Préambule
Un jazz poem
Note de l'auteur
La Beat Generation
The origins of joy in poetry
"I'm just a human being with a lot of shit on my heart" Jack Kerouac, Goofball blues
"One could call this Heart Failure a big success." Allen Ginsberg, Retrospect on beat generation, 1/8/1992
"La chute d'une feuille, et la chute de Satan, c'est la même chose." Samuel Beckett, Entretien avec Charles Juliet (1977)
Ce jazz oratorio, évoque en trois langues (celle d’Enzo et celles du saxophone et du piano de Jean-Marc Padovani et Jean-Marie Machado), l’esprit d’une de ces soirées au Village Vanguard où Jack Kerouac, livré en pâture à un public qui ne le connaît pas encore, noyait son trac dans l’alcool et cachait mal un certain malaise derrière des sentences fortes extraites de ces textes, de l’instant ou de la Bible.
Enzo Cormann, distribue les chorus avec le rythme d’un combat de boxe. Il lutte contre les angoisses de Jack Kerouac.
La partition à trois, de ce spectacle, m’a permis de développer le rapport entre langue, musique et sens. L’apparente spontanéité du texte d’Enzo Cormann et la structure du spectacle évoque une liberté de penser, de parler, d’écrire et de voyager infiniment proche de celle du jazz.
Michel Didym
Père fondateur et « writing hero » de la beat generation, farouche partisan d'une écriture "spontanée", libérée des carcans de l'académisme, Jack Kerouac (1922-1969) a consacré la plus grande part de son œuvre à chroniquer sa propre existence, écartelée entre la tentation de la sainteté et la fascination pour la déchéance. Féru de culture bouddhique et praticien assidu de la méditation, ce contemplatif errant a composé de nombreux poèmes en marge de ses écrits romanesques.
Fervent admirateur des grandes figures de la scène jazzistique américaine des années cinquante, l'auteur de Sur la route a souvent relaté dans ses récits les soirées passées à boire et à écouter de la musique dans les clubs de la 52e. On sait moins qu'il aimait à grimper sur l'estrade pour interpréter ses poèmes (parfois même les improviser) en compagnie de ses musiciens préférés.
En 1957, Max Gordon, propriétaire du fameux Village Vanguard, impressionné par sa réputation de lecteur, signa à Kerouac un engagement de plusieurs semaines. Entrant soûl chaque soir en scène, afin d'anesthésier son trac, Jack en vint à redouter ces lectures publiques, saluées de sifflets et de ricanements. Pour tâcher de reconquérir un public hostile, il lut des textes d'Allen Ginsberg et de Gregory Corso, des prières, des mantras, improvisa des sermons bouddhiques ou des éloges à l'œuvre de Thoreau ou de Joyce…
Rien n'y fit : les new-yorkais branchés venaient contempler la déchéance de l'homme qui s'était fixé pour programme essentiel d'habiter "l'Amérique comme poème, au lieu de l'Amérique comme endroit où se débattre et suer".
Ce pathétique épisode de la vie tumultueuse de Jack Kerouac fournit le cadre et le point de départ du Dit de la chute.
Enzo Cormann
Mouvement littéraire et social qui se développa aux Etats-Unis entre 1950 et 1960. Né à New York, influencé par Céline et les surréalistes français, il donna un nouveau souffle à la culture américaine de l’après-guerre.
Les écrivains de cette génération (Ferlinghetti, Ginsberg, Kerouac, Burroughs, Corso) se réunissaient à la librairie City Lights de San Francisco pour des lectures publiques. Ils marquaient leur refus de la société de consommation par leur langage (un vocabulaire emprunté au jazz), leur mode de vie (errance, usage des hallucinogènes) et leur attirance pour la spiritualité hindoue. Appelés beatniks par dérision, ils furent récupérés, non sans malentendus, par le mouvement hippie.
in Le Petit Robert
La nouvelle poésie américaine telle que la représente la Renaissance de San Francisco (ce qui veut dire Ginsberg, moi, Rexroth, Ferlinghetti, McClure, Corso, Gary Snyder, Philip Lamantia, Philip Whalen, je pense) est une espèce de vieille-nouvelle poésie de Démence zen, on écrit tout ce qui vous vient à l’esprit comme ça vous vient, la poésie retourne à son origine, à l’enfant barde, véritablement orale comme a dit Ferling, au lieu des ergoteries des grises mines académiques.
Prose & poésie étaient depuis longtemps tombées entre les mains fausses des faussaires. Ces nouveaux purs poètes confessent pour la seule joie de la confession. Ce sont des enfants. Ce sont aussi des Homères enfants à barbe grise. Ils chantent, ils swinguent. Cela est diamétralement opposé… au coup Eliot,… qui recommande si lugubrement ses mornes règles négatives comme la corrélation objective, etc. qui n’est qu’un tas de constipation et en fin de compte d’émasculation de la pure impulsion masculine de chanter librement. En dépit des règles sèches qu’il a édictées, sa poésie est en elle-même sublime. Je pourrais en dire beaucoup encore mais je n’ai pas le temps ni l’envie.
Mais San Francisco est la poésie d’une nouvelle Démence Sainte comme celle des anciens temps (Li Po, Hanshan, Tom O Bedlam, Kit Smart, Blake) tout en ayant aussi cette discipline mentale caractérisée par Le Haïkaï (Basho, Buson), à savoir, la discipline de désigner les choses directement, purement, concrètement, pas d’abstractions ou d’explications, bom bom la vrai de vrai chanson de l’homme.
Jack Kerouac
Grandeur et décadence d’un mythe malgré lui, Jack, Kerouac, leader imposé d’une génération contre culture, incarnation vivante d’une Amérique en révolte, Jack, Kerouac, coureur de fond en quête de rédemption, jack, Kerouac, Buveur de rêves enivré de ses frayeurs, jack, kerouac. Au rythme du piano et saxo, Enzo, Cormann revêt le costume étriqué de la renommé de Jack, Kerouac. Interprétation fantastique d’un homme seul face à une destinée qu’il n’était pas prêt à endossé. Il investie le ring de la vie de débauche d’un poète en quête d’identité. Bravo M.Cormann.
Grandeur et décadence d’un mythe malgré lui, Jack, Kerouac, leader imposé d’une génération contre culture, incarnation vivante d’une Amérique en révolte, Jack, Kerouac, coureur de fond en quête de rédemption, jack, Kerouac, Buveur de rêves enivré de ses frayeurs, jack, kerouac. Au rythme du piano et saxo, Enzo, Cormann revêt le costume étriqué de la renommé de Jack, Kerouac. Interprétation fantastique d’un homme seul face à une destinée qu’il n’était pas prêt à endossé. Il investie le ring de la vie de débauche d’un poète en quête d’identité. Bravo M.Cormann.
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