Le Foulard

du 15 février au 12 juin 2005

Le Foulard

Dans un lycée français, une élève d’origine marocaine provoque un scandale en portant un tchador pendant les cours.

L'histoire
Note de mise en scène

La compagnie

Ça se passe en France, nos jours. Sofia Minoudi a dix-sept ans, elle est en classe de première dans un lycée public ; c'est une très bonne élève. Elle est née en France et ses parents sont marocains. Un jour, elle décide de venir en classe avec un voile islamique sur la tête.

Les réactions sont violentes : professeurs, parents d'élèves, camarades, chacun a une opinion ; le lycée est au bord de l'explosion. Le proviseur, Jean-Pierre Terreneuve, un catholique convaincu, décide de rencontrer la petite Sofia. En cherchant à comprendre les raisons qui l'ont poussée à provoquer un tel scandale, il espère lui éviter le renvoi.

Mais la jeune fille est aussi intelligente que déterminée ; une discussion passionnée s'engage rapidement au cours de laquelle les convictions et la foi des personnages seront profondément ébranlées.

"Je ne porte pas le foulard pour m'amuser Monsieur le proviseur. Ce qui m'amuse en revanche, ce sont toutes les réactions que cela peut déclencher dans la société française."

"Vous ici, dans cette société, vous croyez à l'individu, vous avez fait des individus des idoles. Et c'est bien normal puisque vous croyez que Dieu a pris le corps d'un homme ! Ça vous permet d'idolâtrer l'homme. Vous croyez que tout vous appartient et à cause de cela, vous avez perdu le sens de ce qui est sacré."

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"Ah si j'attaquais vos intérêts directs, vous vous défendriez. Si je piquais dans votre portefeuille ou que je brûlais votre voiture comme un bon arabe qui se respecte, vous me feriez jeter en prison, mais j'attaque votre âme et vous ne savez pas quoi faire !"

Pourquoi la petite Sofia Minoudi porte-t elle le voile ?
Qu'y a t il derrière un tel geste ?
De la provocation ?
Une recherche identitaire ?
des convictions religieuses ?
la marque d'une appartenance communautaire ?
le désir d'embêter ses parents ou les adultes en général ?
l'obéissance à un groupe d'islamistes ?
la volonté de ne pas se laisser corrompre par le regard des hommes ?
une déclaration hostile à l'égard des "infidèles" ?
le choix de transmettre un message aux musulmans de France ?
l'envie de faire peur aux "Français de souche" ?
le suivi d'une mode ?
la volonté d'ébranler l'unicité de la nation ? Et quelle part dans tous ces choix attribuer à l'inconscient, à la sincérité ?

Quoiqu'il en soit, par ce geste, Sofia déclenche des réactions fortes et révélatrices allant du rejet irrationnel à l'adhésion sans réserve en passant par la peur panique et le mépris. Pour une jeune fille de 17 ans qui regarde le monde autour d'elle et le juge, c'est déjà une expérience passionnante. Au-delà de la problématique individuelle des personnages, d'une manière ou d'une autre c'est la société française dans son ensemble qui est obligée de se positionner face à ces questions et c'est donc à chacun de s'interroger.

La politique française en matière d'intégration est-elle d'une clarté absolue ou n'entretient-elle pas une forme d'ambiguïté dans laquelle s'engouffrent toutes les insatisfactions ? Pourquoi une partie de la population issue de l'immigration musulmane résiste-t-elle à l'idée même d'intégration ? Y a t il des raisons spécifiques à l'Islam qui rendent cette intégration difficile ? Sont-ce des raisons théologiques, historiques, culturelles ? En quoi ces réactions de refus sont-elles liées au "renouveau islamique" que connaissent actuellement les pays musulmans dans le monde ? En quoi les pays occidentaux en général et la France en particulier sont-ils responsables de ce phénomène ?

Ces questions sont aussi complexes qu'inévitables parce qu'elles touchent à notre propre identité culturelle. Il est essentiel de regarder le monde en face, surtout à un moment où l'actualité nous y oblige.

Pour amorcer une prise de conscience, pour nourrir une réflexion, le théâtre a un rôle important à tenir. En montant le Foulard, je crois respecter plus que jamais sa fonction de miroir du monde.

"Si on croit à l'assimilation, c'est bien parce qu'on pense que la France a quelque chose de mieux à offrir, non ? Vous croyez que la France a quelque chose de mieux à offrir ?"

Anne Coutureau

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Théâtre vivant a été créé en 2003 et réunit quatre metteurs en scène autour de la défense d'un théâtre humaniste.

"Nous cherchons, sans méfiance, sans œillères, sans manichéisme, sans angélisme à voir et à montrer l'homme tel qu'il est- ni pire, ni meilleur. Nous ne voulons pas divertir les spectateurs, ni leur imposer une vision du monde, nous leur proposons de partager avec les acteurs une expérience sensible. En s'identifiant aux personnages, les spectateurs vont à la rencontre d'eux-mêmes. Ils ne se contentent pas d'observer les mécanismes psychologiques et sociaux qui ont construit les comportements, ils ressentent, ils comprennent dans leur chair la réalité d'une nature commune.

L’acteur dans son intégrité, capable d'offrir au personnage non seulement son corps et sa voix, mais aussi, et surtout, son monde intérieur, est donc au centre de notre démarche théâtrale. Notre travail consiste, avant tout, à aider l’intériorité du personnage et celle du comédien à se rencontrer, à se fondre. À permettre l’incarnation du personnage.

C’est un travail de recherche; il n’est pas soumis à une technique infaillible, ni régi par une science exacte. Lorsqu’il s’agit du mystère de l'homme, il nous est impossible de tout maîtriser. Il y a toujours quelque chose qui nous échappe, que nous ne pouvons fixer. Mais de temps en temps une lueur apparaît, et sa justesse s’impose de toute évidence. Nous sommes à la recherche de ces moments de vérité, de sens. Insaisissables, éphémères. Vivants.

Refusant tout dogmatisme, toute représentation du monde figée par une idéologie, ainsi que toute complaisance nihiliste, nous luttons, à notre façon, contre la déshumanisation du monde."

Carlotta Clerici, Anne Coutureau, Mitch Hooper et Yvan Garouel

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13, rue du Faubourg Montmartre 75009 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 12 juin 2005

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