signe là une adaptation personnelle de la « Pièce écossaise », c'est pour mieux mettre en relief la tentation du mal, les influences néfastes, le pouvoir de la main qui frappe et la culpabilité qui ôte tout repos. Pour voir sous un autre jour ce chef-d’œuvre de l'auteur élisabéthain, vraie tragédie de la conscience.
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