En allemand surtitré en français.
Pour la scène, Ostermeier adapte un film de Fassbinder qui brosse un portrait féroce de l’Allemagne d’après-guerre.
L’histoire commence alors que l’Allemagne s’enfonce dans la déroute, s’achève alors que la RFA se voit sacrée championne du monde de foot. L’histoire de Maria Braun, qui se marie à la va-vite, se croit veuve, prend un amant américain, le tue par mégarde, laisse son époux, revenu vivant, se faire condamner à sa place, se partage entre ses visites au prisonnier et ses activités d’entraîneuse pour les forces d’occupation.
À travers ce mélo féroce, forme que Fassbinder manipule en virtuose, à travers cette femme, il désigne une société qui, pour oublier ses crimes et sa défaite, cherche avidement le confort qu’offre l’argent.
Thomas Ostermeier adapte avec bonheur, prend à son compte ce film, qui cogne sur ce que lui-même dénonce et combat. Sans indulgence ni mépris pour les personnages, il pointe leurs lâchetés, leur égoïsme. Et le désarroi de ceux qui, pour avoir trop longtemps causé et frôlé les désastres, ne vivent plus que l’instant. Une génération le sépare de Fassbinder, mais ils sont frères.
Colette Godard
« Ursina Lardi incarne sans faillir une Maria déterminée et mystérieuse, qui ne perd que rarement le contrôle d’elle-même – sauf à la fin lorsqu’elle réalise qu’elle a monnayé son amour et son âme. Les quatre garçons qui l’entourent font des miracles en mère, mari, ami(e), amants, fonctionnaires, serveurs de restaurant. » Philippe Chevilley, Les Echos, 29 juin 2015
« Le mariage de Maria Braun (1979) trouve à travers l’adaptation à la scène de Thomas Ostermeier une nouvelle dimension. Sa mise en scène, imposante, est d’une exraordinaire fluidité. » Annie Chénieux, Le JDD, 28 juin 2015
« A l’empathie évidente du metteur en scène pour le personnage s’ajoute la prestation remarquable de justesse d’Ursina Lardi, qui est pour beaucoup dans la réussite de ce spectacle très inspiré, un des plus beaux de Thomas Ostermeier. » Hugues Le Tanneur, Libération, 25 juin 2015
« En grand metteur en scène de théâtre qu'il est, il repart du scénario original du film pour signer ce spectacle d'une intelligence magistrale – au point de pouvoir paraître un peu froid (...). Thomas Ostermeier voulait retrouver le dynamisme propre au montage d'un film. On passe d'un lieu à l'autre, d'une situation à l'autre en un clin d'œil, avec des acteurs qui changent de personnage à vue sur le plateau – ce sont les acteurs de la Schaubühne, et pour eux tout cela semble très facile. » Fabienne Darge, Le Monde, 24 juillet 2014
Rien de subversif, rien de très nouveau, ça se veut moderne avec pas mal de mauvais goût. Ca manque de profondeur et on mise sur des effets faciles, qui font rire le public... C'est à côté de la plaque, et on regrette cruellement Fassbinder.
mise en scène virtuose, un spectacle brillant et intelligent
Rien de subversif, rien de très nouveau, ça se veut moderne avec pas mal de mauvais goût. Ca manque de profondeur et on mise sur des effets faciles, qui font rire le public... C'est à côté de la plaque, et on regrette cruellement Fassbinder.
mise en scène virtuose, un spectacle brillant et intelligent
2, place du Châtelet 75004 Paris