Le rêve de Madoff - Cadres noirs

le 2 avril 2016

Le rêve de Madoff - Cadres noirs

Ce dyptique, imaginé par le metteur en scène Luc Clémentin, confronte deux textes, deux regards sur la crise : celui d’un puissant qui a mis en place et profité d’un système et celui d’un homme qui en a subi frontalement les conséquences.

Ces deux spectacles seront présentés durant la même soirée, Le rêve de Madoff (40 minutes) à 18h30 et Cadres Noirs (1 heure) à 20h30.

  • Le rêve de Madoff

Je ne suis pas un criminel. Je suis l'un des fondateurs de la nouvelle économie.

En entrant dans ce « rêve », vous entrez dans la peau de l’un des personnages les plus décriés de cette dernière décennie, Bernard Madoff. Issu d'une famille modeste, il incarne l'American Dream : dans les années 90, grâce à des fonds d'investissements privés, il devient l'un des hommes les plus courtisés de la planète. Mais bientôt, la crise des subprimes ébranle le système. Madoff est jugé coupable : il écope de 150 ans de prison ferme. Reclus dans sa cellule, il revient devant nous sur sa vie, une vie qu’il aura voulue héroïque.

  • Cadres noirs

Officiellement, vous êtes quatre candidats, mais trois d'entre vous ne serviront que pour le décor. Vous n'avez aucune chance. Vous n'êtes qu'un faire valoir.

Il s’appelle Alain Delambre mais il pourrait être vous. Jadis, il était ce brillant DRH qui présidait aux destinées de deux cents employés. Aujourd’hui, il doit se réveiller avant l’aurore afin de garnir des cartons de médicaments pour moins d’un demi-smic. Mais c’est le regard de sa femme et de ses filles qui le blesse le plus. D’autant qu’Alain Delambre, à 57 ans, n’espère plus retrouver un emploi à la hauteur de ses diplômes. Mais, un beau jour, miracle : un recruteur œuvrant pour une grande entreprise retient son CV. Voilà notre candidat prêt à accepter tout et n’importe quoi…

  • La presse

« Cette confession saisit et bouleverse. » Figaroscope

« Par son jeu sec, tranchant, désespéré, ce thriller intime, aux allures de tragédie, distille la tension intenable et le profond désarroi des sans-emploi. » La Croix

« Le comédien a du souffle, et la batterie formidablement subtile et mélodieuse d’Olivier Robin l’accompagne dans le tressaillement rythmé d’un cœur qui bat la chamade. Le jeu s’épaissit peu à peu d’une humanité et d’une fragilité croissante. Une réussite. » Artistik Rezo

« Ce spectacle ''engagé'' n’a rien d’une plaidoirie dogmatique. On y sourit, on y rit même un peu, même si ce « thriller social » est inspiré d’une histoire vraie, un drame dans l’univers professionnel à France télévision publicité. » L'Humanité

« Intelligent et prenant, " Cadres noirs est un spectacle avec du souffle. Un souffle énergique, parfaitement dosé. » Toute la culture

« Dans un soliloque d’une rare puissance narrative, sur les rythmes obsédants d’Olivier Robin à la batterie, Luc Clémentin donne corps à la dérive d’un homme sans repères. Une peinture sans concession de ce monde de l’entreprise. » Chantiers de culture

  • Note d'intention

On s'est frictionné, le 31 juillet 2014, dans la classe politique française, à l'occasion de l'anniversaire de la mort de Jaurès, et il y avait certainement de quoi... Au même moment, la fréquentation d’une petite exposition qui se tenait aux Archives de Paris et offrait de (re)découvrir le grand homme, donnait la mesure du gouffre séparant deux niveaux de pensée et de conception de la chose politique. Jaurès, une vie pour l'humanité attirait les foules au point d’être prolongée tandis que le monde politique - sentant la banquise, réchauffée au napalm du monde de l'argent, fondre sous ses bottes déjà pleines d'eau – se bousculait pour s'agripper à la barbe du fondateur de L’Humanité, tribun au verbe puissant dont on rééditait, pour l'occasion, l’essai Comment être socialiste.

En parcourant ces deux salles des Archives nationales, on pouvait lire que « pour Jaurès, le socialisme doit correspondre à une grande révolution morale [...] Jaurès a d'abord le sens de l'humanité vivante et il cherche à définir des réponses politiques aux maux qui assaillent la société ». Difficile de s’empêcher de comparer ce vent rafraîchissant de fraternité aux étranges parfums qui émanent aujourd’hui des sièges de partis dont les coutures craquent, annonçant de drôles de lendemains.

L'expérience de la mise en scène de D’un retournement l’autre, comédie sérieuse sur la crise financière en quatre actes et en alexandrins de l’économiste-philosophe Frédéric Lordon, a montré que le public, saisi par ce spectacle pathétique d'un monde politique impuissant et malade, répond présent quand des textes lui proposent de réfléchir ensemble sur cette dérive, aussi inexorable qu’injustifiée, d'un monde occidental paradoxalement plus riche que jamais mais embourbé dans une « crise » qui n'en finit pas...

Cette fois, pour raconter l’histoire qui se déroule sous nos yeux ahuris, j'ai souhaité porter à la scène un polar étonnant de Pierre Lemaître, qui, s’inspirant d'une vraie-fausse prise d'otages à la régie publicitaire de France télévisions, met en scène un personnage de cadre au chômage, héros contemporain de la sinistre bataille de la lutte pour l'emploi...

A l'instar du texte de Frédéric Lordon, Cadres noirs propose dans sa forme une écriture où le nécessaire humour permet de mieux appréhender le caractère immuable de la tragi-comédie humaine et de garder l'oeil pétillant et optimiste devant la richesse des propositions politiques alternatives afin que l'objectif d'un monde meilleur pour tous ne soit pas qu'un mirage au loin, très loin...

Luc Clémentin, 15/09/2014

Sélection d’avis du public

Magistral !! Par Lutin B. - 6 avril 2016 à 15h36

Magistralement adapté, mis en scène et interprété. Grand moment de théâtre et de réflexion, ce spectacle et ses interprètes méritent d'être reprogrammés au plus vite !!

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Magistral !! Par Lutin B. (1 avis) - 6 avril 2016 à 15h36

Magistralement adapté, mis en scène et interprété. Grand moment de théâtre et de réflexion, ce spectacle et ses interprètes méritent d'être reprogrammés au plus vite !!

Informations pratiques

Espace culturel André Malraux au Kremlin-Bicêtre

2, place Victor Hugo 94270 Le Kremlin-Bicêtre

Accès handicapé (sous conditions) Bar Grand Paris Restaurant Salle climatisée Val-de-Marne
  • Métro : Le Kremlin-Bicêtre à 157 m
  • Bus : Espace Culturel André Malraux à 18 m, Le Kremlin-Bicêtre - Métro à 82 m, Convention - Fontainebleau à 340 m
  • Voiture : partir de la porte d'Italie, prendre la RN7 en direction de Villejuif. A la hauteur de la station de métro tourner à droite, avenue Eugène Thomas puis au 1er feu à gauche rue Jean Monnet.

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Plan d’accès

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Spectacle terminé depuis le samedi 2 avril 2016

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