Echange épistolaire
Les personnages
L'évolution des personnages
La mise en scène
Annie Darville, exaspérée par les conséquences d'un cambriolage, décide de faire savoir -par écrit- à son voleur qui, selon elle, coule des jours tranquilles en prison, ce qu'elle pense de cette situation. Incidemment, une correspondance s'établit entre les deux protagonistes et peu à peu cet échange épistolaire, traité sous une forme comique, révèle la véritable personnalité de chacun.
La pièce Le Dernier Mot se présente en deux actes dans lesquels l'auteur démontre à l'aide d'une ironie cocasse, soutenue par une psychologie pointue, qu'une situation manichéenne peut se retourner totalement, et qu'il n'y a pas le bien d'un côté et le mal de l'autre, chacun portant sa part d'ombre et de clarté. Cette comédie stigmatise les moeurs, ridiculise les travers du monde du travail en général et du show business en particulier, s'attachant à proposer une réflexion opposant le monde carcéral -censé représenter la contrainte physique et morale- et la société -censée représenter le libre arbitre.
Par la Compagnie Art Fusion.
Annie Darville
Directrice de marketing, la trentaine. Obsédée par son plan de carrière,
elle est bardée de diplômes et prête à toutes les concessions au nom de la réussite sociale.
Scrupuleuse, elle va jusqu'à la soumission la plus totale, vis-à-vis des intérêts de
l'entreprise, de la direction, de son patron, qui tous profitent de ses capacités et de son
isolement psychologique.
Sa vie sentimentale et personnelle n'est donc qu'un grand vide, qu'elle s'acharne à combler
par la revalorisation que donne le sentiment de réussite dans la vie professionnelle.
Frustrée, complexée, elle n'a même jamais pu envisager de s'inscrire dans une école de chant
en dépit de ce désir enfoui et omniprésent de devenir chanteuse.
Manu
Un peu plus âgé qu'Annie. Sans profession définie, sans bagage intellectuel, il
purge une peine de quelques mois de prison pour différentes escroqueries et délits mineurs.
Voleur sans envergure, c'est un homme plus inconscient que dangereux. Optimiste de
nature, il cherche à profiter de la vie sans contrainte.
Il n'a jamais eu les moyens éducatifs qui lui auraient permis de développer ses talents
artistiques.
La rencontre inopinée et improbable de ces deux êtres va déclencher leur transformation : sous des dehors complètement opposés, ils se rejoignent dans leurs aspirations profondes.
Cette comédie s'attache à suivre l'évolution psychologique des deux personnages dont les pulsions inconscientes ne demandent qu'à être révélées. La complexité du caractère humain apparaît dans la nécessité d'échange épistolaire où les contradictions, les non dits, les désirs, les refoulements se lisent à travers les lignes nues. L'un va décomplexer l'autre et l'autre va se décharger de ses scrupules, en se socialisant.
Les échanges de correspondance avec Annie, aident Manu à maintenir le contact avec les réalités extérieures. Privé de sa liberté, Manu, grâce à cette lecture qui parle de la vie professionnelle, de difficultés, de “morale”, garde un pied dans la vie sociale, Annie jouant un rôle de “rééducatrice”, primordial pour lui. Elle lui fait prendre conscience que le travail existe, qu'il correspond à une nécessité : cela le pousse à s'acharner à suivre des cours de claquettes, donnés à la prison par un détenu (ex-professionnel de la danse qui a mal tourné).
C'est sans doute l'acharnement à justifier son travail-esclavage qui frappe le mental de Manu, lui donne l'énergie de s'accrocher à la danse d'une façon quasi-obsessionnelle et permet de le reconnecter à la réalité. Il entrevoit par cet échange l'espoir de s'en sortir, de commencer une nouvelle vie par les chemins de l'amour, qui lui insufflent ce courage.
A l'inverse, Manu lui entrouvre les barreaux de la cage, le carcan dans lequel elle se débat. Il lui permet, grâce aux réponses à ses lettres, de manière frustre, de rêver et d'oublier les contraintes trop strictes qu'elle s'est fixées dans son milieu professionnel et sa vie ordinaire. A sa façon, il est l'instrument d'une découverte, le détonateur d'options nouvelles.
La mise en scène de Bernard Bourdeau, bâtie sur le mode burlesque, accentue l'aspect
trop exclusivement caricatural et manichéen des rapports humains.
C'est l'échange épistolaire entre les deux personnages - elle, lui écrit à la prison, et lui,
répond chez elle - qui constitue la trame de la pièce.
Cet argumentaire permet un jeu à trois niveaux :
- Les comédiens jouent leur propre rôle en lisant leurs propres lettres tout en les
rédigeant.
- Les comédiens jouent les lettres qu'ils reçoivent de “l'autre” ; ce qui permet un
second registre de travail.
- Les comédiens interprètent le rôle de l'autre en imitant leur partenaire.
Cet aspect accentuant la dérision et l'humour.
D'autre part, la correspondance est basée sur un jeu de langage avec d'un côté l'emploi de mots usuels et de l'autre l'emploi de l'argot (le prisonnier). Cette distorsion permet d'accentuer l'effet comique de cet échange anachronique.
Cette pièce fait appel à un jeune compositeur, Fred Jimenez. Sans être conçue comme une comédie musicale, elle trouve son apothéose sonore dans la dernière scène chantée et dansée; forme de conclusion musicale.
A superb play, well written, beautifully presented and with some excellent acting by its young cast. Berengere Letoct in particular, was exciting and convincing. I thoroughly reccomend this original piece of theatre. Bravo! Encore!
A superb play, well written, beautifully presented and with some excellent acting by its young cast. Berengere Letoct in particular, was exciting and convincing. I thoroughly reccomend this original piece of theatre. Bravo! Encore!
20, rue Théodore Deck 75015 Paris