Le Pays lointain, pièce magistrale et ultime de Jean-Luc Lagarce, disparu en 1995, a marqué la dramaturgie contemporaine par sa forme et son écriture. Une expérience hors norme pour un spectateur, témoin privilégié d'une histoire universelle, notre vie, notre mort, et ce qui se passe au milieu avec notre famille « imposée », et celle que l'on se construit, notre famille « choisie ».
Louis, l'homme qui va mourir revient dans sa ville revoir les siens, laissés il y a longtemps, il veut dresser un bilan, dire que c'est bientôt fini, qu’il va mourir, il repartira sans le dire. Les autres, les encore vivants et les déjà morts vont beaucoup parler autour de lui. 11 comédiens, redonnent chair à ce roman vivant.
Jean-Luc Lagarce laisse au terme de sa brève vie (1957-1995), une œuvre conséquente – vingt-trois pièces, deux films vidéo, des récits, des essais, un journal – dont on commence seulement à mesurer l’importance et la profondeur. En déjouant le jeu de la représentation, de l'intrigue et du dialogue, J.-L. Lagarce invente une écriture dramatique marquée par le récit romanesque. Son œuvre est touchée par la mort et la disparition, (selon J.-P. Thibaudat, bien avant qu'il ne soit atteint par le sida) dont le théâtre (sa vie, ses coulisses, ses miroirs) est comme le pivot et le bras séculier.
L’arrangement avec la vérité, la famille, toutes les familles, l’amitié, l’amour, encore et toujours, traversent cette œuvre fulgurante marquée par le sceau de l’intime qui renvoie à la vie de chacun, lecteurs et spectateurs.
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