On connaît le corps burlesque à travers le cinéma muet. Il est principalement masculin. Keaton, Langdon, Chaplin, Laurel et Hardy en sont les seigneurs.
Dans les représentations féminines, l’une brille par son absence, celle d’un corps de femme drôle. Comme si la distance et l’intelligence que le rire exprime n’avaient pas le droit de s’incarner dans un corps féminin. Certes, il y a Valeska Gert à Berlin (1920), Joséphine Baker à Paris (1930), Lucille Ball aux Etats-Unis (1950) et plus près de nous, Emma la Clown. Mais ces femmes, talentueuses, excentriques, se meuvent de manière naturaliste. Elles bougent normalement. Elles n’ont pas un corps sculpté, écrit, qui rit et fait rire. Elles n’ont pas créé un personnage avec un corps burlesque.
Alors nous avons eu envie de présenter un solo burlesque au féminin La sombre sautillante d’Isabelle Esposito suivi de films : un soir avant un film de Keaton La Maison démontable, l’autre soir avant une comédie réalisée par « une » Valérie et interprété par une autre figure féminine comique par excellence, Valérie Lemercier, Main dans la main.
Isabelle Esposito s'invente un double mélancolique au corps burlesque : La sombre sautillante, corps féminin burlesque.
Vieille enfant, clochardisée et coquette. Issue de la grande famille des saltimbanques, des bouffons, des vagabonds, des errants, La sombre sautillante n'a pas de lieu pour habiter. La scène de théâtre, avec son confort - eau, électricité, chauffage ! Youppiiiii - est le lieu où elle a (provisoirement) posé son paquetage.
Sans y prendre garde, par petites touches, en étant juste au cœur, elle nous parle de notre monde bouché sans débouchés et des modèle de réussite qu'il nous impose (devenir riche, star). La drôlerie naît du décalage entre sa réalité clochardisée et ses rêves.
La sombre sautillante a une vie sur scène et en images. Ses remous, petits films d'art, tournés à Paris, Saint-Ouen et ailleurs, la montrent dans ses activités loufoques, ses errances dans les villes. Ils seront présentés au Nomade Bar sur différents écrans avant et après les représentations.
La Maison démontable de Buster Keaton (One Week, 1920, 26 min) - 29 janvier
Buster vient de se marier et le jeune couple se voit offrir une maison démontable. Mais un fâcheux vient intervertir les caisses de matériel et la maison se retrouve sens dessus dessous avant d’être la proie d’une mémorable tempête.
Main dans la main de Valérie Donzelli ( France – 2012 – 1h25) - 05 février
Avec Valérie Lemercier, Jérémie Elkaïm, Béatrice de Staël, Valérie Donzelli, Philippe Laudenbach
Quand Hélène Marchal et Joachim Fox se rencontrent, ils ont chacun des vies bien différentes. Hélène dirige la prestigieuse école de danse de l’Opéra Garnier, Joachim, lui, est l’employé d’un miroitier de province. Mais une force étrange les unit. Au point que, sans qu’ils puissent comprendre ni comment ni pourquoi, ils ne peuvent plus se séparer.
2/4, rue Alexandre Bachelet 93400 Saint-Ouen
Voiture : D111 depuis Porte de Saint-Ouen, direction Mairie de Saint-Ouen. Prendre à droite rue des Rosiers et à gauche, rue Alexandre Bachelet. Rue des Rosiers depuis Porte de Clignancourt, puis à droite, rue Alexandre Bachelet. D912 puis D410 depuis Porte de Clichy, puis à droite, rue Ernest Renan et prendre à gauche, rue Alexandre Bachelet.