On prétend qu'il n'y a plus d'esclavage. La bonne blague ! Un texte subversif, jubilatoire, qui a fait scandale et a connu un succès phénoménal à sa parution en 1900. À partir de 16 ans.
À partir de 16 ans.
1900. Célestine, une femme de chambre parisienne, débarque chez un couple de notables de province, au fin fond de la Normandie, où elle s'ennuie. Le soir, elle se venge joyeusement de sa journée en racontant dans son journal tout ce qu'elle a observé, dans un style direct, cru et féroce.
Maîtres, domestiques, voisins, villageois, tout le monde y passe. Elle dénonce le harcèlement et le droit de cuissage des maîtres, l'origine douteuse de leur richesse, leur avarice de millionnaires, leur mépris social, les perversions de chacun, la haine banalisée des juifs, la médisance généralisée et les mesquineries en tous genres. Un crime commis dans le village l'amène à suspecter un homme qui va la troubler de plus en plus...
Une peinture au vitriol de la bourgeoisie. La dénonciation de l’antisémitisme violent de l’époque, de la condition de domestique, et au-delà de toute forme d'exploitation. Un texte subversif, jubilatoire, qui a fait scandale et a connu un succès phénoménal à sa parution en 1900.
Personne n'est épargné dans ce grand déballage d'âmes plus ou moins noires.
Eliane Kherris traduit à la perfection ce roman en nous faisant vivre les ressentis des domestiques humiliés par les bourgeois mais sans cacher la cruauté et l’antisémitisme présents également chez eux.Un grand moment de théâtre tout en finesse.
L'interprétation d'Eliane Kherris est excellente. J'ai vu cette pièce, à plusieurs reprises, avec différentes actrices et j'ai goûté la présentation sociale d'un monde dur aux petits et favorable aux puissants, exposée avec sobriété et efficacité. Le ressenti frondeur de l'héroïne, suggéré en filigrane est, ici, magnifiquement restitué. C'est un très bon et beau moment de théâtre.
La comédienne parvient à nous emporter dans le récit, le temps de s'installer dans son personnage et nous, de le faire "notre". C'est une peinture sans fard de l'espèce humaine, côté pile et côté face (maître et esclave en somme), vitriol ou acide, les rancœurs n'ont d'égales que les souffrances, les humiliations. Excellente mise en scène et éclairage. Ce texte fait résonance d'un certaine façon à l'île des esclaves de Marivaux et aux Bonnes de Genet... Les décors simples mais appropriés nous restituent parfaitement les conditions de vie "spartiates" des gens de maison de l'époque. Un seul(e) en scène juste et efficace.
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Personne n'est épargné dans ce grand déballage d'âmes plus ou moins noires.
Eliane Kherris traduit à la perfection ce roman en nous faisant vivre les ressentis des domestiques humiliés par les bourgeois mais sans cacher la cruauté et l’antisémitisme présents également chez eux.Un grand moment de théâtre tout en finesse.
L'interprétation d'Eliane Kherris est excellente. J'ai vu cette pièce, à plusieurs reprises, avec différentes actrices et j'ai goûté la présentation sociale d'un monde dur aux petits et favorable aux puissants, exposée avec sobriété et efficacité. Le ressenti frondeur de l'héroïne, suggéré en filigrane est, ici, magnifiquement restitué. C'est un très bon et beau moment de théâtre.
La comédienne parvient à nous emporter dans le récit, le temps de s'installer dans son personnage et nous, de le faire "notre". C'est une peinture sans fard de l'espèce humaine, côté pile et côté face (maître et esclave en somme), vitriol ou acide, les rancœurs n'ont d'égales que les souffrances, les humiliations. Excellente mise en scène et éclairage. Ce texte fait résonance d'un certaine façon à l'île des esclaves de Marivaux et aux Bonnes de Genet... Les décors simples mais appropriés nous restituent parfaitement les conditions de vie "spartiates" des gens de maison de l'époque. Un seul(e) en scène juste et efficace.
Ambiance intimiste. Très bien joué. Nous étions plongés dans la peau de cette femme de chambre !
Je n'ai pas encore lu "Le journal d'une femme de chambre", mais, assurément, ce spectacle m'en a donné l'envie. La plume de Mirbeau a le côté vachard de Flaubert quand il s'agit de montrer du doigt notables et paysans normands mais aussi la conscience sociale et l'horreur de l'antisémitisme de Zola. Grâce à Eliane Kherris, ce texte passe tout-à-fait bien sur scène dans le cadre intime adapté de la petite salle du théâtre Darius Milhaud.
80, Allée Darius Milhaud 75019 Paris