Attention, tout billet acheté vous permet d'assister à l'intégrale (soit en deux parties la semaine sur deux jours consécutifs, soit le même jour le week-end). Voir le calendrier pour plus de détails.
« Si l'on demande beaucoup au public, pourquoi douter qu'il ne soit prêt à donner beaucoup ? » Claudel
Une femme a senti qu'en courant à sa joie, elle risquait fort de courir à sa perte. Elle recourt donc à une ruse toute simple et digne d'un coeur d'enfant : mettant la Vierge dans sa confidence, elle l'engage pour moitié dans son aventure et laisse entre les bras de son image l'un de ses souliers. Prouhèze, désormais - tel est son nom - sera vouée à boiter, et ne pourra plus faire un pas dans l'existence sans être protégée, y compris contre elle-même, par cette boiterie. Cette histoire - une folle, sublime, déchirante histoire d'amour -, Claudel a voulu la développer à travers les années et par-delà les mers, afin de faire sentir comment le sacrifice d'une âme noble va élargissant autour d'elle, pareille à une pierre jetée dans l'eau de la création, « ses anneaux divers et concentriques ».
Et pour mieux en faire résonner toutes les harmoniques, il a choisi comme décor de cette chasse spirituelle ce « sou d'or » suspendu dans les cieux qu'est notre globe, moins d'un siècle après que Christophe Colomb eut achevé d'y découvrir le Nouveau Monde. Autour du couple que forme l'héroïne avec son bienaimé Rodrigue, l'imagination foisonnante du poète sème à pleines poignées tout un peuple de figures épisodiques ou immortelles : grammairiens ou conquistadores, jésuites et pauvres pêcheurs, religieuses ou Grands d'Espagne, actrices dupées, peintres japonais, chinois, drapiers et cavaliers, c'est par dizaines que se comptent ceux qu'il invite à son grand défilé d'êtres.
Claudel bâtit sur le modèle d'un auto sacramental digne de son cher Calderón, mais revu par Eschyle et Shakespeare, une pièce qui se veut à la mesure du monde et de la scène. Du monde : pour lui emprunter son poids et sa densité, afin d'extraire de quelques cœurs, comme grains dans le pressoir, leur suc le plus rare et le plus précieux. De la scène : pour faire ressortir plus vivement sur fond de néant jusqu'aux facettes les plus fugaces de l'existence et de se donner, selon Olivier Py, « la possibilité de représenter tous les pays et tous les peuples par toutes les formes possibles de théâtre ».
La parole, dans cet écrin de nuit serti de rouge et d'or, peut prendre tous les tons, de la farce la plus truculente au plus profond lyrisme. Elle peut sourdre de toutes parts : d'une constellation, d'un ange gardien au sein d'un rêve ou d'une statue de saint sur son piédestal, autant que de l'ombre double que forment sur un mur les corps de deux amants enlacés à la lueur de la lune. De part et d'autre de l'Océan, qui devient ici l'amer calice que se tendent Rodrigue et Prouhèze d'un bout à l'autre de l'horizon, les destins brûlent, filent ou clignent comme des astres, composant à eux tous l'épopée baroque d'une salvation.
La version jouée est l'édition critique établie par Antoinette Weber-Caflisch (Les Belles Lettres). Éditeur du texte Gallimard.
Le Soulier de satin a reçu le prix Georges Lerminier du Syndicat de la Critique
Attention, tout billet acheté vous permettra d'assister à l'intégrale (soit en deux parties en semaine, soit le même jour le week-end).
Pour voir le spectacle en deux parties, il faut impérativement venir un soir pour la première partie, et son lendemain pour la deuxième (le mercredi et le jeudi). Les deux billets vous seront délivrés le premier soir.
1ère partie les mercredis 11, 18 et 25 mars
2ème partie les jeudis 12, 19 et 26 mars
Intégrale les samedis 7, 14, 21, 28 mars et les dimanches 8, 15, 22 et 29 mars.
1ère partie : 4h15 entracte compris
18h30-20h30 (journée 1)
entracte 15min
20h45-22h45 (journée 2)
2ème partie : 4h45 entracte compris
18h30-21h10 (journée 3)
entracte 15min
21h25-23h15 (journée 4)
Intégrale : 11h entractes compris
13h-15h (journée 1)
entracte 15 min
15h15-17h15 (journée 2)
entracte 15 min
17h30-20h10 (journée 3)
entracte 1 heure
21h10-24h00 (journée 4)
" Six ans après l'avoir présentée au Théâtre de la Ville, Olivier Py reprend cette grande histoire d'amour et de cosmos qu'est Le Soulier de satin. [...] Du théâtre de haute mer pour âmes qui aiment l'exaltation et sont sans peur des ravissements et des chagrins. " Armelle Héliot, Le Figaro, 10 mars 2009
Place de l'Odéon 75006 Paris