“Le conte offre des possibilités infinies à l’auteur désireux de parler de son temps.” Evguéni Schwartz
Dans une ville imaginaire règne un dragon terrifiant. Trop lâches ou trop humains pour résister, les habitants préfèrent s’y soumettre, renonçant ainsi à leur liberté.
Lancelot, « héros professionnel », arrive en ville. Sa spécialité : éliminer les monstres en tous genres ! Il est accueilli par l’archiviste Charlemagne dont la fille Elsa, résignée, doit être livrée au dragon le lendemain. Lancelot et Elsa ne sont pas indifférents l’un à l’autre, et le héros provoque le dragon en duel. Mais les citoyens de la ville voient d’un mauvais œil que l’on vienne déranger leur quiétude : ce dragon n’est pas pire qu’un autre et, finalement, les protège contre tout dragon étranger…
Ici, le comique et le merveilleux se retrouvent dans une perspective constructive, utopique, et éminemment politique.
Ce qui est fascinant chez Evguéni Schwartz et qui le rend profondément attachant, c’est cette volonté farouche de croire aux hommes, sans être dupe pour autant. Cette façon de les secouer, tendrement mais sûrement. De leur faire prendre conscience de leur responsabilité, de la nécessité d’agir. La liberté passe par l’apprentissage du politique.
Mais Schwartz n’est pas un donneur de leçons ! Chez lui, la moralité découle du rire. Et, comme Chaplin, il sait être profond tout en gardant humour et fantaisie. Avec ce Dragon, c’est bien à une comédie qu’il nous convie à grand renfort de magie, d’action et de suspense. La force de la pièce est là. Par ce biais, il adresse un clin d’œil au public, l’invitant à ne pas s’arrêter à cette histoire extraordinaire, mais à chercher ce qui se cache derrière.
Officiellement, la pièce - écrite entre 1940 et 1944 - se référait à l’Allemagne nazie. Mais la censure stalinienne ne s’y trompa pas : l’interdiction tomba la veille de la première. Une lecture malicieuse et impertinente renvoie parfaitement à la réalité historique et politique de l’U.R.S.S. des années 30-40…
Mais le message de Schwartz va bien au-delà de la simple dénonciation de tel ou tel régime politique. L’appel au réveil de la conscience individuelle et à la vigilance face à ceux qui nous gouvernent est toujours d’actualité. On trouve encore beaucoup de dragons de par le monde. Certains portent même le masque de la démocratie. Inutile donc de fixer l’action dans un contexte historique ou géographique précis. Il faut jouer la fable à fond. Toute la subtilité consiste à trouver l’équilibre entre jubilation théâtrale et souci de réflexion. Un vrai divertissement en somme !
Laurent Serrano
Une mise en scène simple mais tellement bien pensée, des acteurs qui n'en font pas de trop, du burlesque mais pas du grossier. Du rire mais de la gravité. Celle d'un sujet intemporel (malheureusement), la critique de nos gourvernements. C'est en allant voir ce genre de pièce que l'on est encore plus conscient que le théâtre n'est vraiment pas inutile. N'oublions pas que notre culture est en danger, en allant au TOP, vous serez militants!
Je sors de la pièce et réserve déjà pour mes proches !
Il faut vraiment venir voir cette pièce: C'est drôle, burlesque et profond.Les acteurs sont très bons et la pièce excellente.Courrez-y-vite!
Une mise en scène simple mais tellement bien pensée, des acteurs qui n'en font pas de trop, du burlesque mais pas du grossier. Du rire mais de la gravité. Celle d'un sujet intemporel (malheureusement), la critique de nos gourvernements. C'est en allant voir ce genre de pièce que l'on est encore plus conscient que le théâtre n'est vraiment pas inutile. N'oublions pas que notre culture est en danger, en allant au TOP, vous serez militants!
Je sors de la pièce et réserve déjà pour mes proches !
Il faut vraiment venir voir cette pièce: C'est drôle, burlesque et profond.Les acteurs sont très bons et la pièce excellente.Courrez-y-vite!
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