“Une drôle de comédie... C’est l’histoire d’un homme qui aime une femme et qui n’arrive pas à le lui dire...” : Louis Jouvet s’amusait à résumer ainsi le misanthrope. C’est cela... et c’est aussi un peu plus...
Le Misanthrope est certainement la pièce la plus autobiographique de Molière et l’humanité profonde qui se dégage de tous les personnages mérite une réflexion approfondie. La maison de Célimène, lieu unique de la représentation, est un lieu de rendez-vous. On fait salon, on se place, et on ne peut s’y aimer que sous le regard des autres et de l’incontournable Louis XIV. Car le Roi, protagoniste le plus important de cette pièce, est absent et partout à la fois.
" On se rend compte de l’extrême intemporalité du propos. Car ce n’est rien moins que notre rapport au monde, à l’amour et au pouvoir qui est le sujet de la pièce. Les personnages du Misanthrope développent des stratégies de survie. Ayant choisi de vivre proche de la cour, ils doivent en assumer les règles et les conséquences. Dans ce formidable jeu de société, pas d’alternative, on se plie ou l’on part. Encore faut-il en avoir la force et ne pas être en état d’amour et par conséquent de faiblesse. L’affectif ronge Alceste. Cette incapacité à dominer le sentiment, cette contradiction, cet état de torture mentale a fait la vie de Molière. Il nous les restitue ici et la magie de l’œuvre transforme le drame personnel en mythe qui nous questionne tous les jours. "
Serge Lipszyc
" Une drôle de comédie, féroce et désanchantée, empreinte de mélancolie. La compagnie du Matamore offre une interprétation sans faille au texte, où transparait le plaisir de la langue et du jeu molièresque si riche. Un misanthrope très recommandable. " La Terrasse
" Serge Lipszyc donne aux personnages une force qui rend le texte d’une grande actualité. Les comédiens sont éclatants. La scène finale superbe. " Pariscope
" Serge Lipszyc également metteur en scène de la pièce campe un misanthrope atrabilaire, certes, mais surtout tendu à l’extrême, aride et peu enclin à extérioriser son désarroi et sa fureur, à les faire frémir au biais d’une gestuelle fébrile ou de mines affolées. Ce misanthrope, plus qu’un autre s’éloigne des autres. S’en isole alors même qu’il les frôle. Bravo à tous les comédiens avec une mention à Valérie Durin qui par un jeu savant et piquant assume sa frivole cruauté avec une grâce insolente, voire de la sérénité. " L’humanité
5, rue des Vignes 75016 Paris