Le Cercle de craie caucasien

 
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Une fable épique comme on les aime, un haletant « road movie » maternel façon burlesque. Voici l’une des plus belles fresques épiques écrites par Bertolt Brecht. Nous sommes en Georgie, mais ça pourrait être ailleurs. L’histoire du Cercle de craie caucasien s’inspire de deux légendes anciennes chinoises dont la seconde est assez apparentée à celle du jugement de Salomon.

La première partie relate les pérégrinations de Groucha, une fille de cuisine qui, par compassion, récupère le bébé du gouverneur abandonné par sa mère lors d’une révolution de palais, et le sauve de la mort en s’enfuyant avec lui par monts et par vaux, pourchassée par les sbires du nouveau gouverneur et rejetée par les siens. La seconde raconte, en ces mêmes temps troublés, l’histoire d’Azdak, écrivain public éperdu d’alcool, qui sera promu juge et chargé de rendre la sentence dans l’affaire de l’enfant héritier, volé par Groucha et réclamé par sa mère naturelle. Pour décider à laquelle des deux femmes l’enfant doit être attribué, Azdak les soumet à l’épreuve du cercle de craie…
Pour nous raconter cette épopée aussi mordante que profonde, Benno Besson, le plus inventif raconteur d’histoires, tricote le burlesque et la BD, et nous offre une épopée masquée pétaradante de trouvailles, d’images choc et d’idées simples. Benno Besson, qui a travaillé au Berliner Ensemble aux côtés de Brecht, sait par quel bout le prendre et le fait avec la liberté d’un gamin dans une cour d’école. Le jeu est son affaire, il en a appris la nécessité absolue au creux du berceau de sa fille. « C’est par le jeu qu’elle apprenait le monde. Je n’ai jamais cessé d’apprendre le monde de cette façon. »

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« Rarement spectacle aura été si joyeux pour un propos aussi grave. Les comédiens s’en donnent à cœur joie, Coline Serreau plus mère et attachante que jamais, Gilles Privat irrésistible en juge pochard et Christian Hecq en Frégoli dont on se demande jusqu’où il peut aller dans la folie. » - Télérama

« Ce qui nous enchante ici ? Une fraîcheur d’aquarelle. Un croquis d’enfance. Une leçon de planète. Sous leur masque de poupée, les comédiens débordent de verve et d’invention, jouant tour à tour plusieurs personnages. Il faudrait recommander ce spectacle à tous ceux qui ont un préjugé envers Brecht (qui est avant tout un conteur). De la comédie, du songe, de l’humanité. Quel beau voyage ! » - Le Figaro

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