Chaussures de ski, lustre à pampilles, tapis rouge et plante verte : le désordre de ce bric-à-brac lyrique fabriqué à partir de Didon et Énée de Purcell est peut-être plus trompeur qu’il n’y paraît. Dès 10 ans.
Dès 10 ans.
Molière 2014 du Théâtre Musical
On dit du crocodile que ses larmes sont hypocrites : Didon, elle, meurt littéralement de chagrin au départ d’Énée. De l’amour parfait à la mort incompréhensible, Le Crocodile trompeur est la chronique d’un détraquement : détraquement de la passion mais aussi de la représentation et de la partition, infiltrée d’éléments étrangers suivant la technique du contre-point. C’est un opéra fabriqué à partir de matériaux non lyriques, joué par des musiciens pas classiques et des chanteurs qui sont en fait des acteurs.
Depuis sa création, ce bricolage revendiqué, Molière 2014 du meilleur spectacle de théâtre musical, émeut autant qu’il fait rire les connaisseurs comme les personnes découvrant l’opéra.
Sous la direction musicale de Florent Hubert, c’est avec des musiciens venus du jazz que ce projet s’affirme comme une création collective dont les co-auteurs sont aussi des acteurs et des actrices qui ont accepté de se métamorphoser en chanteurs. La mise en perspective d’un monument de l’opéra qui se reconstruit sous nos yeux à travers la belle énergie d’une jeune troupe témoignant d’un art vivant qui se réclame très naturellement de l’ici et du maintenant.
« Le Crocodile trompeur / Didon et Énée est composé d’un discours sur l’harmonie des sphères, d’une chute dans un corps amoureux, d’une brûlure au troisième degré, des bras de Didon, d’une grappe de raisin, d’un chagrin incommensurable, d’un tas de gravats, d’un mouchoir, de la mélancolie d’une biche, d’une machine célibataire, d’un harmonium, de sauvagerie et de petites morts, de contrepoints et de résonances, de non-sens et de basse continue, d’un abandon et d’une tragédie. » Samuel Achache et Jeanne Candel
D’après Didon et Énée de Henry Purcell et d’autres matériaux.
Énée, défait à Troie, s’enfuit vers l’Italie où selon l’arrêt du Destin, il doit fonder une nouvelle nation. Il fait escale à Carthage, Didon en est la reine. Elle est en deuil de son mari. Elle tombe amoureuse d’Énée mais lutte contre cet amour car elle a juré fidélité à son mari mort. Elle finit par céder à sa passion. Les sorcières dont « le mal est le régal et la méchanceté leur talent » envoient sous la forme de Mercure, un esprit qui vient rappeler Enée à son destin et le presser de quitter Carthage. Enée obéit à contrecœur, il prévient Didon puis promet sans conviction d’ignorer les Dieux et de rester mais Didon lui ordonne de partir, ce qu’il fait. Didon meurt de chagrin.
« Des morceaux de théâtre, burlesques ou poétiques, dans une scénographie bizarre, créent un décalage avec l'œuvre lyrique, en faisant alterner le rire et le tragique (...). Le baroque de l'œuvre prend un sens contemporain, original et excentrique, et le jeu des contrastes nous surprend, même si l'on ne comprend pas toujours le pourquoi de certaines scènes. Un décalage qui, étrangement, rend bouleversantes les scènes lyriques chantées par des acteurs-chanteurs magnifiques, notamment Judith Chemla, dirigés par Florent Hubert. » Sylviane Bernard-Gresh, Télérama
« (...) Un " mix " entre théâtre et musique que l'on aura rarement vu aussi poussé, aussi fondu qu'ici. Il faut dire qu'il réunit de jeunes artistes qui font partie de la fine fleur du spectacle vivant d'aujourd'hui. (...) Les acteurs, qui sont aussi chanteurs et musiciens, Judith Chemla en tête, sont tous hyperdoués. (...) Quant à Judith Chemla, comédienne excentrique, libre, incandescente, ténébreuse, elle est aussi une excellente soprano, qui chante merveilleusement bien les airs de Didon. Et quelle tragédienne ! » Fabienne Darge, Le Monde
Le processus de répétition s’appuie sur les provocations et cadres formulés par les metteurs en scènes : les questions porteront tant sur la musique que sur la représentation (la posture de jeu/de chant, le rapport à l’espace, les transpositions et reformulations musicales, le rapport à la convention, le traitement de la tragédie, la réécriture du mythe et de ses thèmes...).
Il n’y a pas de séparation entre la musique et l’action théâtrale, tout est mis en chantier dans le même temps et le même espace ; l’écriture, le montage de l’œuvre se feront « au plateau ». Un des points d'ancrage de notre recherche est le contre-point : l'oscillation entre le minimalisme et le spectaculaire, le fantastique et le réalisme de la représentation.
L'espace sera librement inspiré d'un tableau de Brueghel : L'ouïe. La scénographie en reprendra les lignes, la construction en utilisant des leurres scénographiques, des matériaux bruts pour citer l'œuvre de Brueghel. Ce dispositif est envisagé comme un vivarium, un espace allégorique mais concret qui anatomise l'œuvre de Purcell et les autres supports sur lesquels nous travaillons, et qui joue avec les conventions opératiques.
Se confronter directement à la tragédie et à sa représentation, aux sentiments extrêmes et aux thèmes qu’elle implique : aimer – quitter – dévorer – se laisser mourir. Trouver le point d'équilibre où musique et action théâtrale sont indissociables, où la musique est action.
Jeanne Candel et Samuel Achache
désolant du début à la fin, hormis les passages chantés très beaux. Pour le reste, le discours vaseux de l'ouverture, l'interminable fouille du corps( de Didon?) qui se voudrait comique(au secours, Buster Keaton!), puis le plateau foisonnant d'objets disparates et incongrus, le tout parfaitement laid, avec des gags lourds sanas comique: ski sur gravats, contorsions sur chaussures de' ski entravées etc Je n'ai rien contre le bricolage musical jazzique ou dissonnant, qui ne sauve pas le non-sens hideux de la mise en scène.
Extraordinaire, quel spectacle!! quels comédiens, chanteurs, musiciens... époustouflant et drôlissime
theatre vivant, plein d'énergie, avec des acteurs aux talents multiples sachant faire rire,et surprendre dans une mise en scène vraiment décalée, et ensuite insuffler l'émotion dans toutes les parties chantées ; un très bon spectacle.
Une théatre vivant, des acteurs et musiciens formidables. Une énergie à coupler le souffle. Une mise en scène intelligente, complètement déjantée, d’une grande finesse : on rit tout en laissant voguer en soi la terrible histoire de la Reine Didon. Dieu jaloux, jeux de rapports… à voir et à revoir sans hésitation !
Pour 5 Notes
désolant du début à la fin, hormis les passages chantés très beaux. Pour le reste, le discours vaseux de l'ouverture, l'interminable fouille du corps( de Didon?) qui se voudrait comique(au secours, Buster Keaton!), puis le plateau foisonnant d'objets disparates et incongrus, le tout parfaitement laid, avec des gags lourds sanas comique: ski sur gravats, contorsions sur chaussures de' ski entravées etc Je n'ai rien contre le bricolage musical jazzique ou dissonnant, qui ne sauve pas le non-sens hideux de la mise en scène.
Extraordinaire, quel spectacle!! quels comédiens, chanteurs, musiciens... époustouflant et drôlissime
theatre vivant, plein d'énergie, avec des acteurs aux talents multiples sachant faire rire,et surprendre dans une mise en scène vraiment décalée, et ensuite insuffler l'émotion dans toutes les parties chantées ; un très bon spectacle.
Une théatre vivant, des acteurs et musiciens formidables. Une énergie à coupler le souffle. Une mise en scène intelligente, complètement déjantée, d’une grande finesse : on rit tout en laissant voguer en soi la terrible histoire de la Reine Didon. Dieu jaloux, jeux de rapports… à voir et à revoir sans hésitation !
En réécoute ici : http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4576601
Magnifique ! Une adaptation très moderne de l'opéra baroque, qui surprend, éclaire sous un jour nouveau ce drame tragique. On rit, on prend des chemins de traverse, et puis on est ému aux larmes, quand Judith Chemla chante. Brillant.
Très bon spectacle, déroutant et attachant, servi par de bons acteurs. attention ce n'est en rien un "opéra jazz" comme l'indique le site ( qui a sans doute interprété un peu vite le fait que "les musiciens viennent du jazz" ), mais un mélange de tragédie, de burlesque et de musique.
16, place Stalingrad 92150 Suresnes
Navette gratuite Paris - Suresnes : Une navette est mise à votre disposition (dans la limite des places disponibles) pour vous rendre aux représentations du Théâtre.
Départ de cette navette 1h précise avant l’heure de la représentation (ex. : départ à 19h30 pour une représentation à 20h30), avenue Hoche (entre la rue de Tilsitt et la place Charles de Gaulle-Étoile), du côté des numéros pairs. À proximité de la gare Suresnes-Longchamp (Tram 2), la navette peut marquer un arrêt sur le boulevard Henri-Sellier (à l’arrêt des bus 144 et 244 (direction Rueil-Malmaison), 25 minutes environ avant la représentation. Faites signe au chauffeur.
La navette repart pour Paris environ 10 minutes après la fin de la représentation, et dessert, à la demande, l’arrêt Suresnes-Longchamp, jusqu’à son terminus place Charles de Gaulle-Étoile.