Le Cercle de craie caucasien

Boulogne Billancourt (92)
du 29 janvier au 1 février 2014
2h15

Le Cercle de craie caucasien

A travers une fable bouleversante sur le combat d’une mère pour protéger son enfant, Brecht réinterroge les lois et les traditions. C’est le récit d’un engagement et la naissance d’une conscience, dans une pièce chorale sur la tolérance et la liberté.

Le récit d'un engagement
La presse en parle
Note d'intention

  • Le récit d'un engagement

Lors d'un attentat révolutionnaire, le gouverneur Abachvilli est assassiné. Son épouse fuit en abandonnant leur fils encore bébé, qui est recueilli par la fille de cuisine du palais, Groucha.

Mais l’enfant, héritier du trône, est pourchassé par les révolutionnaires. Groucha s’enfuit avec lui pour un long périple de deux ans travers le Caucase, succession d’épreuves et de renoncements qui feront d’elle une véritable mère.

La révolution avortée, elle est toujours traquée par les soldats qui veulent désormais rendre l’enfant à sa mère biologique. A qui sera accordé l’enfant ?

À travers une fable bouleversante, généreuse mais aussi corrosive et ironique, Brecht nous interroge sur la propriété la plus intime : les liens du sang. Il remet en question les lois et les traditions, et à travers ce questionnement les principes même de notre justice aujourd’hui et de notre modèle sociétal.

C’est le récit d’un engagement et la naissance d’une conscience, une oeuvre sur la tolérance, la curiosité et finalement sur la liberté.

Sur scène, deux plans inclinés et un piano, déclinés à l’infini, mis en lumière et en images pour recréer tous les espaces traversés par Groucha. Dix comédiens et une marionnette, soit 11 figures pour porter cette épopée, dans une pièce chorale et chorégraphique.

  • La presse

«  (...) La mise en scène très réussie, très efficace, très plaisante, très agréable même, de Fabian Chappuis (...) Il est très bien secondé par une bande d'excellents comédiens. (...) » Jean-Luc Jeener, Le Figaro

«  Un spectacle de troupe sincère, rigoureux, lisible, épuré, mêlant joliment plusieurs disciplines, dénué d’idées de mise en scène faciles ou gratuites, et qui va à l’essentiel. Très réussi. » Thomas Baudeau, Fousdethéâtre.com

«  Captivé et enchanté au sens propre, le spectateur y puise les sources de sa propre liberté imaginative et onirique. Le rythme incoercible et la souplesse des acteurs, - surtout celle de Florent Guyot en juge déjanté en proie à ses cauchemars -, sont à l’aune de luxuriance de ce périple, qui donne à voir, à rire, à frémir, à s’émouvoir, à battre des mains. Magnifique. » Annick Drogou, Spectacle sélection, la lettre des amateurs d’arts et de spectacles

«  La pièce de Bertolt Brecht mise en scène par Fabian Chappuis est une grande réussite. Il en a bien du mérite, car l'œuvre n'est pas facile à monter (…). S'appuyant sur les lumières de Florent Barnaud, la scénographie est magnifique. (…). Le décor bouge au rythme de l'action. Les costumes, (…), contribuent à la beauté esthétique du spectacle. (…). Onze comédiens et une marionnette font vivre, palpiter, vibrer cette fable. (…). On sort de ce spectacle le cœur ravi. » Marie-Céline Nivière, Pariscope

« Jouée par dix comédiens excellents (qui incarnent une soixantaine de personnages), dans un dispositif scénique sobre et original, une mise en scène dynamique, cette pièce remarquable donne beaucoup de plaisir à voir, comme toujours avec Brecht quand les acteurs sont à la hauteur. » Dominique Renier, La Critique de ce que j'ai vu

« C’est une belle mise en scène de cette pièce de Brecht, dont le propos est plus intemporel que celui de ses oeuvres plus politiques, où il magnifie le dévouement, la bonté et l’amour, pour la terre comme pour un enfant, que nous offre le Théâtre 13. » SNES

« Une histoire nourrie de doutes, de revirements, d'une ironie légère et d'un cynisme percutant. » Le Litteraire.com

  • Note d'intention

La naissance d’une conscience

A travers le combat d’une mère, Brecht interroge le lien le plus intime, celui du sang, et au delà celui de la propriété et de la légitimité. Entre celle qui a porté un enfant et celle qui l’a élevé, quelle est la véritable mère ? Entre celui qui possède et celui qui fait fructifier, qui est légitime sur une terre. Brecht interroge droit du sang et droit du sol en plaçant l’humain au centre de sa réflexion.

Il interroge les lois et leur capacité à accompagner les aspirations d’une société et d’en permettre l’évolution.

Pour porter cette fable, Brecht crée un simulacre de société qui va prononcer, le temps d’une révolution, une justice étonnamment juste. Et c’est ce simulacre qui va permettre d’accéder pour la première fois à une forme de justice sociale. Mais comment sera investi ce nouvel espace de liberté ?

Groucha, dans son combat, deviendra le révélateur mais aussi la victime de ce que les êtres ont de meilleur mais aussi de pire, posant ainsi la question de la capacité des peuples de prendre en main leur propre histoire et de construire ensemble de nouveaux modèles de sociétés.

Le Cercle de craie caucasien est le récit d’un engagement et la naissance d’une conscience, une œuvre sur la tolérance, la curiosité et finalement sur la liberté.

Deux plans inclinés, déclinés à l’infini

Sur le plateau, deux plans inclinés, manipulés à vue par les comédiens, déclinés à l’infini avec la complicité des créations vidéo de Bastien Capela et des lumières de Florent Barnaud, pour créer tous les espaces traversés par Groucha lors de son périple pour sauver l’enfant. Ces quelques éléments deviendront le portail d’une église, un caravansérail, la crête d’une montagne, l’intérieur d’une maison paysanne, les berges d’une rivière, un tribunal…

Inventer une langue des corps
Avec la complicité du chorégraphe Serge Ricci, explorer le mouvement, à mi-chemin entre chorégraphie, animalité et travail circassien. Interroger la verticalité pour écrire un nouveau langage des corps qui mettra en danger chaque comédien, un langage qui épouse l’état émotionnel intérieur de chaque personnage.

Pour l’histoire du juge, je lui ai demandé d’écrire une courte pièce chorégraphique autour du thème de l’ivresse de la liberté et de l’apprentissage de la démocratie.

Dix figures, cinquante personnages pour porter cette fable
Le texte original comporte quatre vingt dix personnages différents et traite en parallèle l’histoire de Groucha et celle de son juge, Azdak. J’ai choisi de conserver cinquante personnages.

Les dix comédiens qui endosseront ces personnages, porteront collectivement la narration de cette histoire. Pour répartir les rôles, plutôt que d’user des artifices du théâtre pour rendre les comédiens méconnaissables lorsqu’ils passent d’un personnage à un autre, j’ai préféré chercher les traits de caractère qui unissent les personnages entre eux, en assumant cette proximité. Ce ne sont plus cinquante personnages mais dix figures qui portent cette fable. Les comédiens seront acteurs et narrateurs de cette histoire, témoins privilégiés du combat de Groucha, à la fois complices et traîtres, à la fois grands et terriblement petits. Avec la complicité de Sébastien Puech, le personnage de l’enfant sera traité en marionnette, qui grandira et prendra vie au fur et à mesure des actes, pour marquer le temps mais surtout l’engagement grandissant de Groucha.

Théâtre de troupe, l’équipe que j’ai réunie pour cette aventure est essentiellement composée d’artistes qui m’accompagnent depuis déjà quelques années.

Les costumes et accessoires : des objets du quotidien détournés
Plutôt que de jouer avec des masques, j’ai choisi de travailler avec des coiffes qui ne recouvrent que très partiellement les visages, assumant ainsi la proximité entre certains personnages. Ces coiffes recouvrent en partie le costume de chaque comédien, pour décliner sa personnalité en fonction des personnages qu’il incarne.

Deux villages qui interprètent une pièce, théâtre dans le théâtre, le Cercle est aussi un hommage à la troupe et à l’art de faire naître des histoires, des émotions et des images avec pour seule matière première l’imagination. C’est pourquoi j’ai demandé au plasticien Philippe Fargeas de détourner des objets du quotidien pour les faire devenir robes, chapeaux…
Les seuls masques seront des crânes de buffles, utilisés pour la pièce chorégraphique de Serge Ricci

Une pièce chorale
Pour cette mise en scène, j’ai demandé à Cyril Romoli de composer une nouvelle partition musicale.
La musique suit l’action, la soutient, joue les ellipses temporelles, se fond au texte, permet aux personnages (et aux comédiens) de glisser du jeu à la narration, propice à une autre émotion et à une distanciation chère à Brecht.

Sorte de fil conducteur du spectacle, la musique dialoguera en permanence avec la narration, la soutenant ou la contredisant, mais en étant toujours en lien avec l’émotion.

Humour corrosif
Le Cercle de Craie caucasien est aussi et surtout une pièce bouleversante sur le combat d’une mère, sur la dignité et le courage, une pièce infiniment généreuse, pleine de tendresse et qui n’a rien perdu de son humour corrosif, de son ironie et de son intelligence. Elle est comme un rappel à l’ordre sur les fondamentaux qui lient les êtres entre eux et constituent le ciment d’une société juste et respectueuse, qui permet à chaque individu de s’épanouir dans toute sa grâce.

Fabian Chappuis

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Théâtre de l'Ouest Parisien

1, place de Bernard Palissy 92100 Boulogne Billancourt

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Théâtre de l'Ouest Parisien
1, place de Bernard Palissy 92100 Boulogne Billancourt
Spectacle terminé depuis le samedi 1er février 2014

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