Instituteur dans un petit village de la Kabylie algérienne, Mouloud Feraoun, nourri de culture française, était également romancier (Le Fils du pauvre, édition du Seuil), ami de Camus et d’Emmanuel Roblès. Il a tenu un journal depuis le début de l’insurrection algérienne jusqu’à la veille de sa mort, le 15 mars 1962 à Alger. Ce jour-là, Mouloud Feraoun a été assassiné par un commando de l’OAS
Son Journal dit, sans emphase, le quotidien de la guerre : les exactions, la peur, les petites lâchetés et les actes de courage, la torture aussi, les viols systématiques. La mort enfin, omniprésente, et qu’il sent s’approcher inexorablement.
Dominique Lurcel a réalisé une partition à deux voix, texte et violoncelle intimement mêlés, à partir de ce Journal qui est aussi un portrait bouleversant d’un homme déchiré entre ses racines kabyles et sa culture française, entre sa haine de toute violence et son adhésion progressive à la lutte. Un témoignage unique sur le passé, le présent… et l’avenir de l’Algérie.
Un témoignage à hauteur d’homme, une formidable leçon de courage intellectuel, un garde-fou pour aujourd’hui face à la toute-puissance de l’irrationnel, une parole irréductible dressée face à tous les silences qui pèsent encore.
94, rue Jean-Pierre Timbaud 75011 Paris