Nominations Molière 2003
Meilleur spectacle privé
Meilleur metteur en scène : Peter Brook
Présentation
L'histoire
Le théâtre des townships
D'après la nouvelle The Suit de Can Themba
Musiques :
Sibongile Khumako (Thula Mama), Myriam Makeba (Forbidden games), Ella Fitzgerald (Atisket-Atasket), Myriam Makeba (Lakutshin Llanga, Ntjilo-Ntjilo), Hugh Masekela (Unohilo, Excuse me babe please, Where are you going?, Morolo, Koshana), The Manhattan Brothers (Be my guest)
"L'histoire d'un ménage à trois : une femme, un mari et un costume. Une histoire qui commence dans l'humour et l'ironie et qui finit dans une cruauté froide et terrible." (extraits tirés de la préface à"Afrique du Sud, Théâtre des Townships" - Actes-Sud Papier)
(...) Il a longtemps, à l'ouest de Johannesburg, il y avait une ville, une ville merveilleuse qui s'appelait Sophiatown. Elle n'était pas jolie, elle n'était pas rose bonbon, elle ne brillait pas de mille fleurs à ses balcons, ses vitres ne reflétaient pas le soleil éclatant, non, les fenêtres de Sophiatown n'avaient pas de vitres, elles étaient bouchées par des morceaux de carton ou des bouts de tôle... Mais, ce qui faisait de Sophiatown une merveille c'était ses habitants, les gens qui vivaient là, leurs visages... Des gens gentils, cruels, païens, chrétiens, musulmans, bouddhistes, hindous, il y avait de tout à Sophiatown... Ce qui faisait de cette ville une merveille c'était la vie qui y était vécue, la musique qu'on y jouait, les histoires qu'on y racontait... Il y avait des centaines de cafés clandestins aux noms grandioses : Les 39 marches, Le Petit Paradis de Mabenny, Le Sanctuaire, Le Rossignol amoureux, La Source intarissable et surtout, surtout, il y avait les filles, les princesses de la nuit... La pensée et le talent poussaient comme des plantes tropicales dans la jungle ! Les gars du magazine Drum venaient là s'y rafraîchir le gosier après les longues journées passées au bureau.
La Maison de la Vérité - c'était le nom du clandé de Can Themba - se trouvait en plein coeur de la ville. On y évoquait le passé doux-amer de notre pays, son présent, son aujourd'hui de ce temps-là... On examinait, on réexaminait, et quand on avait fini on pouvait passer un moment délicieux avec la princesse de son choix dans un bon petit lit...
On y dégustait les ambroisies les plus rares, venues d'Ecosse et même de Russie... peu importait le prix !
C'est sans doute dans un de ces recoins, qu'un soir, dans un moment de calme, pour la première fois, Can Themba nous raconta l'histoire de Philémon et de Matilda : le Costume. L'histoire d'un ménage à trois : une femme, un mari et un costume. Une histoire qui commence dans l'humour et l'ironie et qui finit dans une cruauté froide et terrible. can themba mourut quelques années plus tard, en exil, terrassé par le désespoir et l'alcool. Comédie, drame, fantaisie, tranche de vie, tout cela est évoqué dans le Costume, cette évocation de Sophiatown, avec sa musique, son humour et son désespoir (...)
(...) "Le théâtre africain" couvre tant d'endroits, tant de formes différentes, que ce mot ne veut pas dire grand chose. Par contre le théâtre des townships, lui, est très précis. D'abord il est né de la vie dans la rue, dans la ville, des villes qui ne sont pas comme les autres, les townships ont leur propre nature.
Dans la plupart des pays où le système politique a créé la violence et l'oppression, la moindre réunion de gens les rend suspects et dangereux. La politique spécifique de l'apartheid a été de créer une séparation des races en isolant totalement les noirs dans ce qui a été nommé "les townships", augmentant leur nombre d'années en années. Cela provoqua une communication rapide et intensive.
Dans ce climat chaud, le commerce, les disputes, les contes, tout se passe dans la rue. Chaque personne est un conteur, son corps est là pour rendre vivant les détails de ce qu'il est en train de raconter. Conter, mimer, font partie intégrante de la vie de tous les jours. Mais le moteur réel c'est la nécessité. Une nécessité à partager. Le théâtre des townships est né de l'expérience de personnes qui revenaient dans la ville, ayant été battus, humiliés, traités plus bas que terre - ne devaient-ils pas tous s'adresser aux blancs qui les dominaient avec cette terrible expression "Baas", c'est-à-dire "Seigneur" - et racontaient à leurs frères les malheurs endurés le jour même. Chaque horreur, chaque situation incongrue, surréaliste par sa violence même, chaque farce stupide, devenait toup à coup vivante. Les gens écoutaient fascinés, ils riaient, criaient, pleuraient, protestaient, et dans ce même moment partager leur vie se réaffirmait. (...)
Je lis le commentaire d'Olivier quelques mois plus tard et je suis tout à fait d'accord. J'habite au Maroc, j'ai vu la pièce hier soir; et c'était un vrai bonheur. Le texte d'abord. Beau, simple grave mais non sans humour. La mise en scène est suffisament fluide pour se faire oublier, mais le spectateur attentif y remarque un travail soutenu tout en finesse. J'ai aimé le décor minimaliste et polyvalent. Les comédiens dégagent une vraie intimité alors qu'is se sont rencontrés sur ce projet et ils sonnent juste de bout en bout. Une utilisation judicieuse de lalumière, et la musique......qui vous prend et ne vous lache plus. Un excellent spectacle! Francesca
Bien parlé MY ! J'y étais hier soir aussi et c'est vrai que c'est un fabuleux moment de théâtre. Je suis pourtant TRES difficile et pour le coup je suis bien obligé de dire que tout est parfait: les comédiens, la mise en scène de Peter Brook, le texte... C'est du vrai théâtre comme on l'aime, sans artifices ni faux semblants, du théâtre ou les comédiens tiennent l'histoire du début à la fin. C'est d'ailleurs la seule chose que je n'ai pas aimé: que ça s'arrête... Olivier
je suis allé voir le costume hier au soir et j'ai eu un vrai bonheur de théatre. Un conseil courrez y! ce petit conte africain sur fond d'apartheid n'est pas du tout superficiel et au delà de la musique et des rires il invite à une vraie réflexion! on peut ausssi ne pas réfléchir et se laisser aller : de toutes facons la soirée sera excellente La mise en scène est excellente ( pas étonnant...) et les acteurs tout à fait convainquants. Le théatre de l'oeuvre continue dans l'excellence de sa programmation : bravo
Je lis le commentaire d'Olivier quelques mois plus tard et je suis tout à fait d'accord. J'habite au Maroc, j'ai vu la pièce hier soir; et c'était un vrai bonheur. Le texte d'abord. Beau, simple grave mais non sans humour. La mise en scène est suffisament fluide pour se faire oublier, mais le spectateur attentif y remarque un travail soutenu tout en finesse. J'ai aimé le décor minimaliste et polyvalent. Les comédiens dégagent une vraie intimité alors qu'is se sont rencontrés sur ce projet et ils sonnent juste de bout en bout. Une utilisation judicieuse de lalumière, et la musique......qui vous prend et ne vous lache plus. Un excellent spectacle! Francesca
Bien parlé MY ! J'y étais hier soir aussi et c'est vrai que c'est un fabuleux moment de théâtre. Je suis pourtant TRES difficile et pour le coup je suis bien obligé de dire que tout est parfait: les comédiens, la mise en scène de Peter Brook, le texte... C'est du vrai théâtre comme on l'aime, sans artifices ni faux semblants, du théâtre ou les comédiens tiennent l'histoire du début à la fin. C'est d'ailleurs la seule chose que je n'ai pas aimé: que ça s'arrête... Olivier
je suis allé voir le costume hier au soir et j'ai eu un vrai bonheur de théatre. Un conseil courrez y! ce petit conte africain sur fond d'apartheid n'est pas du tout superficiel et au delà de la musique et des rires il invite à une vraie réflexion! on peut ausssi ne pas réfléchir et se laisser aller : de toutes facons la soirée sera excellente La mise en scène est excellente ( pas étonnant...) et les acteurs tout à fait convainquants. Le théatre de l'oeuvre continue dans l'excellence de sa programmation : bravo
4, rue Chézy 92200 Neuilly-sur-Seine