Dans cette comédie aux dialogues étincelants, Marivaux s'amuse des relations amoureuses et questionne l'ordre établi.
Du jeu de rôle au jeu de massacre : Les maîtres et les valets échangent leur rôle pour tester le cœur de l’autre. Ironie du sort, les deux couples font de même et chacun se trouve en face de sa chacune sans le savoir, le jeu de « massacre amoureux » peut commencer.
« Ce qui lui en coûte à se déterminer, ne me le rend que plus estimable : il pense qu’il chagrinera son père en m’épousant, il croit trahir sa fortune et sa naissance, voilà de grands sujets de réflexion ; je serai charmée de triompher ; mais il faut que j’arrache ma victoire, et non pas qu’il me la donne : je veux un combat entre l’amour et la raison. »
Silvia, Acte III, scène 4
« S’il sert au mieux drôlerie des dialogues, burlesque des situations, il n’en oublie pas l’âpreté sous-jacente, va chercher accompagné de ses cinq partenaires l’authenticité, la gravité de caractères consistants, et préserve l’épaisseur de ce divertissement presque féministe, sublimement écrit, décortiquant de manière aussi élégante qu’incisive la mécanique des coeurs. Et des moeurs. » Thomas Baudeau, Fousdethéâtre.com, 4 juin 2015
« Les acteurs — tous parfaits — démontrent ici la modernité et l'humour d’une œuvre aux accents féministes. Une réussite due aussi à Philippe Calvario, dont la mise en scène pleine de fantaisie donne un réel coup de jeune au texte de Marivaux. » Michèle Bourcet, Télérama TT
« Calvario extrait tous les possibles sur un plateau peuplé de fantômes qui évoquent irrésistiblement la formule de Tadeuz Kantor, affirmant de la scène qu’elle est la chambre de notre imagination. […] C’est formidablement interprété par des acteurs à l’unisson, placé ouvertement sous les mânes de Serge Gainsbourg. » Joëlle Gayot, « Les mercredis du théâtre », France Culture
« Très élégamment mis en scène par Philippe Calvario, ce jeu-là surprend par sa légère gravité. Car sous la drôlerie des piquantes saillies, le vernis craquelle et laisse percer la douleur de l’amour interdit. Un régal. » C. L., Les sorties de Métro
Les maîtres et les valets échangent leur rôle pour tester le cœur de l’autre. Ironie du sort, les deux couples font de même et chacun se trouve en face de sa chacune sans le savoir, le jeu de « massacre amoureux » peut commencer.
Si cette pièce nous joue la comédie, c’est toujours au prix de la souffrance des quatre personnages principaux. Ils se débattent dans un monde où leurs propres sentiments leur échappent peu à peu. Marivaux mêle sans cesse, dans le langage amoureux, la légèreté et la gravité. Lorsqu’un personnage est surpris par l’amour, son discours rend compte du bonheur qui l’envahit et dans le même temps de la crainte qui naît alors de ce sentiment encore inconnu. C’est à cette quête absolue vers la vérité des sentiments que nous assistons, impuissants. Le spectateur sait tout à l’avance et en ce sens son regard devient celui du voyeur.
Ici, il faut aimer celui qu’on doit et ne pas aimer celui qu’on croit. Il faut donc vivre son désir interdit dans un monde où la valeur des sentiments est dictée par la loi. Marivaux a sans aucun doute le désir que les femmes aient une place plus grande et qu’elles cessent d’être dépendantes des hommes, objet de leur père, de leur frère, puis de leur mari. Le personnage de Silvia témoigne de cette indépendance :elle revendique le droit d’épouser un homme par amour. Est-ce un territoire si éloigné du nôtre aujourd’hui ? Je ne pense pas : devoir se battre pour faire exister son désir, pouvoir tout détruire pour lui. L’atteindre enfin, le vivre et dire « ce qui m’enchante le plus, ce sont les preuves que je vous ai données de ma tendresse. ».
Philippe Calvario, metteur en scène
Bravo aux comedients;misse en scène;modernisé et réussi;Jocelyne
Bons acteurs. Mise en scène minimaliste donnant une modernité a la pièce
Mise en scène simple, mais souvent efficace. Le texte n'est helas pas toujours mis en valeur. Dorante-Bourguignon aurait pu feindre un peu plus son rôle de serviteur au début. Bourguignon-Dorante est assez drôle mais reste trop sur le type de la commedia dell'arte. Quant à Lisette-Sylvia, elle est vulgaire sans que l'on comprenne pourquoi. Finalement, on n'y trouve pas l'audace idéologique de Marivaux. Quant au badinage amoureux, il n'est pas soutenu par une diction claire et nuancée, qui devrait le porter. Dommage.
Il y a différentes façons d'être fidèle à un classique. Dans cette mise en scène, Philippe Calvario fait la part belle aux ressorts comiques de ce classique. On touche là du doigt combien Marivaux s'inscrivait dans la lignée de Molière, dans son génie comique, dans sa maîtrise de la théâtralité (ah, qu'il est efficace pour le public d'en savoir plus que chacun des personnages...) mais aussi dans la dénonciation de la tradition des mariages arrangés. On mesure aussi tout ce que Marivaux a ajouté à cette tradition, avec un bel exemple de père moderne et libéral, avec la maestria de son écriture (c'est quand même bien, le marivaudage), avec sa subversivité. Certes, ce n'est pas dans le portrait des maîtres et des valets que cette pièce de Marivaux est la plus subversive. Elle l'est quand même un peu dans ce domaine - et, bien sûr, plus encore, dans les relations entre hommes et femmes ou au sein de la famille. Si elle insiste sur la dimension comique de cette pièce, la mise en scène de Philippe Calvario n'efface pour autant ni son caractère subversif, ni le génie littéraire et théâtral de Marivaux. J'ai donc passé un excellent moment à l'Épée de Bois, devant cette pièce dont je ne me lasse pas.
Pour 9 Notes
Bravo aux comedients;misse en scène;modernisé et réussi;Jocelyne
Bons acteurs. Mise en scène minimaliste donnant une modernité a la pièce
Mise en scène simple, mais souvent efficace. Le texte n'est helas pas toujours mis en valeur. Dorante-Bourguignon aurait pu feindre un peu plus son rôle de serviteur au début. Bourguignon-Dorante est assez drôle mais reste trop sur le type de la commedia dell'arte. Quant à Lisette-Sylvia, elle est vulgaire sans que l'on comprenne pourquoi. Finalement, on n'y trouve pas l'audace idéologique de Marivaux. Quant au badinage amoureux, il n'est pas soutenu par une diction claire et nuancée, qui devrait le porter. Dommage.
Il y a différentes façons d'être fidèle à un classique. Dans cette mise en scène, Philippe Calvario fait la part belle aux ressorts comiques de ce classique. On touche là du doigt combien Marivaux s'inscrivait dans la lignée de Molière, dans son génie comique, dans sa maîtrise de la théâtralité (ah, qu'il est efficace pour le public d'en savoir plus que chacun des personnages...) mais aussi dans la dénonciation de la tradition des mariages arrangés. On mesure aussi tout ce que Marivaux a ajouté à cette tradition, avec un bel exemple de père moderne et libéral, avec la maestria de son écriture (c'est quand même bien, le marivaudage), avec sa subversivité. Certes, ce n'est pas dans le portrait des maîtres et des valets que cette pièce de Marivaux est la plus subversive. Elle l'est quand même un peu dans ce domaine - et, bien sûr, plus encore, dans les relations entre hommes et femmes ou au sein de la famille. Si elle insiste sur la dimension comique de cette pièce, la mise en scène de Philippe Calvario n'efface pour autant ni son caractère subversif, ni le génie littéraire et théâtral de Marivaux. J'ai donc passé un excellent moment à l'Épée de Bois, devant cette pièce dont je ne me lasse pas.
La qualité des comédiens, l'originalité du lieu avec des boucles de Gainsbourg... Superbe mise en scène. J'y suis allé avec ma femme et mes filles de 13 et 16 ans et nous avons passés une soirée délicieuse !
Quel bonheur d'entendre le français de Marivaux servi par des acteurs en pleine forme ce soir là!
Inoubliable moment de théâtre qui explose sur la scène du joli théâtre de la " Pépinière "avec une mise en scène intelligente et originale plus une troupe qui apporte fantaisie,humour,profondeur des sentiments . Quelle chance nous avons d'avoir tous ces jeunes doués et nous offre leur passion en partage.Vite,vite.....il reste encore quelques jours d'août pour les découvrir ou comme moi les revoir.Admirable soirée et des artistes modestes et adorables! Bravo et encore merci . alainclero@outlook.com
Très belle surprise : un tempo enlevé qui nous porte tout au long de la pièce et qui convient au texte de Marivaux. Quel plaisir !
J'ai aimé cette mise en scène et le jeu des acteurs même si les valets poussaient un peu trop la différence en enlevant de la subtilité à la pièce. Ils vivent depuis longtemps avec leurs maître et auraient dû prendre un certain nombre de leurs manières.
Péripétie inattendue ce samedi: suite à un accident mettant hors-jeu un membre de la troupe, c'est Philippe Calvario (Dorante et accessoirement metteur en scène) qui joue Arlequin, alors que le rôle de Dorante est repris par un invité surprise, l'excellent Mathurin Voltz. Les deux se glissent sans difficulté dans leur rôle, et finalement la seule à être déstabilisée c'est Marie-Pierre Nouveau (Silvia) qui débite avec difficulté ses répliques au début de la pièce. Malgré cette distribution inhabituelle, les qualités et les défauts de la production restent bien clairs. La farce est poussée au paroxysme avec le couple de domestiques travestis en maîtres (Anne Bouvier porte la pièce) -- très drôles, mais ridicules au point de légitimer le pire snobisme "ancien régime", sapant le questionnement des classes inhérent à la pièce. Le contraste entre un Mario "fils à papa" (Jérémie Bédrune) et un Dorante qui surmonte les préjugés de sa caste sauve un peu cette dimension critique. Pour finir, la mise en musique (extraits de Gainsbourg) interfère un peu avec le jeu des acteurs sans y apporter une plus-value particulière.
Mise en scène originale et enlevée ! Texte de Marivaux très bien mis en valeur par des comédiens enjoués . Belle soirée avec ma fille de 12 ans !
Mise en scène dynamique. Excellents acteurs pour servir la superbe langue de Marivaux.
Spectacle très agréable, bon jeu d'acteurs et respect du texte.
Une mise en scène riche, au service du texte initial!
excellent spectacle, très plaisant et très bien interprété
136, rue Loubon 13003 Marseille