Cette fable cruelle et sans pitié, écrite en 1914, nous plonge avec malice dans la misérable et drolatique histoire de LaTorine, pauvre fille, servante aussi naïve que rouée, qui tente de soutirer à son maître à l’agonie un testament que le vieux tyran s’obstine à lui refuser. S’ensuit une joute violente malicieuse où la gaieté s’avère triste et la gravité moqueuse. Mensonge, chantage, sournoiserie et concupiscence font de ce « thriller rural » un voyage joyeux et haletant mené par un savoureux trio d’acteurs.
D’abord il y a la rencontre avec un véritable texte de théâtre dont la fermeté d’écriture et la solidité de construction laisse envisager pour le comédien un parcours à la forte charge comique en dépit de la noirceur du propos. Ensuite il y a la rencontre avec cette langue poétique et sensuelle qu’est le patois et le plaisir immense à prononcer ces mots « charnus et biscornus ». Enfin il y a la rencontre avec des personnages et un attachement immédiat pour leur bêtise, leur rouerie, leur côté « affreux, sale et méchant », leurs désirs et leurs passions.
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